Conscients que l’Algérie est l’un des rares pays arabes à entretenir des liens solides avec le gouvernement syrien sous Bachar Al-Assad et à le défendre au sein de la Ligue arabe, et n’ayant donc plus rien à prouver en termes de soutien et fidélité à la cause syrienne et son émancipation, les dirigeants syriens considèrent Alger comme une force indissociable du retour à la paix au Moyen Orient.
Dans ce contexte, il est important de souligner que l’Algérie s’était opposée aux décisions des autres pays arabes d’armer l’opposition syrienne au milieu du conflit en Syrie. L’Algérie avait également joué le rôle de médiateur entre la Syrie et la Turquie. En 2015, l’Algérie a accueilli près de 25 000 réfugiés syriens fuyant le pays, dont bon nombre d’entre eux se sont adaptés sur le sol algérien. Autant de données qui n’ont pas laissé indifférent Bachar al-Assad et son administration, faisant de Damas un allié historique pour l’Algérie. Au lendemain de la réunion consultative qui s’est tenue vendredi 14 avril à Djeddah en Arabie saoudite, consacrée au retour de la Syrie au sein de la Ligue arabe, la venue à Alger du ministre syrien des Affaires étrangères, témoigne ainsi d’un grand respect mutuel entre le peuple et les dirigeants des deux pays. Et si les participants à la réunion de Djeddah ont appelé à la préservation de la souveraineté de la Syrie en mettant fin à la présence des milices et des forces étrangères et à une action commune pour résoudre la crise, vieille de 11 ans, le rôle de l’Algérie n’est pas moins déterminant. Porteur d’un message du président syrien, Bachar Al-Assad, adressé à son frère Abdelmadjid Tebboune, le ministre syrien n’a pas caché « les sentiments sincères » des dirigeants syriens, à l’endroit de leurs homologues algériens. Une reconnaissance de la Syrie pour le « soutien traditionnel de l’Algérie notamment dans le cadre des évènements récents, ayant été le premier pays à dépêcher une équipe professionnelle qui a su faire face aux effets catastrophiques du séisme ». Al Meqdad a également exprimé l’optimisme de son pays, en dépit de tous les défis et difficultés, soulignant que « la Syrie lutte aujourd’hui contre le terrorisme qui l’a prise pour cible, comme ce fut le cas pour l’Algérie durant la décennie noire, les deux pays ayant joué hier et aujourd’hui encore des rôles essentiels pour faire face aux défis dans la région ». « Je suis ainsi venu exprimer cette reconnaissance et notre grande volonté d’œuvrer ensemble pour notre avenir à tous », a déclaré Al-Meqdad.
H. S. A.
