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Perspective d’un nouveau gouvernement : le FLN marque son terrain

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Les spéculations tous azimuts vont bon train concernant une probable nomination d’un néo Premier ministre. Au lendemain de l’adoption de la Constitution relookée, diverses lectures s’invitent au débat, et augurent même d’un retour «plausible» d’Ahmed Ouyahia pour succéder à Abdelmalek Sellal. Les partis politiques de la majorité en sont divisés sur le sujet. Le RND n’en voit pas une priorité au moment où le FLN réclame toujours le poste de chef de l’Exécutif.

C’est du moins ce que nous apprenons, hier, de la direction dirigeante des deux formations politiques au pouvoir. Si les deux belligérants demeurent unis autour des intérêts stratégiques qui leur sont communs, en revanche les ambitions partisanes, quant à elles, ont souvent ressurgi une certaine animosité et suscitent, à nouveau, les remontrances entre les deux frères-ennemis. Comme exemple de complicité, il n’y qu’à se référer à la voix unifiée du FLN et du RND, ont se sont alignés sur une même voix pour plébisciter haut la main la Loi fondamentale du pays, adoptée avant-hier dimanche, au Palais des nations. à comprendre, que lorsqu’il s’agit de défendre le programme du président de la République, et les «intérêts supérieurs de la Nation», point de discorde, et toute divergence est à exclure, dès lors qu’elle ne s’accommode pas avec le soutien perpétuel et loyal juré à Abdelaziz Bouteflika. Mais, quand la question relève, en haut lieu surtout, d’un intérêt à mettre à l’actif du proprement partisan, cela constitue une autre paire de manche. Ainsi y va la position des deux adversaires politiques qui se retrouvent une fois de plus, devant la polémique qui prédit un probable changement à la tête de l’Exécutif national. Un changement de Premier ministre aura-t-il lieu dans les prochains jours ? Même si sur la plan législatif, l’entrée en vigueur d’un nouveau texte de loi, de surcroit la Constitution, n’entend pas de facto une quelconque exigence de procéder à la nomination d’un nouveau gouvernement, rien n’empêche par contre le président de la République, d’opérer à sa guise pour se faire, comme le lui permettent d’ailleurs les pleins pouvoirs que lui confèrent les textes. «Je ne parlerai pas de ça (nomination d’un Premier ministre, ndlr). La question n’est pas une priorité pour notre parti. D’autant plus qu’elle relève des prérogatives du président de la République», dira à ce propos, hier, Seddik Chiheb, porte-parole du RND, au courant d’un entretien téléphonique. à la question du retour probable du chef du parti à la tête de l’Exécutif, le proche collaborateur d’Ahmed Ouyahia n’en veut faire une histoire, estimant que ce qui se dit n’a rien d’officiel. Pour lui, présentement, le RND s’est souscrit à la décision du chef de l’état qui sait, à lui seul, «de poser le quand, le comment et le pourquoi de procéder à cette optique», a-t-il répondu. Contrairement au FLN qui ne cache pas son désir de faire nommer un Premier ministre issu de ses rangs, le RND, à croire son cadre dirigeant, n’est pas du même avis et joue le fairplay. En effet, Chiheb fait savoir que son parti applaudira toute décision émanant de Bouteflika et qu’elle que soit l’obédience politique du nom coché sur la liste, le RND œuvrera, selon ses termes, «à honorer ses engagements pris devant le président de la République». Pour le même responsable de la deuxième force politique, les choix du président ne se discutent pas, et que toute information à ce sujet n’est que spéculations, selon lui. «Il faut rendre à César ce qui est à César», dira-t-il pour affirmer de son dévouement à Bouteflika. Enfin, le député à l’APN croit que sur le plan politique, cette question n’est pas une primauté dans son parti, dès lors, a-t-il expliqué, qu’un certain consensus existe déjà autour de l’actuel gouvernement dirigé par Sellal. «La majorité est là pour soutenir la président de la République», a-t-il argumenté, pour mieux éclaircir de sa position. Ce n’est pas le même son de cloche qui retentit chez le parti adverse, le FLN, puisque c’est de lui qu’il s’agit. En effet, pour Hocine Kheldoune, membre du bureau politique de la formation d’Amar Saâdani, que même si la priorité pour lui reste la mise en œuvre de la nouvelle Constitution, il faut savoir que le FLN ne compte céder d’un iota quant à son ambition inhérente à la désignation du chef de l’Exécutif.
Pour Kheldoune, contacté hier par téléphone, toute nomination qui n’est pas issue du FLN est synonyme de contestation et rejet par le parti. D’ailleurs, il considère, d’emblée, que la possibilité du retour d’Ouyahia au gouvernement, relève d’une «absurdité politique», a-t-il tranché, pour dire combien la revendication primaire de l’ex-parti unique reste de mise. Affichant ses dents longues, notre interlocuteur dira que la nouvelle Constitution est claire à ce sujet, rappelant la disposition stipulant que la nomination du Premier ministre passe par une consultation de la majorité qui revient au FLN. Pour lui, si la décision ne s’accommode pas avec ce principe elle susciterait «le courroux du FLN». Le proche collaborateur de Saâdani estime, d’autre part, que les garanties consacrées par la Constitution nouvelle concernant les équilibres entre les pouvoirs, sont à même de constituer une raison pour choisir un Exécutif portant à sa tête un chef FLN.
Farid Guellil

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