La pression et la mobilisation populaire marocaine en faveur de la cause palestinienne qui s’est intensifiée notamment par les marches et sit-in populaires ininterrompues, depuis l’agression, il y a 72 jours, de l’armée d’occupation sioniste contre Ghaza, qui se poursuit est source de sérieuses inquiétudes autant pour le Palais royal et son makhzen que pour l’entité sioniste. La presse et des centres d’études israéliens font part, en alertant sur ses conséquences avérées notamment outre sur la mise en veilleuse de bon nombre d’aspects de contrats et d’accords entre Rabat et Tel-Aviv, d’arrêt sec d’activités économiques ainsi que du recul non moindre du nombre de touristes israéliens au royaume de Mohamed VI. Depuis le 7 octobre dernier, le ballet diplomatique et politique entre Rabat et Tel Aviv, de responsables israéliens et marocains est au point mort, après les tapis rouges déroulés, par Rabat aux hauts responsables sionistes dont les plus hauts gradés de l’armée sioniste et des services de renseignements et de sécurité, des plus sanguinaires et assassins du peuple palestinien durant des décennies. Et l’exemple rapporté par des médias israéliens de l’abandon par des israéliens de leurs activités commerciales, ouvertes dans le sillage de la normalisation est édifiant, indiquant qu’après un mois du début de l’agression sioniste contre Ghaza et la mobilisation ininterrompue de millions de Marocains contre la normalisation et l’occupant israélien a fait fuir des israéliens du Maroc. Selon la même source d’un investisseur franco-israélien, « du jour au lendemain, il n’y a plus personne, les Israéliens qui étaient au Maroc se sont sauvés, ils ont eu très peur » leur a déclare un investisseurs franco-israélien propriétaire d’un restaurant caché à Marrakech. Il leur a fait savoir que même lui, a fini à son tour à mettre la clé sous la porte, dira-t-il. « 11 autres sur les 14 qui avaient ouvert dans la foulée de la normalisation entre le Maroc et Israël », rapporte un média israélien. Si les relations entre le royaume marocain et son makhzen avec les responsables de l’entité sioniste, se déroulent derrière les rideaux et par des chuchotements, à l’abri des regards de l’opinion marocaine, en espérant, un retour à l’avant 7 octobre, en vain. La presse israélienne alerte sur les retombées de la fermeture de bon nombre de commerces ouverts par les israéliens dans le cadre de la normalisation, l’absence de touristes israéliens, en plus de l’arrêt de projets, dans les secteurs du monde universitaire, formation, agricole… etc.
Rabat et Tel-Aviv sérieusement inquiétés
Loin des informations de propagande, le royaume de Mohamed VI est dans une posture inconfortable à plus d’un titre, lui qui espérait, « en poignardant dans le dos le peuple palestinien et marocain » pour reprendre le slogan de l’opinion marocaine opposée à la normalisation, voulant non seulement s’assurer un protecteur mais aussi un défenseur à sa colonisation du Sahara occidental, sur fond de ses défaites politico-juridiques et diplomatiques, notamment dans ses accords avec l’Union européenne et les coups militaires durs qui lui sont causés, depuis la reprise de la lutte armée du peuple sahraoui. Depuis le 7 octobre dernier, comme le souligne des médias de l’entité sioniste, après le rappel de l’ambassadeur israélien de Rabat, sous pression des manifestations populaires par millions à travers le royaume de Mohamed VI, la descente en enfer des investisseurs et commerçants israéliens n’a pas tardé à s’opérer ainsi que le recul des recettes et chiffres d’affaires des hommes d’affaires marocains dont ceux activant dans le secteur touristique. D’autres domaines n’ont pas été épargnés, outre par l’impact de l’ampleur de la mobilisation populaire permanente des Marocains à travers le Maroc, de jour comme de nuit, contre l’occupation israélienne et ses crimes de guerre contre les Palestiniens, exigeant non seulement la mise à mort de la normalisation mais aussi la promulgation d’une loi criminalisant toute relation et normalisation avec l’entité sioniste. Le secteur du tourisme qui compte dans la machine et la vie économique au Maroc, notamment par les profits colossaux qui alimentent les caisses du royaume de Mohamed VI et continue d’être frappé de plein fouet, par l’absence totale de touristes israéliens, selon la même source, avec notamment l’arrêt des liaisons aériennes commerciales entre le Maroc et l’entité sioniste, depuis plus de 70 jours. Un trafic aérien commercial entre le royaume de Mohamed VI et l’entité sioniste au point mort, après les annonces en grandes pompes durant la lune de miel de la normalisation, à laquelle Rabat s’est accroché en espérant pouvoir compter sur l’entité sioniste.
Le difficile retour aux relations Rabat/Tel-Aviv avant le 7 octobre 2023
«Le Maroc aujourd’hui est dans une situation très délicate » indique un expert israélien, d’autant plus, selon la même source, que Rabat « espérait maintenir le cap de la normalisation » pensant que les objectifs escomptés, dont ceux inavoués, sont durables et de portée notamment stratégique et donc profitera davantage à des lobbies sionistes pour rendre, en vain, son occupation illégitime du Sahara occidental, acceptable, singeant la posture de la colonisation israélienne, en Palestine, faisant fi, l’une comme l’autre, d’une donnée fondamentale et incontournable, celle de la détermination autant du peuple palestinien que celui sahraoui, d’en finir, dans leur combat libérateur, avec le système politique colonial. Pour des experts israéliens, rapportent les médias de l’entité sioniste « la pression de la rue marocaine contre la normalisation ne risquent pas de s’estomper même après l’arrêt de la guerre contre Ghaza », indique la même source. Après l’opération « Déluge d’Al-Aqsa » de la résistance armée palestinienne, le 7 octobre, mettant à nu la vulnérabilité de l’ensemble des services de sécurité et militaire de l’occupant sioniste, a fini par enterrer le mythe de l’armée « invincible » comme ce fut le cas, pour d’autres armées coloniales, de pays puissants membres de l’Otan, pour ne citer que l’exemple des États- Unis, au Vietnam et la France en Algérie. L’évacuation en urgence du staff diplomatico-sécuritaire sioniste de Rabat vers Tel-aviv, suite à la mobilisation des millions de Marocains dans les rues contre l’agression de l’occupant israélien contre Ghaza, a rappelé la rupture, même si celle-ci n’a été que de façade, des relations, en 2000, entre Rabat et Tel-Aviv, sur fond de la seconde Intifada palestinienne contre la colonisation sioniste, la reprise de la normalisation d’une manière officielle n’a été possible qu’après près de vingt ans. Et ce n’est nullement, après plus de 71 jours, de barbarie sioniste et génocides des Palestiniens, dont des bébés -prématurés, des enfants, des femmes par l’armée de l’occupant israélien à Ghaza, que Rabat pourra reprendre aisément, le rythme et la cadence de ses relations avec l’entité sioniste, d’avant le 7 octobre 2023. Le front marocain anti-normalisation qui s’est amplifié et élargi se poursuivra dans le sillage, outre du combat et de la résistance armée et populaire du peuple palestinien mais aussi de la mobilisation inédite des Pays et peuples à travers le monde en faveur de la cause du peuple palestinien et ses droits légitimes ainsi que l’avènement en cours, d’un monde multipolaire qui se confirme, devant mettre un frein à la politique des occidentaux de deux poids deux mesures, en matière notamment des Droits de l’Homme, privant les peuples palestinien et sahraoui, de leur droit à l’autodétermination.
Karima Bennour
