Une fois les frappes iraniennes terminées, Téhéran a annoncé, par la voix de ses diplomates à l’ONU, que « l’affaire peut être considérée comme close ». Traduisez que la riposte à l’agression israélienne du consulat iranien à Damas signe la fin des hostilités. L’Iran ne souhaite pas une escalade. Israël ne semble pas l’entendre de cette oreille. Tel Aviv promet de « riposter à la riposte » avec tous les risques de généralisation de la guerre à toute la région. Netanyahou est sourd à tous les appels de ses alliés, États-Unis en tête, qui le somment de ne pas « jeter de l’huile sur le feu ». Pour seule réponse, Netanyahou demande à ses alliés « de rester unis face à l’Iran, qui est une menace mondiale ». Il est le seul à voir cette menace mondiale incarnée par l’Iran. C’est plutôt la preuve que son agression sur le consulat iranien obéissait à cet objectif et qu’il entretiendra la tension jusqu’au terme de ses attentes : une guerre mondiale. En effet une guerre classique entre l’Iran et Israël soutenu par ses alliés est à multiples effets. D’abord, elle masquera ses massacres monstrueux qu’il commet à Ghaza depuis le 7 octobre dernier. Ensuite elle lui permettra de vérifier l’état de ses soutiens occidentaux qui semblaient affectés quelque peu par les atrocités commises sur les civils palestiniens, femmes, enfants et vieillards. Et enfin d’avoir atteint l’objectif, caressé depuis longtemps, qui est d’aligner les forces militaires de ses alliés face à l’Iran. Il sait que seul militairement, il ne pèse pas lourd face à l’armée iranienne. Mais pas que car accessoirement, l’arme nucléaire pourrait s’inviter à une telle confrontation. Netanyahou le sait et s’il persiste à pousser à la guerre, c’est qu’il vise l’apocalypse, par procuration s’entend, dans la région. Ce qui chamboulera tous les programmes et redistribuera les cartes dans une nouvelle configuration des rôles de chacun des pays. Le groupe du G7 parle de risque de « déstabilisation de la région ». Malgré toutes leurs mises en garde, Netanyahou semble obstinément obsédé par une aggravation de la situation. Il n’arrête de rappeler qu’une « riposte de la riposte » a été décidée par son état-major. Le moment et le lieu restant sous le sceau du secret. L’Iran de son côté ne cesse d’avertir qu’en cas de nouvelle agression, la réplique sera plus importante. Il est même question de bloquer le Détroit d’Ormuz. Nul ne connait, la tournure que prendrait un tel déferlement de forces militaires. Même les puissances comme la Chine qui jusque-là, se contente d’appeler à la sagesse, serait obligatoirement poussée à s’impliquer directement. Ceci dit, les puissances occidentales qui soutiennent inconditionnellement Israël doivent savoir que Netanyahou attendait l’occasion depuis des lustres pour assister à une guerre généralisée qui opposerait l’Iran aux armées des pays occidentaux. Que de fois ne l’a-t-il déclaré dans les foras. Aujourd’hui il tient « la fenêtre de tir qui ne restera pas longtemps ouverte » comme il dit. Ce n’est pas compliqué à comprendre.
Zouhir Mebarki