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Musique : le groupe «Jarka» sort son premier album

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Une immersion dans un univers musical brassant fusion, compositions atypiques et morceaux choisis du patrimoine algérien appréhendé sous le prisme des musiques occidentales est proposée dans « Sabil », premier opus du groupe « Jarka » fraîchement édité.
Sorti chez la maison d’édition « AVM », ce tout premier album du groupe se distingue de prime abord par l’absence de chant, les 12 titres constituant l’œuvre étant des compositions interprétées par les musiciens du groupe. Fruit d’une dizaine d’année de recherche, Sabil est l’histoire d’une rencontre entre huit musiciens, venus d’horizons différents, ayant en commun la passion de la musique algérienne et de l’andalou, d’où le nom que s’est donné ce groupe de Tlemcen, « Jarka », et qui désigne aussi un mode de la musique andalouse. Mené par le violoniste Khalil Baba Ahmed, l’album propose des compositions originales comme « Espoir », une ballade dominée par le violon et le luth, basculant vers des phrases et des rythmiques rock aux sonorités celtiques portées à la guitare par Housseyn Kahouadji et Ryad Korso Feciane. Dans »Nomade », une composition très jazzy invitant au voyage musical à travers l’Algérie, le groupe revisite le diwan par le luth ou encore à la batterie, et le châabi par le violon, le clavier et la guitare basse. Dans une même démarche et avec une grande maîtrise instrumentale, « Jarka » propose une version rock au rythme oscillant de « Hal li ettalaki min sabil » et de « Salabat Leila », deux morceaux très connus de l’école andalouse de Tlemcen, donnant toute la mesure de la maîtrise du patrimoine par le groupe et que les influences musicales de ses membres n’éclipsent nullement.
Le voyage proposé par les « Jarka » passe également par la musique kabyle avec un hommage à Akli Yahiatène, à travers une reprise de « Jahagh bezaf D’ameziane » s’appuyant sur le luth de Fayçal El Mezouar et le violon comme principaux instruments mélodiques, ainsi que par « We’m la grande », une composition très rythmée reprenant les chants traditionnels de la kabylie. L’Oranie est la dernière étape du périple de Jarka avec un morceau offrant un aperçu sur l’évolution de la chanson oranaise et du raï, intitulé « Raï Revolution » où le guellal se mêle au clavier et au violon se substituant, ici, à la trompette.
Se voulant une fusion entre patrimoine algérien et musiques occidentales « Sabil » est présenté dans une pochette dessinée à la main et représentant une caricature de musicien en tenue traditionnelle, jouant à la guitare électrique dans un milieu urbain.
Malgré l’absence de chant, ce premier album de « Jarka » est un test réussi qui parvient à capter et à retenir l’attention grâce à un mix heureux entre différents genres musicaux, servi par une rythmique diversifiée.

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