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Musique : «Cham’s», premier opus de Lamia Aït Amara

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Un brassage musical de différents genres du patrimoine algérien avec des inspirations et des sonorités orientales, méditerranéennes et de musique de chambre est proposé dans « Cham’s », un premier album signé par la chanteuse Lamia Aït Amara.

Ce premier opus de l’artiste, sorti récemment aux éditions « Ostowana », matérialise la rencontre heureuse entre plusieurs univers musicaux, fruit d’un travail de recherche réalisé par Lamia Ait Amara qu’accompagne l’Ensemble Khalil Baba Ahmed, directeur artistique du projet par ailleurs.
Soliste de la musique andalouse, Lamia Aït Amara ouvre son album par un inqleb « El Kad Alladi Sabani » donnant le ton d’un travail métissé servi par la voix douce et puissante de la chanteuse, et la rencontre de deux groupes de musiciens venus d’horizons différents, le tout fusionnant dans une formation atypique conduite par Khalil Baba Ahmed.
L’album comporte plusieurs pièces revisitées de l’héritage l’andalou: du hawzi, du chaâbi comme « Ya Rouhi Wa Ya Rihani », « Jadaka El Ghaythou », « Fnit Wach Ma Yssaberni », « Youm El Khemis » où la chanteuse explore avec son orchestre la musique classique algérienne.
A la mandoline, Mansour Brahimi apporte une touche de musique sicilienne à des classiques haouzi, alors qu’au violon Khalil Baba Ahmed fait voyager l’auditeur entre les sonorités de différents modes andalous rehaussés par la prestation de Imad El Houari au qanoun, la musique de chambre baroque ou encore le tarab agrémenté par le jeu du duo Halim Guerni et Mokhtar Chouman au ney.
Lamia Aït Amara pousse son travail de recherche jusqu’à introduire des rythmes et sonorités du tango, de la valse musette sur les chansons « Ana Fel Houb » et « Alger Alger » en hommage à Lili Boniche, le célèbre crooner des années 1940-1950.
« Cham’s » et ses 15 titres reste cependant une œuvre résolument tournée vers une vision nouvelle de la musique andalouse, ouverte sur d’autres influences et portée par une instrumentation précise et rigoureuse.
Présenté dans une pochette agrémentée du portrait au fusain de la chanteuse, « Cham’s », un des rares albums à être financé en partie par un opérateur économique, se veut également un hommage au travail de l’association éponyme investie dans les arts thérapeutiques.
Une partie des bénéfices des ventes de cette album, en partie illustré par des dessins d’enfants malades, seront de ce fait reversés à l’association Chams.
Lamia Aït Amara avait fait ses classes à l’association « Les rossignoles d’Alger » où elle s’est exercée sur différents instruments, avant de se démarquer par sa voix et rejoindre plus tard l’association « El Inchirah », où elle devient soliste principale. A partir de 2014, la chanteuse entame une carrière en solo, tout en en se lançant dans des projets de recherche et de fusion musicale avec Khalil Baba Ahmed, une collaboration qui donnera naissance au spectacle « Traversées andalouses », donné à Alger en février.

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