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Musée d’Ifri Pour perpétuer : Le Congrès historique de la Soummam

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Sorti des limbes en 1984, le musée du Moudjahid d’Ifri-Ouzellaguene, à 65 km à l’ouest de Béjaïa, est assurément le monument le plus populaire des attractions historiques de la wilaya, gagnant un surcroit d’intérêt au fil des années.

Bâti au cœur même du site, qui en aout 1958 a accueilli le Congrès historique de la Soummam, au nez et à la barbe de l’ennemi, il illustre, au-delà des structures et des dotations qui le composent, toute la volonté et le courage héroïque des chefs de la révolution, de libérer le pays du joug colonial Abane Ramdane, Zighoud Youcef, Larbi Ben M’hidi, Krim Belkacem, Lakhdar Bentobbal , Amar Ouamrane, et amirouche en sont de ceux-là et qui , en se rencontrant, en ce jour d’été torride, ont dû imprimer une nouvelle impulsion à la révolution et fonder les contours de l’état indépendant. Si bien que 60 ans après, l’évènement, reste un motif non seulement pour se souvenir, s’inspirer mais aussi pour se ressourcer et prendre de la graine patriotique. Chaque année ce sont plus de 15.000 visiteurs qui affluent vers le site. Et pour l’édition actuelle, d’aucuns s’attendent à des flux records pouvant aller au-delà de 20.000 personnes. Et pour cause. Outre les habitués, notamment les délégations des partis politiques, celles de la wilaya et des services déconcentrés de l’état, les anonymes, plusieurs acteurs de la société civile dont la ligue de défense des droits de l’Homme sont sur la brèche, s’apprêtant à célébrer avec force cette date anniversaire. Et l’endroit, offre l’opportunité de le faire dans l’aisance, en raison de ses espaces, pouvant accueillir les grandes foules. Le seul bémol, cependant, reste toujours l’état étroit de la route, incapable d’absorber tout le trafic qui y converge. Le site est , situé à 08 km au nord de la localité d’Ighzer Amokrane, au coeur d’une forêt dense et dans un endroit en altitude offrant une vue dominante et précise sur les quatre coins de la région, parfois sur plusieurs dizaines de kilomètres. L’on comprend le choix au demeurant, d’y organiser ce congrès historique, le lieu permettant alors de contrôler tout mouvement suspect voire anodin de l’armée coloniale. Et l’implantation du musée à l’endroit participe du souci de rendre compte certes de l’évènement et de sa portée historique, mais d’illustrer aussi toute le génie qu’il a fallu à ses parrains pour l’organiser dans conditions de sécurité optimales. En y entrant le visiteur est vite mis dans l’ambiance. D’emblée, il est happé par la multiplicité des bâtiments et des structures qu’il renferme, et qui chacun met en lumière une facette de la Guerre de libération. Par la photo, les articles de presse, les manuscrits, les courriers, les livres, les vêtements, les armes, les ustensiles courants, tout est ordonné et exposé de sorte à lui donner la possibilité de humer et ressentir, l’émotion, l’authenticité et la grandeur de cette page glorieuse de l’histoire du pays. Outre un imposant mémorial, placé au milieu du site, le musée se compose d’une immense esplanade, surmonté par des gradins et au-dessus desquels s’offre singulièrement deux maisonnettes qui avaient fait office de salles des congrès en 1958. Nichées tout en hauteur, elles semblent narguer le temps et l’espace, pour mieux témoigner, sans influence, de la complexité et des enjeux de l’époque. En contrebas, tout à fait à l’opposé, sur le côté latéral gauche, se dressent les statues grandeur nature, des héros, dont Abane Ramdane, krim Belkacem, Zighoud Youcef, Larbi Benm’hidi, Lakhdar Bentobbal, et Amar Ouamarane, réunis en posture décontractée sur le parvis, magnifient et vivifient les lieux. En face, y sont érigés deux blocs d’expositions et une salle de projections qui s’attachent à valorise cette histoire et à lui donner par ailleurs une portée éducative, les écoliers étant souvent les invités qui se relaient le plus sur les lieux le long de l’année.

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