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Lutte contre le travail des enfants à Chlef : quand la formation professionnelle s’en mêle

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Sous le haut patronage de M. Aboubakr Essedik Boucetta, wali de Chlef, une campagne de sensibilisation contre l’exploitation des enfants au travail a été organisée la semaine passée par la direction de la formation et de l’enseignement professionnels. Le constat n’est pas des plus rassurants. Lancée sous le slogan «Ensemble pour construire l’avenir de nos enfants», cette campagne, selon le directeur de la formation et de l’enseignement professionnels, M. Hakim Azrouk Ouzeghaimi, a pour objectifs de sensibiliser les jeunes exclus des écoles pour les inciter à rejoindre les centres de formation professionnelle afin d’apprendre un métier et assurer ainsi leur avenir, plutôt que de chercher un hypothétique travail et être exploité par des employeurs sans scrupules.
La gendarmerie et la sûreté nationales ainsi que l’inspection du travail, l’Agence nationale de l’emploi et l’Office des établissements de jeunes (Odej) étaient partie prenante de cette opération. Cette dernière a débuté par l’organisation d’une journée d’étude au niveau du musée national Abdelmadjid-Meziane avant d’être poursuivie par d’autres activités au niveau des centres de formation d’Ouled-Farès, Boukadir, Sidi-Akkacha et Chlef. La radio locale de Chlef a apporté sa contribution par le biais d’une émission spéciale à laquelle ont participé les responsables de la formation professionnelle et les représentants de plusieurs institutions. Les participants ont abordé le thème de la campagne sous tous ses aspects, estimant que les pouvoirs publics ont le devoir de combattre le phénomène de l’exploitation des enfants en faisant respecter la législation. Dans la wilaya de Chlef, comme dans la plupart des autres wilayas du pays, la pauvreté mais aussi la déperdition scolaire expliquent ce phénomène qui va en s’amplifiant. Les nombreux textes internationaux et nationaux adoptés pour condamner ou réglementer le travail des enfants eu égard à ses effets négatifs sur le développement intellectuel, moral et affectif de l’enfant et sur la perspective de l’universalisation de l’accès à l’école ont eu des résultats mitigés. Les spécialistes préconisent que pour inverser la tendance il faudrait prendre des mesures hardies sur les plans économique et social et réformer les politiques et pratiques éducatives en mettant un accent particulier sur l’éducation pour le développement qui propose une stratégie efficace et adaptée de conscientisation et d’action pour le changement basée sur le dialogue, la coopération et la participation. Faut-il souligner que la loi interdit expressément d’employer des enfants de moins de 16 ans, même avec l’assentiment des parents. Victimes de la cupidité des parents et des employeurs véreux, le secteur de l’agriculture est celui qui recourt le plus à l’emploi des enfants et ce, en raison du manque de main-d’œuvre en milieu rural. Lutter contre le travail des enfants ne peut se faire sans les doléances des parents ou la dénonciation de leurs employeurs par les associations. Un des intervenants avoue que les pouvoirs publics ne disposent d’aucune statistique fiable sur le phénomène. Et pourtant, le problème existe bel et bien et les solutions tardent à venir pour y mettre un terme. Selon les participants, c’est le manque d’argent et la cherté de la vie qui obligent souvent les parents à faire travailler leurs enfants. Pour M. Youcef Oudjabri, de la direction de la formation professionnelle et principal architecte de cette campagne de sensibilisation, les partenaires doivent redoubler les efforts et continuer à travailler tout au long de l’année pour réduire l’exploitation des enfants qui sont victimes de tous les maux sociaux tels que la drogue, le vol, la délinquance «ordinaire», etc. «Imaginez un enfant qui commence à travailler dès son jeune âge, il va s’épuiser à l’âge de trente ans et finir par avoir plusieurs maladies, outre qu’il sera privé de ses droits prématurément », a ajouté Youcef Oudjabri. Rappelons qu’il y a seulement 40 stagiaires de moins de 16 ans qui sont inscrits au centres de formation professionnelle de Chlef, ce qui explique que le travail de sensibilisation doit être poursuivi et la responsabilité partagée par toutes les composantes de la société.
Bencherki Otsmane

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