Accueil ACTUALITÉ Lutte contre la violence en milieu scolaire : Benghebrit dévoile sa feuille...

Lutte contre la violence en milieu scolaire : Benghebrit dévoile sa feuille de route

0

Attendue depuis des mois, la stratégie du ministère de l’Éducation nationale pour la lutte contre la violence en milieu scolaire a été dévoilée hier. S’articulant sur deux axes principaux, à savoir la lutte et la prévention, cette stratégie vise à atténuer le phénomène qui a pris ces dernières années des proportions alarmantes.

Alors que les précédentes mesures mises en place en coordination avec d’autres secteurs n’avaient pas donné les résultats attendus et n’ont pas permis de freiner la violence en milieu scolaire, et la situation pas tout à fait maîtrisée, le ministère de l’Éducation nationale s’est rendu à l’évidence qu’il fallait traiter le problème de manière globale, plus approfondie, et à long terme. C’est dans ce sens qu’une nouvelle stratégie a été présentée hier au siège du ministère à Alger. Cette stratégie qui s’articule, selon Nouria Benghebrit, sur l’axe de lutte et de prévention, vise à prendre en charge la violence à l’école, à l’intérieur et à l’extérieur, afin de permettre à l’élève de poursuivre sa scolarité dans un climat favorable jusqu’à l’âge de 16 ans au minimum. En effet, Benghebrit qui présidait l’exposé de présentation de cette nouvelle feuille de route, en présence des cadres du ministère et notamment des partenaires sociaux, a déclaré que le phénomène de violence préoccupe aujourd’hui le monde entier, et l’Algérie n’étant pas épargnée. Pis, la ministre a regretté que ce fléau ait pu malheureusement atteindre l’enceinte de l’école. Estimant que la violence en milieu scolaire a pu être plus visible grâce au travail des médias, Benghebrit souligne toutefois que cela a engendré de la peur et de l’angoisse chez les élèves et les parents. Étant représentée sous différentes formes, (verbale, physique, morale), la violence est, selon Benghebrit, un appel de détresse auquel il faut donner toute son attention. C’est ainsi que la nouvelle stratégie est basée sur l’identification, la dénonciation, et la prise en charge de ce phénomène que ce soit à l’intérieur de l’école à travers des mécanismes impliquant les chefs d’établissement et notamment les enseignants, mais aussi à l’extérieur en coordination avec la DGSN, la Gendarmerie nationale et la Protection civile. Pour ce qui est de la prévention, Benghebrit explique que celle-ci figurait parmi les priorités du ministère à travers une méthode globale pérenne, et non pas partielle et limitée dans le temps. Pour la première responsable du secteur de l’Éducation nationale, pour que cette stratégie puisse apporter les résultats escomptés, il est important de mettre à profit l’intelligence de tous les acteurs. Cette démarche vise, explique-t-elle, à aller vers la construction d’un climat serein aux élèves pour qu’ils puissent apprendre, aux parents pour qu’ils puissent être rassurés, et aux enseignants pour qu’ils puissent bien transmettre leur apprentissage.

52 % des cas de violence dans le cycle moyen
Le conseiller au ministère de l’Éducation, Chaïb Draâ Ethani, a fait savoir, de son côté, que le cycle moyen est le plus atteint par le phénomène de la violence scolaire. Chiffres à l’appui, il a indiqué que 52% des cas sont enregistrés dans le cycle moyen, 35% dans le cycle primaire, alors que contrairement à ce qui se rapporte le phénomène est moins présent dans le cycle secondaire, avec seulement 13% des cas. Toujours dans le même cadre d’idées, il a révélé que la violence entre élèves/élèves était représentée à 80%, entre élèves/enseignants : 13%, enseignants/élèves : 5% et enfin enseignants/enseignants : 2%. D’autre part, il a révélé que la violence verbale représentait 75% des cas, alors que la violence physique 25% seulement. À noter, par ailleurs, que la nouvelle stratégie de lutte contre le phénomène de violence repose sur une étude réalisée en 2003 ayant touché environ 400 lycées à travers lesquels ont été interrogés près de 40 000 élèves, 4 000 enseignants et 2 000 fonctionnaires administratifs, avait déclaré auparavant l’inspecteur général au MEN, Nedjadi Messeguem. Cette étude a révélé que 63% parmi ces derniers ont dit préférer rester chez eux qu’a devoir étudier dans un environnement hostile. Le ministère de l’Éducation nationale avait indiqué le mois de février dernier que 6 500 cas de violence ont été enregistrés en 2014, précisant que 2 600 de ces cas ont été exercés par des fonctionnaires contre des élèves, et que 700 autres cas l’ont été entre fonctionnaires.
Ania Nait Chalal-Nait Baha

Article précédentRésolution des crises arabes : Messahel réitère la position de l’Algérie
Article suivantMPA : Benyounès se prépare pour des alliances après les législatives