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LUTTE CONTRE LA CORRUPTION Des enquêtes judiciaires préliminaires contre Ouyahia, Melzi et Allache

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Constituant un lourd fardeau hérité de l’ère Bouteflika, les affaires de corruption continuent d’être au devant de la scène ces dernières semaines en Algérie. Procurant le sentiment chez les Algériens, que la Justice assure pleinement ses missions, des enquêtes préliminaires déclenchées ces dernières 48 heures, touchent des hauts responsables de l’État. Néanmoins, le parquet d’Alger demeure avare en matière d’informations sur ces affaires et les charges retenues contre les prévenus.

Ainsi, le peu que l’on sait concerne l’ouverture d’enquêtes judiciaires préliminaires contre l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia et un de ses fils et l’ancien directeur de la Société Sahel de la résidence d’État et de la Société d’investissement hôtelière (SIH), Hamid Melzi, ainsi que le directeur général de l’aéroport international d’Alger, Tahar Allache.
C’est du moins ce qui a été rapporté par la chaîne arabophone El Chourouk News. Alors que l’ancien Premier ministre était auditionné le 30 avril dernier, en tant que témoin dans des affaires liées à la corruption et le trafic d’influence, les ennuis de celui-ci risquent-ils de se multiplier dans les prochains jours ? En effet, selon la chaîne El Chourouk, des transferts d’argent importants auraient été constatés par la Direction générale des impôts (DGI) concernant la société OTEK Consulting de droit algérien basée à Alger vers la société OTEK FZCO de droit émirati basée à Dubai. Les deux sociétés OTEK en Algérie et à Dubai auraient pour gérant : Lamine Ouyahia, fils de l’ex- Premier ministre.
Ainsi, des réserves auraient été émises par plusieurs agents des impôts auprès de la hiérarchie de la DGI à propos de la société OTEK consulting. Une procédure préliminaire aurait alors été lancée par quelques fonctionnaires de l’administration fiscale consistant en des demandes de complément d’informations, des sollicitations de présentation de justificatifs, et une série de rejets de demandes de transferts. Cependant, les dossiers d’OTEK Consulting étaient validés par la hiérarchie fiscale pour autoriser le transfert de devises, et ce malgré les avis défavorables que ses propres services émettaient.
Ouyahia a déjà été auditionné il y a deux semaines en tant que témoin dans des affaires liées à la corruption et au trafic d’influence.
Par ailleurs, une autre enquête judiciaire a été ouverte contre Hamid Melzi qui a été mis sous mandat de dépôt le 7 mai dernier pour espionnage. Néanmoins, les dessous de cette enquête ne sont toujours pas dévoilés.
Mercredi 24 avril, trois semaines après le départ d’Abdelaziz Bouteflika, la présidence a limogé ce puissant homme d’affaires de son poste de Directeur général (DG) de l’entreprise Sahel, en charge de la gestion des résidences d’État. Quelques jours plus tard, Melzi avait également été démis de ses fonctions de DG de la Société d’investissement hôtelière, une société publique qui gère onze hôtels de luxe, dont le Sheraton. Par ailleurs, une autre enquête judiciaire préliminaire ciblerait le P-DG de la Société de gestion des infrastructures aéroportuaires (SGSIA), Tahar Allache. Quelques jours à peine après l’inauguration du nouvel aéroport international d’Alger, Tahar Allache est ainsi dans le collimateur de la justice qui devrait passer au crible la gestion de l’entreprise, notamment la réalisation de la nouvelle aérogare. Ce dernier est en poste depuis plus de 10 ans et serait impliqué dans des affaires de corruption, de trafic d’influence, de dilapidation de deniers publics et fuite de capitaux.
Ces affaires ne font que s’ajouter à la longue liste des dossiers de corruption dévoilés récemment aux Algériens. De jour en jour, ces derniers ne cessent d’être surpris par l’ampleur du phénomène de la corruption qui a gangréné les institutions du pays.
Lamia Boufassa

Khaled Nezzar entendu par le tribunal militaire de Blida
Le général à la retraite, Khaled Nezzar, a été entendu, hier, par le Tribunal militaire de Blida en tant que témoin. Selon des articles de presse, celui-ci a été convoqué dans l’affaire de Saïd Bouteflika, Athmane Tartag et Mohamed Mediene.
«Le général à la retraite, Khaled Nezzar, confirme s’être présenté ce mardi matin devant le juge d’instruction près le Tribunal militaire de Blida dans le cadre de l’affaire concernant les généraux Toufik et Tartag, et le frère du président déchu, Saïd Bouteflika », a écrit le site d’information électronique Algérie Patriotique, détenu par la famille Nezzar, dans un article de presse rendu public hier.
«L’ancien ministre de la Défense nationale s’est, toutefois, abstenu de faire toute déclaration sur son audition pour respecter le secret de l’instruction», a-t-on ajouté. Selon le site d’information, la convocation du général Khaled Nezzar fait suite aux révélations qu’il a faites sur sa rencontre avec Saïd Bouteflika.Pour rappel, le général à la retraite, Nezzar, avait révélé des échanges d’appels téléphoniques entre lui et Saïd Bouteflika dans lesquels il a témoigné de plusieurs actes graves vis-vis du frère de l’ex-président de la République.
En effet, selon ses dires, Saïd Bouteflika voulait instaurer l’état d’urgence ou l’état de siège, et avait envisagé de limoger Gaïd Salah. À l’heure où nous mettons cet article sous presse, aucune information officielle n’a filtré sur cette affaire.
L. B.

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