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L’EXPERT MOURAD PREURE VALORISE LE LEADERSHIP DE NOTRE PAYS SUR LE MARCHÉ MONDIAL DE L’ÉNERGIE : « L’Algérie doit profiter, c’est maintenant ou jamais ! »

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L’Expert pétrolier international, Enseignant et consultant en stratégie et géopolitique, Mourad Preure a insisté sur la nécessité d’adopter une  « stratégie offensive » permettant de s’imposer sur le marché mondial de l’énergie et de capter les investissements en quête de stabilité et de ressources.

Invité de la Rédaction de la Chaine 3, Mourad Preure a déclaré que « le pouvoir de négociation de l’Algérie est très fort », de ce fait, « ces questions de partenariat stratégique doivent être traitées au plus haut niveau de l’Etat, avec des choix stratégiques lourds », parce que « nous sommes dans la solution et non pas dans le problème pour l’Europe » précise-t-il. Citant l’exemple de l’Allemagne qui dépend de 47% du gaz russe, «comment elle va s’en sortir ?» s’interroge-t-il. Preure a indiqué que « l’Algérie a aujourd’hui une opportunité qui ne se présentera jamais», notamment dans ce contexte de reconfiguration mondiale et de crises économique et énergétique. Assurant que « toutes les étoiles sont alignées en sa faveur et son pouvoir de négociation n’a jamais été aussi fort ». L’expert note, dans ce sens, que tous les pays ont compris que l’Algérie a honoré ses contrats gaziers même au temps de la décennie noire, ce qui fait d’elle un partenaire fiable, crédible et incontournable. « L’Algérie est un acteur énergétique, nous avons le potentiel, une compagnie nationale, nous devons saisir cette occasion pour se redéployer, nous avons prouvé que nous sommes une source fiable, pendant la décennie noire durant laquelle il ny’a eu jamais de rupture d’approvisionnement », indiqua-t-il.
En plus de sa place, de plus en plus importante sur le marché énergétique, l’expert recommande aux dirigeants de saisir cette opportunité en adoptant une «démarche offensive » non pas en tant que simple exportateur, mais en qualité de pays transformateur des produits énergétiques et de terre attractive pour les investissements étrangers, particulièrement européens, pour développer les capacités qui répondront a leur besoin.

Aller vers l’industrie de liquéfaction
« Le gaz est un levier sur la base duquel on peut avoir des ambitions stratégiques. Il faut saisir cette opportunité pour renforcer sa position concurrentielle », insiste-t-il. Quant aux capacités il expliqua qu’il s’agit de l’exploration production, mais aussi des énergies vertes. «Investir dans les énergies renouvelables ce n’est pas installer un désertec, mais plutôt impliquer les investisseurs et les entreprises nationales, c’est à dire rentrer dans la chaine de valeur pour devenir un leader de la transition énergétique » détaille l’expert du domaine. Concernant la stratégie proposée, il dira qu’elle sert à renforcer la position concurrentielle de l’Algérie dans le marché international. « L’Algérie représente un certain facteur de clefs de succès à l’instar de sa proximité géographique, et le potentiel de ses réserves, ainsi que sa fiabilité et son expertise ». Pour cela il faut qu’elle se penche vers « l’industrie de la liquéfaction du gaz naturel qui va bientôt exposer ».
« La part dans les échanges gaziers va passer de 48% en 2030 à 56% en 2050 c’est l’industrie qui portera la solution et nous avons l’expérience », encourage-t-il les autorités à s’engager dans cette stratégie. En ajoutant « Il faut que l’Algérie profite de cette évolution de la liquéfaction. Ajoutant « Nous devons construire des partenariats avec des détenteurs de matière ».

« La crise en Europe va durer au minimum 3 ans »
L’invité de la chaine 3 a affirmé que l’Europe traverse une situation très difficile et délicate. «L’Europe est dans une situation délicate avec une inflation de 10%, des pays non européens trainent une inflation de 22%, en même temps on enregistre le ralenti de la croissance » dit-il. Précisant que c’est une « stagflation ».
Ajoutant que cette conjoncture ne peut pas être réglée dans trois mois. « Cette crise va durer au minimum 3 ans le temps de construire des usines de regazéification etc… Rappelant en outre que la crise ukrainienne est un choc exogène, pour l’économie européenne. Qui a perdu plus de 1000 milliards de dollars, « l’Europe n’a pas mesuré suffisamment ses vulnérabilités lorsqu’elle a décidé de se priver de la source russe, on ne peut pas se priver de 160 milliards de m2 de gaz et de 4.5 millions de barils entre pétrole et produits raffinés sans véritable plan B » regrette-t-il.

Plafonner les prix du gaz, une « grossière plaisanterie »
Selon Le consultant international, Mourad Preure plafonner les prix du gaz russe par l’Europe est une « grossière plaisanterie ».
« Le marché est un marché d’offreur, n’est pas un marché de demandeur, ce n’est pas ces derniers qui définissent les règles du marché » affirme-t-il. Ajoutant qu’aujourd’hui l’Europe n’a pas le pouvoir de négociateur, « elle dépend de la Russie ». Qui (Russie) est déjà sur un autre modèle d’exportation, « elle est en train de se réorienter vers l’Asie » tant que l’Europe agisse dans le « désordre ».
Il est important de rappeler dans ce cadre, que les États membres de l’UE ont approuvé lundi passé un mécanisme permettant de plafonner les prix de gros du gaz dès qu’ils dépasseront 180 euros/MWh trois jours consécutifs, selon un communiqué du Conseil européen. Ce mécanisme de plafonnement, adopté par les Vingt-Sept après plusieurs semaines d’âpres discussions, ne sera activé qu’à un niveau de prix supérieur d’au moins 35 euros au prix international moyen du gaz naturel liquéfié (GNL), précise le communiqué.
Les ministres européens de l’Énergie, réunis à Bruxelles, « ont trouvé un accord important qui protégera les citoyens de la flambée des prix de l’énergie, avec un mécanisme réaliste et efficace, qui comprend les garanties nécessaires pour la sécurité de l’approvisionnement et la stabilité des marchés financiers », a indiqué le ministre tchèque Jozef Sikela, dont le pays exerce la présidence tournante de l’UE. En revanche cette annonce a été qualifiée d’ « inacceptable » par Moscou.
Sarah Oubraham

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