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Les membres du réseau Jeanson ont apporté un soutien inestimable à la Révolution algérienne : Les « porteurs de valises » au cœur de la Révolution

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Le réseau Jeanson, composé de citoyens français, de soutien à la Révolution algérienne, Novembre 1954, et plus connu sous le nom «des porteurs de valises», a été au centre de la conférence animée, hier, par Maître Fatma-Zohra Benbraham, de la naissance de ce réseau et la portée de leurs actions au procès de ses membres, entamé le 5 septembre 1960, devant le Tribunal permanent des forces armées de Paris, et aussi du manifeste des 121 intellectuels français exprimant leur refus et leur condamnation du système colonial de la France, notamment en Algérie. Le procès fut, en effet, conçu comme une machine de guerre, contre ceux et celles qui ont osé afficher et manifester leur solidarité agissante en faveur de la guerre de la Libération du peuple algérien, contre le colonialisme français en Algérie. L’invité du Forum d’El Moudjahid, l’avocate F.Z. Benbraham a tenu, d’emblée, à souligner le rôle important joué par les membres du réseau Jeanson dans leur soutien à la Révolution algérienne de Novembre 1954, indiquant que ces hommes et ces femmes de France qui, par leur engagement en faveur de la lutte de libération du peuple algérien, «se sont exposés et ont mis en jeu leur liberté et parfois leur vie», car, tient à souligner Maître Benbraham, les membres composant le réseau des «porteurs de valises étaient des humanistes et convaincus que la liberté et la dignité concernaient l’ensemble des peuples » et le colonialisme est la négation de l’individu, de la société et des peuples. Alors que les autorités françaises pensaient taire la voix française refusant de faire la guerre aux Algériens et voir perdurer le système colonial en Algérie, en procédant à l’arrestation de membres du réseau Jeanson, puis leur procès devant le Tribunal permanent des forces armées de Paris, le cours des évènements a renversé la situation. Le procès du réseau Jeanson se transforma en effet «en un procès contre la colonisation» et ses retentissements ont dépassé les murs du tribunal, les frontières de la capitale française, pour être sur la scène internationale. Un triomphe politico-médiatique et même diplomatique pour la Révolution algérienne et pour ses soutiens, notamment les compagnons et camarades de Jeanson. Ce philosophe et écrivain, «le porteur de valises» selon le bon mot de Jean-Paul Sartre, lequel était un de ses amis, avait fondé le réseau en question, le plus important réseau de soutien au FLN en France. Lors du procès retentissant de ce réseau, «plusieurs de ses membres et de ses principaux animateurs sont sortis de l’ombre et de la clandestinité», mais beaucoup, a tenu à noter Maître Benbraham, «sont restés dans l’ombre.» Cette atmosphère marquée par le soudain réveil d’une partie de l’opinion française, celle de la gauche communiste refusant la guerre et l’oppression contre un peuple aspirant à la liberté et l’indépendance, s’est amplifiée de jour en jour, pour se manifester davantage, sur la scène politico-médiatique française, dont principalement le manifeste signé par 121 intellectuels et personnalités. Pour Maître Benbraham, les membres du réseau Jaenson, «connus ou anonymes, ont apporté un soutien inestimable à la Révolution algérienne». Par ailleurs, au lendemain du début du procès du réseau Jeanson, le 6 septembre de l’année 1960, la publication de la «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie», plus connu sous le nom de manifeste des 121 aura un écho important, et a été publiée le 7 septembre 1960, signée, par Jean-Paul Sartre, Simone Signoret, Jean-Louis Bory, Pierre Boulez, André Breton, Claude Lanzmann et d’autres. Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie, ce manifeste prônait, faut-il le rappeler, le droit à l’insoumission. Le document a révélé, en effet à l’opinion française et d’ailleurs, à travers le monde, «l’existence de jeunes soldats français (plus de trois mille, selon des historiens) refusant d’aller tuer en Algérie, les combattants algériens contre le colonialisme français» précise Maître Benbraham. Dans le dit manifeste, il est affirmé que «de plus en plus nombreux, des Français sont poursuivis, emprisonnés, condamnés, pour avoir refuser de participer à cette guerre ou pour être venus en aide aux combattants algériens» avant de souligner que «nous respectons et jugeons justifié le refus de prendre les armes contre le peuple algérien ». Les signataires persistent et précisent qu’ils respectent et jugent «justifiée la conduite des Français qui estiment de leur devoir d’apporter aide et protection aux Algériens opprimés au nom du peuple français.» Et de poursuivre, pour mettre l’accent, dans ce document historique que «la cause du peuple algérien contribue de façon décisive à ruiner le système colonial, qu’elle est la cause de tous les hommes libres» ont indiqué les 121 signataires, dans leur conclusion, la partie la plus forte, à plus d’un titre, du manifeste.
Karima Bennour

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