Accueil MONDE Les États-Unis ont préparé une cyberguerre contre l’Iran

Les États-Unis ont préparé une cyberguerre contre l’Iran

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Washington avait très sérieusement envisagé de lancer des cyberattaques d’ampleur contre Téhéran, si aucun accord sur le nucléaire n’était trouvé. L’information a été révélée dans un documentaire américain diffusé au Festival international du film de Berlin qui s’est achevé le 21 février… La Maison-Blanche a été à deux doigts de faire la guerre à l’Iran fin 2014, lorsque les négociations sur l’accord nucléaire iranien piétinaient. L’offensive aurait pris la forme d’attaques numériques d’ampleur. Elle aurait donc été confinée au monde virtuel, mais n’en aurait pas moins provoqué de très importants dégâts. Dans ce film intitulé «Zero Days» (terme qui désigne les failles informatiques identifiées dans un système, susceptibles de servir de brèche pour lancer une cyberattaque), Alex Gibney, son auteur, met au jour les grandes lignes du plan établi par le Pentagone.
Après la propagation en 2010 d’un virus informatique baptisé «Stuxnet» dont l’objet était de neutraliser les centrifugeuses iraniennes de Natanz où était conduit un programme d’enrichissement d’uranium susceptible de constituer une première étape dans la fabrication d’une bombe atomique, l’opération «Nitro Zeus», préparée dans la plus grande discrétion, ambitionnait d’infiltrer les réseaux informatiques iraniens et de prendre le contrôle de plusieurs infrastructures industrielles d’importance vitale grâce à des virus.

Un malware d’une «dangerosité inégalée»
Dans un troisième temps, ce logiciel malveillant (ou «malware» en anglais) d’une «dangerosité inégalée», selon plusieurs sources de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA), s’en serait pris au centre de recherche nucléaire de Fordo, installé en souterrain, au cœur de l’Iran, près d’une petite bourgade de la province de Qom. Avec un objectif : détruire ses serveurs de manière définitive. Si l’attaque a finalement été levée, c’est qu’un accord nucléaire a été trouvé en juillet 2015. C’est aussi parce que les généraux du Pentagone ont craint que, libéré sur le Web, ce redoutable virus ne devienne incontrôlable.
«Les conséquences de telles attaques ne sont absolument pas maîtrisées», évoque un témoin du film. Elles auraient pu provoquer un nombre difficilement quantifiable de morts, notamment dans les centrales électriques iraniennes.

Un armement inédit qui fait peur
«Jamais les États-Unis n’avaient bâti un plan cyberoffensif à cette échelle», indique une source à la Direction du renseignement national (DNI). Cela appelle un « nouveau droit de la guerre», complète Michael Hayden, ancien directeur des services secrets américains (CIA).
À ceux qui soulignent que cette opération n’est régie par aucune règle internationale, les militaires observent, non sans cynisme, qu’il en allait de même lorsqu’ils larguèrent la première bombe atomique sur Hiroshima, le 6 août 1945.
Là où la conception de «Stuxnet» est attribuée à l’État d’Israël (qui se refuse à confirmer l’information), ce virus ayant progressivement échappé au contrôle de ses inventeurs, «Nitro Zeus» serait un produit «100 % américain», ordonné par Barack Obama lui-même. Il aurait été «opéré» depuis le Centre de commandement cyber (USCybercom), une unité créée en juin 2009, dont les effectifs pourraient atteindre les 5 000 personnes. Un chiffre classé «top secret», selon l’administration américaine, qui présente cette infrastructure, basée dans le Maryland, comme strictement défensive.
Il n’est pas exclu qu’un logiciel de reconnaissance lui ait été associé pour explorer les réseaux iraniens. Téhéran n’avait pas encore réagi à l’heure où étaient écrites ces lignes.

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