Accueil ACTUALITÉ LÉGISLATIVES DU 12 JUIN : Ce pourquoi le PT a dit non

LÉGISLATIVES DU 12 JUIN : Ce pourquoi le PT a dit non

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C’est désormais officiel ; le Parti des travailleurs ne participera pas aux élections législatives anticipées prévue le 12 juin prochain. L’annonce a été faite hier par la secrétaire générale du parti, Louisa Hanoune, lors d’une conférence de presse tenue au lendemain de la réunion du Comité central du PT, consacrée à l’évaluation de la situation générale prévalant dans le pays et la position du parti par rapport au scrutin législatif. « Les prochaines élections anticipées ne constitueront pas l’amorce du démantèlement d’un système obsolète hérité du parti unique contre lequel le peuple s’est soulevé le mois de février 2019. Bien au contraire, ces élections font partie d’un processus électoral imposé au peuple algérien au lendemain de la démission du président Abdelaziz Bouteflika, et ce pour sauver le système et imposer son maintien », a déclaré la patronne du PT face aux journalistes conviés à l’occasion. Et d’ajouter : « Ce rendez-vous  électoral ne va pas résoudre la crise socio-économique qui étrangle des pans entiers de la société, et par conséquent, elles (Élections : Ndlr) n’atténueront en rien la souffrance du peuple algérien ». Avec son franc-parler habituel, Mme Hanoune estime que les prochaines joutes électorales ne  renforceront pas la démocratie ». À ses yeux, elles sont «  porteuses d’un réel danger partant du code électoral et d’un dispositif politique  extrêmement  dangereux que le pouvoir a mis en place pour caporaliser les institutions élues via une société civile  fabriquée ». Ces élections cherchent, ajoute-elle, à « étrangler le multipartisme, l’activité syndicale et la destruction de la démocratie politique » avant de tirer la sonnette d’alarme sur une telle approche unitaire sur l’unité nationale. « Ces élections ne renforceront pas l’unité et l’immunité nationale  déjà détruite par le système. Elles  vont la fragiliser davantage » car, explique-t-elle encore, il s’agit d’un « déni de la souveraineté  populaire portant définition  de la nature des institutions qu’il veut s’offrir ». La dame de fer, connue pour ses combats démocratiques, a conclu que ces élections sont loin d’être une revendication populaire comme l’assurent les partisans du processus électoral en cours, mais, une « tentative malheureuse et misérable du pouvoir pour régénérer et sauver  un système obsolète, en fin de parcours, décomposé et non réformable, en détournant l’opinion publique des vraies questions », ce qui constitue, a-t-elle encore jugée, « un danger pour le pays en contradiction avec les revendications  et les  aspirations populaires sociales,  démocratiques et politiques. Un peuple qui réclame le départ de tout le système », a affirmé la première responsable du PT, qui a réitéré, par la même que sa formation politique s’est rangée du côté du peuple pour le départ du système et non pas pour le rafistoler. » Elle estime également,  dans le même contexte, que « les résultats de ces élections sont connus d’avance en raison d’un champ médiatique et politique fermé, et l’abus et atteinte aux droits de l’Homme. » Une situation qui ne permet pas, enchaîne-t-elle, « une réelle confrontation entre idées et programmes ».
« Pour toutes ces raisons et après débats au sein des instances du parti, le CC (Comité central) a décidé à la quasi-unanimité la non-participation à ces  élections. Le CC considère cette  décision comme stratégique et non tactique au regard   des enjeux posés depuis février 2019 », a conclu la patronne du parti, annonçant la non-participation de son parti aux prochaines élections anticipées.
Brahim Oubellil

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