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Le verdict de l’affaire Sonatrach 1 rendu aujourd’hui : rude épreuve pour le juge Mohamed Reggad

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Le très attendu verdict du procès Sonatrach 1 sera prononcé aujourd’hui par le tribunal criminel près la cours d’Alger contre 19 inculpés dont quatre sociétés étrangères et nationales. L’affaire qui a tenu en haleine l’opinion publique pendant plusieurs années, connaîtra, donc son épilogue aujourd’hui. Cinq longues années après le déclenchement du dossier, le juge Mohamed Raggad est confronté à un test de vérité, essentiellement, en raison de l’absence de Chakib Khalil, ex ministre de l’Energie et des Mines. Entamé le 27 décembre et pris fin le 27 janvier derniers, le juge Mohamed Reggad a fixé la date du 2 du mois en cours (aujourd’hui) afin de prononcer les sentences. Lors des délibérations entamées après la fin du procès, la justice doit répondre à 700 questions relatives à la culpabilité des accusés, dont 350 d’entre elles sont liées aux délits d’association de malfaiteurs, trafic d’influence et corruption et blanchiment d’argent.
Le procès, qui est marqué par l’absence de l’ex-premier responsable du département de l’Energie et des Mines, s’est ouvert par la lecture de l’arrêt du renvoi, long de près de 300 pages. Il s’en est suivi par l’audition des accusés et une centaine de témoins. Pour laisser place par la suite aux plaidoiries des avocats et celles de parties civiles qui représentent Sonatrach et le Trésor public. à propos du verdict qui sera réservé à leur client, la défense dit qu’elle croit en la justice algérienne pour un procès équitable. Alors que le procureur général a requis 15 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 3 millions de dinars contre l’ex-P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, son fils Rédha et El-Smaïl Mohamed-Rédha Djaâfar, homme d’affaires et P-DG de Contel Funkwerk Algérie, les avocats de ces derniers croient en une peine clémente. Par ailleurs, les peines requises contre les autres accusés sont respectivement de : 8 ans de prison contre El-Hachemi Maghaoui, ex-P-DG du CPA, son fils Lyazid, 7 ans de prison à l’encontre du vice-président chargé de l’activité Aval de Sonatrach, Belkacem Boumediène, et Bachir-Faouzi Meziane, l’autre fils de l’ex-P-DG de Sonatrach, 6 ans de prison contre les directeurs exécutifs de Sonatrach, Mohamed-Chawki Rahal et Zenasni Benamor. Contre les directeurs exécutifs Mustapha Hassani, Cheikh Mustapha et Mohamed Senhadji, le procureur a requis un année de prison ferme. La directrice du bureau d’études algérien CAD, Nouria Meliani, également accusée dans cette affaire, a fait l’objet d’une proposition de peine de 3 ans de prison. En ce qui le concerne, l’accusé Abdelaziz Abdelouahab, cadre à Sonatrach, a été laissé à l’appréciation du juge. Contre les sociétés Contel Funkwerk, Saipem, Imtech et CAD, le procureur a demandé pour chacune 5 millions de dinars de dédommagement.
Le procès de l’affaire Sonatrach 1 dans laquelle sont impliquées 19 personnes (12 personnes physiques et 4 personnes morales), dont de hauts responsables du groupe Sonatrach et des entreprises nationales et étrangères pour corruption, a débuté le 27 décembre 2015 au niveau du tribunal criminel d’Alger.
Avant d’entrer dans les plaidoiries, les mis en cause se sont succédés au dernier mot ont clamé haut et fort leur innocence à l’attention du président du tribunal criminel, ses deux conseillers Nadia Bouhamidi et Hakim Mansouri et les deux membres du jury Mohamed Maalem et Kaddouri Zoubir. Les uns comme les autres debout dans le box des accusés, les visages blêmes, ont trouvé beaucoup de difficultés pour s’exprimer. Ils ont déclaré : « Nous sommes innocents des faits qui nous sont reprochés. On n’a rien à voir dans cette affaire montée de toutes pièces par les enquêteurs qui étaient en charge du dossier. »
L’émotion se lisait sur tous les visages, notamment des proches des mis en cause qui saluaient et souhaitaient du hall du palais de la justice bon courage aux accusés qui jetaient de leur part des regards évasifs vers leurs enfants et leurs épouses.
Lors de son audition dans le procès de Sonatrach 1, l’ex-P-DG de Sonatrach, Mohamed Meziane, principal accusé dans la dite affaire a fait état avec réserve de pressions, de menaces et de chantages qu’aurait exercé sur lui la police judiciaire du DRS, sans la citer par son nom. Il dira devant le juge, Mohamed Reggad, «on m’a demandé de témoigner contre des hauts responsables, et vous savez de qui je parle, pour qu’ils me libèrent, moi et mes enfants». Il soulignera qu’il avait refusé. «Je préfère ces six ans que de fournir un faux témoignage ». Il s’arrête en affirmant qu’il ne pouvait pas dire plus, car, il était un commis de l’état et il est soumis à l’obligation de réserve.
Les avocats plaident l’acquittement
Les avocats de Mohamed Meziane, ex-P-DG de Sonatrach et des accusés dans l’affaire de Sonatrach 1, ont plaidé l’innocence de leurs clients estimant qu’ils n’ont pas commis de faits délictueux.
« L’accusation et la partie civile ne doivent pas considérer tous les accusés comme coupables », a souligné le collectif d’avocats de Mohamed Meziane, composé notamment de Miloud Brahimi et Tahar Amer Ouali demandant d’innocenter leur client »accusé sans dépôt de plainte préalable ». En outre, les avocats se demandent où sont les autres intervenants dans l’affaire comme l’ex-ministre Chakib Khelil.
Tout en indiquant que « si les dirigeants de Sonatrach sont jugés, même le ministre de l’époque doit l’être, car il était responsable de la gestion de la société ».
La stratégie de la défense payera peut-être aujourd’hui avec un verdict clément envers les accusés. Elle laissera l’opinion publique sur sa fin, quant à d’éventuelles implications de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khalil dans une affaire dont le préjudice n’est toujours pas estimé.
Lamia Boufassa

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