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Le projet Desertec pour un nouvel avenir énergétique

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Par Ali El Hadj Tahar

Le ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, a annoncé, jeudi, la signature, avril prochain, d’un mémorandum d’entente entre le Groupe Sonelgaz et l’initiative Dii Desert Energy (Desertec). Après avoir boudé le projet Desertec pendant de longues années, l’Algérie décide donc de changer son fusil d’épaule en reprenant langue avec l’initiateur du projet qui jouit d’une bonne presse en Algérie, notamment sur les réseaux sociaux. L’annonce du président Tebboune de ne pas écarter l’exploitation du gaz de schiste a suscité un certain mécontentement dans les milieux écologistes qui retrouvent enfin le sourire avec l’annonce du ministre de l’Énergie. Rappelons que l’actuel ministre ne fait que confirmer une décision prise en décembre passé.
L’Algérie, qui possède le plus grand désert du continent, décide donc de revoir sa copie d’autant qu’en plus de dépendre à 98% des hydrocarbures, ses ressources conventionnelles sont en baisse. L’actuel ministre tient donc l’engagement, pris début décembre 2019, par le pays lors du 10e forum arabo-allemand de l’énergie tenu à Berlin conjointement avec le 10e Sommet sur le leadership énergétique organisé par DII Desert Energy, sous le thème “La transition énergétique dans le monde arabe”. L’Algérie, pays pétrolier, a hésité sur la position à adopter vis-à-vis des énergies renouvelables. « L’Algérie a, depuis le début, soufflé le chaud et le froid. Alors que la Société nationale algérienne de l’électricité et du gaz a signé un accord de coopération avec DII à Bruxelles en décembre 2011, les détracteurs du projet et les lobbys pétroliers ont réussi par avoir raison de l’engagement du pays. Aujourd’hui, la pression des lobbies écologiques semble faire basculer l’option énergie dans un sens plus raisonnable. La disponibilité du gaz de schiste sur d’innombrables régions de la planète semble condamner même ce gaz non conventionnel, tandis que la création d’une immense centrale solaire par le Maroc est donnée en exemple par les ennemis du gaz de schiste.
Les Algériens ne cessent de prêcher pour cette énergie. La centrale solaire marocaine, la plus grande au monde jamais construite, leur donne un argument de taille. Inaugurée en février 2016 à Ouarzazate, cette centrale d’un coût de 9 milliards d’euros, étale 500 000 miroirs sur 2 000 hectares de panneaux solaires. Le projet marocain permet de tester différentes technologies. Sa technologie, dite thermodynamique, permet de stocker l’énergie thermique dans des batteries pendant 8 heures, et donc de continuer à la distribuer même pendant la nuit.
L’État algérien a donc arrêté des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables, objectifs conformes à l’importance du gisement solaire du pays. Le projet Desertec qui existe depuis 2011, permettra de regarder autrement l’avenir du pays. Alors que les populations veulent tourner le dos aux énergies fossiles, les pouvoirs publics semblent enfin à l’écoute pour que le développement et l’après-pétrole ne soient pas assurés par ou uniquement par les pétroles et gaz de schiste.
Le développement des énergies renouvelables (EnR) permettra à la fois une rentrée de devises, de créer des emplois tout en permettant la promotion en commun de la recherche dans le domaine de la fabrication, de l’installation, de l’exploitation et du stockage des EnR.
A. E. T.

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