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Le professeur Nibouche tire la sonnette d’alarme et appelle à un plan national antitabac : le tabagisme tue 45 fumeurs par jour !

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Le tabagisme étant un fléau qui touche le monde entier est à l’origine du décès de 5 millions de personnes chaque année soit 12 000 personnes par jour. En Algérie, le bilan est aussi lourd avec 15 000 décès par an et une moyenne de 45 décès par jour.

La prévention estimée meilleur moyen de lutte contre le tabagisme doit être soutenue par un plan national anti-tabac à l’exemple de celui institué pour la lutte contre le cancer.
C’est ce qu’avance le professeur Djamel Eddine Nibouche chef de service de cardiologie à l’hôpital Nafissa Hamoud ex-Parnet. S’exprimant, hier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne trois, le professeur Nibouche estime en effet qu’il est nécessaire de proclamer un plan anti-tabac en Algérie pour mieux cerner le fléau et le traiter de manière efficace. Pour l’hôte de la radio, le tabagisme est une véritable problématique de santé publique tenant compte des conséquences néfastes sur la vie humaine. Il indiquera à ce propos que selon l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de décès sera plus important dans les 50 prochaines années avec 45 000 décès par an. Ce fléau ajoute-t-il ne touche pas seulement les populations démunies mais concerne le monde entier. En ce qui concerne l’Algérie, le praticien souligne qu’il y a eu des acquis en matière de législation dont la convention-cadre adoptée par l’Organisation mondiale en mai 2003 et qui a été ratifiée par beaucoup de pays en particulier les pays africains et l’Algérie à travers le décret présidentiel 620 du 12 mars 2006. En terme plus clair, il dira que pour la lutte contre le tabagisme les textes existent et sont très nombreux comme ce qui est le cas de l’interdiction de fumer dans les lieux publics, qui est estime-t-il «une action de santé publique préventive de la population saine et qui est très importante ». S’agissant des actions entreprises dans ce sens, le professeur indique qu’au niveau du ministère de la Santé il a été élaboré un plan stratégique national multisectoriel de lutte intégrée contre les facteurs de risques des maladies transmissibles sur une période de cinq ans allant de 2014 à 2018. Cela a été élaboré, explique-t-il, par le ministère de la Santé en traduction de l’engagement de l’Algérie à la déclaration politique adoptée lors de la réunion de haut niveau des Nations unies sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles. Dans cette optique, un plan anti-tabac serait en train d’être mis en œuvre comptant 4 objectifs, 9 actions, et 31 mesures.
Le premier objectif est de renforcer la législation et la réglementation anti- tabac en conformité avec des dispositions avec la convention-cadre, révèle l’intervenant de la Chaîne trois. Il est question aussi, poursuit-il, de la création d’un environnement favorable pour la réduction du tabagisme, la mise en place d’un système complet et permanent de surveillance du tabagisme et enfin offrir une aide au sevrage tabagique.

La vente de tabac aux mineurs qualifiée de «crime»
Malgré tout, cela ne suffit pas, regrette le professeur puisque le tabac reste à la portée de tout le monde y compris les enfants. En Algérie, déplore-t-il encore, l’âge d’initiation au tabagisme se situe autour de 15 ans et l’enfant a un accès très facile à ce poison. «C’est ça le véritable problème », soutient-il. En effet, selon une enquête réalisée en 2007 dans le milieu scolaire chez des adolescents de 13 à 15 ans il a été révélé que 20% d’entre ces jeunes gens étaient fumeurs, 40% d’entre eux avaient du tabagisme passif et 70% de ces adolescents étaient au courant des méfaits du tabac. Devant cet état de fait, le professeur Nibouche recommande en priorité l’interdiction de vente de la cigarette aux mineurs. «La vente de tabac aux enfants doit être pénalisée et considérée comme un crime», lance-t-il. Pour lutter donc de manière efficiente contre le tabagisme, il faut insiste l’invité de la radio, sensibiliser cette catégorie « sensible et extrêmement fragile ». Evoquant, par ailleurs, la cigarette électronique, Djamel Eddine Nibouche explique qu’elle a été créee pour aider au sevrage tabagique. Mais ce qui est dangereux dans cette cigarette, prévient-il, c’est qu’à travers la combustion et la vapeur une substance chimique dangereuse est transmise. Idem pour la chicha qui contient des substances toxiques très dangereuses non seulement pour les maladies cardiovasculaires mais aussi pour les poumons et les cancers.
Ania Nait Chalal

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