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LE PRÉSIDENT CONVOQUE LE CORPS ÉLECTORAL POUR LE 12 JUIN PROCHAIN : Les enjeux des prochaines législatives

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Ainsi le processus électoral suit son cours. Après l’adoption, durant la semaine écoulée, du projet de loi électorale en Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a signé, jeudi, un décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour le 12 juin prochain.

C’est-à-dire, pour l’élection d’une nouvelle composante de l’Assemblée populaire nationale. Pour ce faire, et d’ores et déjà, l’entame de la campagne de révision exceptionnelle des listes électorales aura lieu du 16 au 23 mars prochain.
S’agissant du texte final portant régime électoral, le seuil des 4% obtenus lors des dernières élections exigés pour pouvoir participer aux prochaines serait ainsi abandonné à la faveur du nouveau texte adopté. Un grand « ouf » de soulagement pour les petits partis politiques qui avaient de tout temps réclamé son annulation estimant que cette mesure est tout simplement une sanction contre eux et un avantage pour les grosses cylindrées, notamment celles connues pour être proches du pouvoir.
Toutefois, les listes électorales présentées par les partis politiques qui veulent s’engager dans les élections législatives en perspectives devraient être parrainées par pas moins de 25 000 signatures individuelles pour chaque candidat réunies dans au moins 23 wilayas, soit pas moins de 300 signatures dans chaque wilaya comme le stipule l’article 316 de la nouvelle loi électorale.
Pour les indépendants, chaque liste électorale doit être appuyée de pas moins de 100 parrainages pour chaque siège convoité. Concernant la condition de parité homme/femme, la mesure n’est plus obligatoire dans le nouveau texte. Les partis politiques ou les indépendants qui ne sont pas en mesure de se conformer à cette exigence dans certaines circonscriptions devraient saisir l’Autorité nationale indépendante des élections pour être affranchie de cette condition. Il faut noter, par ailleurs, que le jumelage des élections locales/législatives comme l’a laissé entendre le président Tebboune a Été abandonné. En effet, le chef de l’État a convoqué le corps électoral pour les seules élections législatives. Dans plusieurs de ses sorties médiatiques, le président de l’Anie, Mohamed Charfi a toujours écarté cette éventualité évoquant le manque de magistrats devant assurer l’opération.

Partis politiques : participants et boycotteurs
Depuis l’annonce officielle des élections anticipées, la scène politique, jusque-là morose, s’est subitement emballée. Plusieurs partis politiques avaient déjà affiché leur volonté de participer aux prochaines élections anticipées notamment ceux connus pour être proches du pouvoir ou les formations d’obédiences islamistes. Les petits partis sont également intéressés par ces joutes électorales renforcés récemment par conglomérat d’associations et de la société civile regroupées autour de ce qui est appelé « Nidaa El- Watan ». La création de cet « ensemble » a soulevé l’ire du parti islamiste d’Abderrezak Makri. Le MSP voit d’un mauvais œil la naissance d’un tel groupement créé sous la houlette d’un conseiller à la Présidence. Quant aux partis réunis dans le PAD et sauf revirement de dernière minute, ils refusent toujours de s’inscrire dans l’agenda du pouvoir et semblent désintéressés par les prochaines élections. Reste la position ambiguë du plus vieux parti de l’opposition, le FFS. Ce dernier a accepté de rencontrer le président Tebboune dans le cadre de ses consultations avec les partis politiques. Cette démarche ne veut nullement, pour lui, signifier un soutien franc à la feuille de route tracée par le pouvoir. Et même si c’était le cas au départ, les calculs des dirigeants du parti du défunt Hocine Aït Ahmed se sont heurtés à un souci de taille. La base militante condamne la politique du parti et sa nouvelle approche envers le pouvoir, poussant les responsables du FFS à se justifier à maintes reprises, sans toutefois parvenir à atténuer la colère de ses militants et partisans. Outre les partis et associations structurées, le pouvoir devrait faire face à un autre casse-tête et pas des moindre ; le retour du mouvement populaire du 22 février 2019 depuis la date de son deuxième anniversaire, même si le pouvoir estime que toutes les revendications du Hirak ont été satisfaites ou presque. C’est d’autant plus que le taux de participation est un enjeu de taille.
Brahim Oubellil

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