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LE POLITOLOGUE SLIMANE ARADJ SUR LA LIBYE : «Il faut sortir du duo Serradj-Haftar dans le traitement de la crise»

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Pour l’expert en questions stratégiques, Slimane Aradj, il est important en cette période de retour en force sur la scène internationale de la promotion de la solution politique à la crise libyenne, de voir les acteurs attachés à cette solution, en premier lieu l’Algérie, de consentir davantage d’efforts sur les plans diplomatique, politique et médiatique, pour contribuer fortement à assurer les conditions pour sa concrétisation. Sans s’étaler sur les différentes étapes ayant conduit à l’éclatement et l’effondrement des institutions libyennes, processus amorcé par l’intervention de l’Otan dans la crise politique, survenue en Libye en 2011, l’animateur du Forum du quotidien Echaâb a tenu à souligner que la complexité de la scène libyenne, en raison notamment du rôle d’acteurs étrangers sur cette scène et les conséquences de près de 10 ans d’instabilité et de chaos en Libye, génère de «l’inquiétude » chez les voisins de la Libye, dont l’Algérie. C’est devant une assistance nombreuse, hier, au Forum d’El-Chaâb, que l’expert, Slimane Aradj, a averti, sur les conséquences sur la Libye et son peuple de la mise en avant de la dualité entre les deux acteurs, Fayez el-Serraj et son rival Khalifa Haftar, comme seuls principaux acteurs de la scène libyenne, alors a-t-il précisé, de grands pans de la société libyenne sont ignorés, citant à titre d’exemple les tribus libyennes, dont celles du Sud du pays. Insistant sur «la responsabilité  principale» des deux acteurs libyens précités, de la situation d’instabilité à laquelle est confronté le pays, notamment depuis le début des affrontements entre les deux camps, le conférencier a pointé, également, le doigt sur la responsabilité d’ acteurs étrangers, principalement les Occidentaux, dans la situation critique en Libye à travers leur soutien respectif au camp de Fayez d et à celui de Khalifa Haftar. Le conférencier a tenu à relever que le processus politique ayant abouti aux Accords de Skhiret (Maroc), après avoir neutralisé le rôle d’Alger, a contribué à réunir les conditions pour plonger la Libye dans les affrontements et les conflits. Convaincus que les objectifs de bon nombre d’acteurs étrangers dans leur rôle sur la scène libyenne, dont ceux membres de l’Otan,
«gèrent un règlement» de la crise en prenant en priorité leurs intérêts, géopolitiques et économiques. Le conférencier a insisté, hier, à promouvoir l’approche du «Traitement» de la crise libyenne, pour aider les «frères Libyens » à emprunter la voie du dialogue inter-libyen à l’abri des interférences et ingérences étrangères. Ne manquant pas, au cours de son intervention et ses réponses, aux nombreux intervenants, qui, nombreux parmi eux, ont avancé des analyses et développé des approches politiques, sur le dossier libyen, de relever que le processus enclenché depuis la Conférence de Berlin «est encourageant»; le conférencier a insisté sur «le rôle incontournable» des pays voisins de la Libye, à leur tête l’Algérie. Pour le politologue Slimane Aradj, avec le début des discussions du comité militaire mixte (5+5), il faut espérer que le processus politique débute, pour que les Libyens «discutent  entre eux» sans ingérences, ni interférences étrangères, pour qu’ils puissent «dégager eux-mêmes les solutions» à la crise à lauelle le peuple libyen est confronté. Avertissant sur les risques de la présence des milices, des réseaux de trafic d’armes, d’êtres humains et de drogue, en Libye, activités illégales qui ont prospéré sur les décombres du chaos et de l’absence de vie politico-institutionnelle dans ce pays, notamment depuis 2011 avec l’intervention de l’Otan. Le conférencier a tiré la sonnette d’alarme sur le danger des terroristes en Libye et ceux fuyant les zones de conflits, (Irak et Syrie), après leurs défaites. Des dangers qui pour l’expert des questions stratégiques, visent à déstabiliser davantage notre région et qui visent, a-t-il alerté, «en premier lieu l’Algérie» a averti le chercheur universitaire Slimane Aradj. Rappelant que ce qui a frappé notre voisin de l’Est, la Libye, s’inscrit dans le sillage de la course d’acteurs puissants pour le contrôle des ressources énergétiques et des voies d’approvisionnement, il souligne que «le rééquilibrage» des rapports sur la scène internationale, se joue aussi sur la scène libyenne. Confiant des capacités de notre pays à faire face aux dangers provenant de la Libye, le conférencier a souligné l’importance du rôle d’Alger sur les scènes régionale et internationale, notamment dans ses efforts visant à promouvoir la voie de la solution pacifique via un dialogue inter-libyen, seul à même de prémunir la Libye des pires scénarios qui la guettent et consolider, par cette voie, la paix et la sécurité dans le monde, selon la charte de l’ONU et de l’Union africaine. Rappelons que le chef de la diplomatie allemande a annoncé la tenue, mi-mars prochain, d’une nouvelle rencontre à Berlin sur la Libye, avec les chefs des diplomaties des pays ayant pris part, le 19 janvier dernier, à la conférence de Berlin. Le ministre allemand a également annoncé que son pays travaille avec le Conseil de sécurité, pour l’élaboration d’une résolution devant porter sur l’application de sanctions sur tout acteur ou pays violant la résolution sur l’embargo des armes en Libye. De son côté, Ghassan Salamé, responsable onusien en charge du dossier libyen, a fait savoir que le dialogue politique libyen devrait se tenir à Genève après les deux prochaines semaines.
Karima Bennour

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