Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, ne rate plus une seule occasion de lancer des piques au patron du RND, Ahmed Ouyahia. Dernière en date, ou plutôt les trois dernières en date, celles prononcées à Tizi-Ouzou, samedi dernier, concernant en même temps le futur président de la République et les pieds-noirs. Pour Djamel Ould Abbès, exubérant devant les nouveaux membres du bureau politique et des élus du parti des wilayas de Tizi-Ouzou, Boumerdès, Béjaïa et Bouira, au sujet de la présidentielle de 2019, il n’y a pas de doute à se faire, le futur président de l’Algérie « sera du FLN ». Le patron du FLN appelle une nouvelle fois Bouteflika pour briguer un 5e mandat : « Nous l’avons sollicité et le dernier mot lui revient. C’est à lui de décider. L’idée du 5eme mandat vient de la base militante qui demande que Bouteflika doit poursuivre sa mission après tout ce qu’il a accompli. Nous avons un appel qui émane du peuple et des 700 000 militants du FLN qui ont exprimé leur vœux de voir Bouteflika continuer à diriger le pays ». Concernant le chapitre « pieds noirs » et l’appel lancé par Ouyahia aux hommes d’affaires algériens pour s’appuyer sur les pieds noirs pour conquérir des marchés à l’international, Ould Abbès estime qu’« on ne doit pas traiter avec eux en les considérant comme d’anciens algériens mais comme des Français à l’instar de tous les autres Français ». Pour le projet de Loi de finance complémentaire pour 2018, Ould Abbès a précisé que le texte était toujours à l’étude au niveau du gouvernement : « Dans les dispositions contenues dans ce projet il y a déjà le refus de concéder les terres agricoles aux étrangers qui nous donne matière à satisfaction. Pour le reste, le dernier mot revient au Président ». Pour le moment, le Premier ministre et SG du RND, Ahmed Ouyahia, garde de l’altitude, et son second, Seddik Chihab, qui s’exprime, une fois en minimisant la portée des divergences, une autre fois en lacérant Ould Abbès sans y avoir l’air. Récemment, Seddik Chihab a répondu à Ould Abbès au sujet du projet de Loi de finance, en rappelant que le «FLN reste un allié fort dans l’application du programme du Président», et que « le projet n’est pas encore examiné en Conseil des ministres et tout ce qui se dit ici et là n’est que supputations et fuites et de toutes les façons le dernier mot revient au président Bouteflika ». Dans le même propos, Chihab ne pouvait cacher son irritation lorsqu’il a pointé du doigt Ould Abbès, sans le nommer, en évoquer des personnes qui «cherchent à discréditer la démarche du gouvernement dans sa quête de solutions pour régler la crise économique». Le duel à distance risque de connaitre une courbe ascendante à l’approche de la présidentielle de 2019, le FLN, qui se considère comme un parti politique hégémonique, cherchant à imposer son tempo aux autres partis.
F.O.