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Le drame des boat people au village planétaire

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C’est un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur et l’Algérie n’est pas la seule dans son cas. Il s’agit des migrants, notamment ceux clandestins. Autrement et chez nous en Algérie, les médias mais aussi la vox-populi utilisent le terme de «harraga», avec toute la charge symbolique de détresse sociale que comporte ce qualificatif, pour qualifier les milliers de candidats algériens à l’aventure de l’émigration clandestine. En effet, avec les restrictions imposées par les pays de l’Union européenne en matière d’octroi de visas, et rejoignant leurs prédécesseurs des années 1990 qui s’empressaient de se débarrasser du titre de voyage dès leur arrivée en terre étrangère, les migrants sont une nouvelle vague de candidats à l’émigration clandestine. Pour ce faire, nos harraga payent rubis sur ongle un voyage périlleux à bord d’embarcations de fortune avec tous les risques, notamment de mort, qui peuvent survenir pendant le voyage. Que ce soit du côté de Annaba, d’Oran ou de Mostaganem, les harraga utilisent le réseau de passeurs passés maîtres dans l’acheminement, en règle générale de nos jeunes mais aussi exceptionnellement de femmes et d’enfants, vers des destinations de choix telles l’Italie, la France ou encore l’Espagne. La Grèce constitue également une destination de transit pour les harraga avant un éventuel départ vers les autres pays de l’UE. L’Algérie constitue elle à son tour, pour les ressortissants de l’Afrique subsaharienne, une destination de transit vers les pays de l’Europe et les politiciens des deux rives de la Méditerranée ont convenu d’y faire face.

Centres d’accueil en Algérie
Réagissant peut-être tardivement, le ministre d’Etat et ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Bélaïz, affirmait récemment à la presse que la présence de ressortissants africains en Algérie participait d’une question humanitaire. Les réfugiés qu’ils soient Syriens, Libyens ou Maliens, sont venus en Algérie fuyant la mort et non dans un cadre touristique, a-t-il notamment dit, ajoutant qu’il était donc impossible de les rapatrier de force. L’Algérie avait mis en place des centres d’accueil destinés à ces migrants dotés de toutes les commodités nécessaires, a indiqué le ministre tout en faisant part de son regret de voir des migrants quitter les centres d’accueil pour aller dans la rue. En fait le ministre ne faisait que répercuter les commentaires de la vox-populi devant les agissements des migrants syriens, dont la majorité pratique la mendicité aux abords des mosquées et sur la voie publique. Tayeb Bélaïz n’a pas aussi évoqué les cas des ressortissants africains, surtout Maliens et Nigériens, qui ont de tout temps traversé l’Algérie de frontière en frontière essayant de rejoindre le Sud de l’Europe, plus particulièrement la France. Le phénomène des migrants continue de constituer autant un casse-tête qu’un souci pour les pouvoirs publics et les organismes internationaux.
L’ONU tire la sonnette d’alarme
L’ONU a également traité ce phénomène. En effet, de hauts officiels des Nations unies se sont exprimé récemment sur le sujet et ont insisté sur le fait qu’il est devenu urgent d’agir pour protéger les migrants en mer après les incidents récents en Méditerranée. Ainsi, le chef du bureau européen du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Vincent Cochetel, a déclaré dans un communiqué rendu public vendredi dernier, que l’arrivée en Italie d’un cargo transportant environ 450 migrants s’inscrit dans une «situation qui se poursuit et est préoccupante» que les gouvernements ne peuvent plus ignorer.
L’utilisation de navires de cette taille s’inscrit dans une nouvelle tendance, a commenté le responsable onusien, appelant à l’urgence d’une action européenne concertée en mer Méditerranée et de consacrer davantage d’efforts pour secourir les gens en mer et pour fournir des alternatives légales à ces voyages périlleux. S’exprimant à son tour, le secrétaire général adjoint des Nations unies, Jan Eliasson, a qualifié de «choquante» cette nouvelle tendance chez les trafiquants de personnes d’abandonner des bateaux remplis de migrants en Méditerranée. L’immigration clandestine a déjà conduit à la mort de 3 000 personnes en Méditerranée en 2014, contre 700 en 2013, d’après les transcriptions des discussions de Jan Eliasson sur la migration.
Mohamed Djamel

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