Accueil ACTUALITÉ Le chômage atteint : 10,5% : Les jeunes universitaires, première victime

Le chômage atteint : 10,5% : Les jeunes universitaires, première victime

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Les jeunes diplômés de l’Enseignement supérieur s’avère la catégorie la plus touchée par le spectre du chômage. En effet, selon les chiffres rendus publics par le très officiel ONS (Office national des statistiques) les sortants de l’université restent la catégorie la moins lotie en matière de l’accès à l’emploi.

Ainsi, le taux global de chômage enregistré à fin septembre 2016 connait une hausse par rapport à avril de la même année. En termes des statistiques établies, il est arrêté à 10,5 % contre 9,9 % enregistré il y’a six moi. Il convient de souligner que les efforts de gouvernement visant une meilleure intégration de cette catégorie n’ont pas été en mesure de freiner cette tendance haussière du chômage endémique. En effet, la liste des prétendants au phénomène s’allonge au fil des années qui courent. Le marché de travail se voit de plus en plus en recul à tel point qu’il ne peut plus prendre en charge les milliers des jeunes qui quittent les universités du pays. En dépit du fait que beaucoup de mesures ont été prises par le passé au niveau du ministère du Travail, et lesquelles visant la stimulation et la régulation de l’investissement à des fins de création de postes d’emploi, il n’en demeure pas moins que la hausse du chômage se fait sentir. Dans le même sillage, le premier responsable du secteur, Mohamed El Ghazi, avait annoncé en fin 2016 que 2017 sera l’année de l’efficience économique et de la rigueur budgétaire, mais pas celle de l’austérité. Le ministre a assuré aussi que l’Etat algérien poursuivra ses aides et son soutien aux demandeurs d’emploi et à ceux désirant créer des entreprises à travers les dispositifs de l’absorption du chômage, tels l’ANSEJ, la CNAC et autres. En outre, et répondant à une question relative au quota réservé en la matière aux universitaires, il a expliqué que : « les jeunes du monde entier s’investissent avec succès dans la création des start-up. Les universitaires algériens dont les diplômes sont souvent en inadéquation avec les profils recherchés par les employeurs. Donc, ils doivent parfaire et étendre leurs compétences en prenant part à des stages et des sessions de formations afin d’optimiser leurs chances de recrutement». A souligner que parmi les réformes introduites par le département de Travail il y’a entre autres celle portant modernisation des agences de l’emploi des jeunes, à l’instar de celles citées en haut à travers leur dotation d’une plateforme électronique pour l’inscription des demandeurs d’emploi à distance.

Disparités dans l’accès à l’emploi
Par ailleurs, des disparités significatives en chômage sont observées selon l’âge, le niveau d’instruction et le diplôme obtenu. Pour les personnes âgées de 25 % ans et plus, le taux de chômage est de 7,9 % avec un taux de 5,7 % chez les hommes et de 16,2 % chez les femmes. Quand au taux de chômage des jeunes âgés entre 16 et 24 ans, il a augmenté à 26,7 % en septembre dernier (contre 24,7 % en avril dernier). Le taux global de la population active, même si ne disposant pas encore de travail, est relativement fixe. A septembre 2016, 12,117 millions de personnes en âge de travail et disponible sur le marché de travail sont enregistré comme population active. En avril 2016, ce taux a été à 12,092 millions. Le même constat est enregistré chez la population occupée. En effet, les personnes disposant d’un emploi est estimé à 10,845 millions de personnes en septembre 2016, contre 10,895 millions de personnes en avril.

Les femmes toujours mal servies
Les femmes peinent toujours dans l’accès au travail. En fait, le taux de chômage atteint par les femmes en septembre dernier est le plus élevé sur les dix dernières années, selon les estimations de l’ONS. Il est indiqué que ce taux était de 8,1 % chez les hommes en septembre 2016 (contre 8,2 % en avril 2016) et de 20 % chez les femmes (contre 16,5 %). Le taux des femmes actives est estimé à 17,6 % pour 1,912 millions de femmes contre 82,4 % pour les hommes avec un total de 8,933 millions. Une légère hausse serait enregistrée aussi dans le taux global de la population en chômage. La population en chômage a ainsi atteint 1,272 millions de personnes en septembre (contre 1,198 millions de personnes en avril), composée de 792 000 hommes (contre 790 000 en avril 2016) et de 479 000 femmes (contre 408 000). Le taux de chômage touche davantage les personnes ayant un niveau d’instruction supérieur. En fait, le taux de chômage des diplômés de l’enseignement supérieur a haussé à 17,7 % en septembre dernier (contre 13,2 % en avril), celui des diplômés de la formation professionnelle à 13 % (contre 12,1 %), tandis que le taux de chômage des personnes sans diplôme a baissé à 7,7 % en septembre (contre 8,3 % en avril). Mais au sein de la population globale en chômage, près de 45 % sont des personnes non diplômées (570 000 chômeurs), 18,2 % sont des diplômés de l’enseignement supérieur (358 000 chômeurs) et 27 % sont titulaires de diplômes de la formation professionnelle (343 000 chômeurs). Par ailleurs, l’ONS indique que les chômeurs de longue durée (cherchant un emploi depuis une année ou plus) constituent 66,4 % de la population en chômage. La part des chômeurs qui acceptent des emplois inférieurs à leurs aptitudes professionnelles est de 75,3 %, de l’emploi ne correspondant pas à leur profil pour 74,4 %, de l’emploi pénible pour 26,7 % et des emplois mal rémunérés pour 75,8 %. Par contre, il existe également une population située dans le (halo de chômage), c’est-à-dire des personnes en âge d’activité (16 à 59 ans), qui déclarent être disponibles à travailler mais qui n’ont pas effectué des démarches pour chercher un emploi durant le mois précédant l’enquête effectuée par l’ONS, car elles pensent qu’il n’y a pas d’emploi ou qu’elles n’ont pas pu trouver un emploi par le passé, ou qu’elles ont déjà effectué des démarches pour trouver un emploi, et ce, avant septembre 2016 (mois durant lequel l’ONS a mené son enquête). Cette catégorie de population a atteint 797 000 personnes en septembre 2016 (dont 54,6% sont des femmes) qui se caractérisent par leur faible niveau d’instruction: 68,8 % n’ont aucun diplôme alors que 61,3 % n’ont pas dépassé le cycle moyen. En outre, les moins de 30 ans en constituent près de 52% alors que près de 77% sont âgés de moins de 40 ans.
Hamid Mecheri

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