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L‘auteur publie son premier ouvrage « Les Jumelles », un drame en quatre actes : entretien avec l’écrivain ALi Douidi

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Le Courrier d’Algérie : Vous éditez chez Asirem « Les Jumelles », une pièce en quatre actes. C’est votre premier livre. Que raconte-t-il ?

Ali Douidi : L’histoire de deux sœurs, deux jumelles. Elles ont dix ans et passent leur temps à chanter et à danser dans un décor de rêve : une oasis au cœur du Sahara algérien. Elles ont reçu des grâces toutes les grâces, comme dit l’une d’elles dans un poème. Et puis un jour, c’est le cauchemar… Cheikh Hassan, le chef d’une bande de pillards qui fait la loi dans la région, tente d’enlever l’une d’elles…C’est la guerre entre le demi-frère Noureddine et ce grand bandit…Les jumelles vont unir leurs efforts aux siens pour l’abattre…« La vengeance est un plat qui se mange chaud ». Cette parole que l’on retrouve dans la bouche de l’une des deux sœurs résume parfaitement l’implacable détermination des deux héroïnes de ce petit drame pour parvenir à leurs fins.

Ne craignez-vous pas que l’on vous taxe d’invraisemblance ? Deux jumelles qui vivent au milieu du désert ?
Pourquoi pas ? Que savons-nous exactement d’une époque aussi ancienne que celle où se passe cette histoire, c’est-à-dire au sixième siècle? Il est vrai que les deux jumelles ont reçu une belle éducation, sachant lire, écrire et même jouer du luth. Mais nous étonnons-nous lorsque Antinéa, l’héroïne d’Atlantide, récite par cœur les horaires de train en France ? Elle vivait bien au Hoggar. Et quand Pierre Benoit, l’auteur de ce magnifique roman parle de neige, sommes-nous plus surpris ? Un roman, c’est d’abord de la fiction. Et pourvu qu’il amuse, c’est tout ce qu’on demande. Je lisais il y a peu ceci qui est de Nietzche dans Gai savoir : « Un livre n’est bon que s’il nous transporte plus que tous les autres. Évidemment, il est hors de question qu’une telle formule s’applique à ce modeste ouvrage de fiction que j’ai produit. Mais maintenant qu’il est là. Bon ou mauvais, le temps se chargera de régler cette question.

Pourquoi avez-vous choisi la forme théâtrale pour un tel projet ? Ne pensez-vous pas que le roman aurait mieux convenu, puisque de toute façon vous en faites un livre ?
Pourquoi un roman ? Cette pièce, à quelques différences, est tirée d’une courte nouvelle au titre éponyme. Ma seule ambition au départ était de la porter sur scène, moyennant quelques modifications qu’imposerait son adaptation. C’était en septembre. Le hasard m’a fait rencontrer en décembre un grand metteur en scène, occupé à monter une pièce qui a obtenu un grand succès. L’histoire lui a plus et il m’a montré comment je devais m’y prendre pour en faire une pièce. J’ai suivi son conseil est le résultat est là sous nos yeux. D’ailleurs, je ne me suis pas borné à cette seule pièce.

Auriez-vous déjà un autre projet semblable à celui-ci ?
En effet. Porté par mon élan, j’ai écrit une autre pièce de théâtre, elle aussi en quatre actes. Elle porte le titre « La roulette russe ». Je peux en parler dès maintenant, du moment que l’éditeur a accusé réception il y a deux semaines environ. C’est tout ce que je peux vous dire à propos de cette deuxième pièce.

C’est le coup de foudre que vous avez là pour le théâtre.
J’avoue ne rien comprendre. Avant, c’était la poésie. Mais bien vite je m’en suis lassé, sachant que je suis fait pour raconter et non pour chanter. Les vers que j’écrivais, que j’écris encore, c’est juste pour m’amuser. La nouvelle a fini par m’accaparer entièrement. Et c’est ainsi que j’ai écrit une douzaine de nouvelles et de contes. La plus savoureuse est celle qui a pour titre « La double mystification » qui mériterait d’être portée sur scène. Pour le moment, je pense à la promotion des Jumelles et à la sortie de ma prochaine pièce. Plus tard, je verrai…Mais le théâtre est une vraie révélation pour moi. Certes, j’avais beaucoup lu de pièces de théâtre. Corneille, Racine, Molière, Labiche, Sartre, surtout Sartre, toutes ses pièces, et même Camus et Claudel. Mais j’étais loin de penser qu’un jour je me mettrais à écrire pour la scène. C’est pour vous dire combien la création est difficile et imprévisible.

Verrait-on prochainement une adaptation des « Jumelles» pour le théâtre?
C’est mon souhait. Je vous ai parlé de cet ami metteur en scène de Tizi-Ouzou. Il n’a pas fait que me donner des conseils pour faire une nouvelle pièce de théâtre. Il m’a promis de la monter sur scène. J’y pense sérieusement.

A propos de ces nouvelles et contes : que comptez-vous en faire ? Les publier un jour ou bien vont-ils prendre le même chemin que vos poèmes ?
La direction de la culture a reçu un manuscrit qui les contient. S’il y aura une subvention comme la dernière fois, elle pourrait, malgré sa modestie, constituer un encouragement qui permettrait d’envisager leur publication. Comme vous pouvez voir, c’est une question de fonds. On dit que l’argent est le nerf de la guerre. Il est aussi celui de la création.
Entretien réalisé par Omar Soualah

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