Le suspense plane sur les clubs des deux ligues professionnels au sujet du sort qui sera réservé à leurs championnats respectifs suspendus, tout comme d’ailleurs toutes les autres compétitions sportives, dans le cadre des mesures préventives contre la pandémie du coronavirus qui frappe de plein fouet le pays et le monde entier.
Cette situation aura évidemment son impact sur la situation financière des clubs, dont la majorité est secouée par des interminables problèmes nés notamment du manque flagrant du nerf de la guerre.
C’est dire que cet arrêt prolongé du championnat ne fait qu’enfoncer les clubs en question, qui commencent d’ores et déjà à songer à la meilleure formule à même de limiter les dégâts, comme par exemple la réduction des salaires de leurs joueurs.
Il faut dire que même les clubs chapeautés par des entreprises économiques étatiques, à l’image du MCA, CSC, JSS, CRB et USMA, s’apprêtent à user de la même procédure dans l’espoir d’anéantir leurs pertes sur le plan financier après la suspension de leur quote-part des droits TV ainsi que les subventions émanant de leurs sponsors.
En tout cas, tous les présidents des clubs commencent à se rendre compte que la reprise du championnat ne sera pas de sitôt, même si la tutelle vient de prolonger la suspension des compétitions jusqu’au 19 du mois en cours. Cela les pousse du coup à vite agir, surtout que l’on commence à se diriger tout simplement vers une saison à blanc.
Le nouveau patron de l’USMA, Achour Djelloul, qui n’est autre que le PDG du Groupe Serport qui vient de s’accaparer de la majorité des actions de la société sportive de la formation algéroise n’est pas allé par trente-six chemins pour annoncer la couleur, en déclarant que si le championnat continue à être gelé au-delà du 19 avril, la direction de l’USMA sera dans l’obligation de revoir à la baisse les salaires des joueurs, car elle ne sera pas en mesure de subir les conséquences de cet arrêt sur le plan financier.
Même son de cloche chez le président du club voisin, le MCA, en l’occurrence, Abdennacer Almas, qui a estimé pour sa part, que l’heure est venue pour engager un débat sur ce dossier.
«J’estime qu’on n’a pas d’autre choix que de recourir à la révision à la baisse des salaires des joueurs pour espérer un tant soit peu équilibrer nos budgets… Je suis convaincu que nos joueurs ne vont pas s’opposer à cette démarche, surtout que tout le monde est au courant de l’impact de l’arrêt des compétitions sur tous les clubs du monde», a-t-il estimé.
Le leader du championnat, le CRB, est sur la même longueur d’ondes que ses deux voisins. Mieux, le directeur sportif du club, Toufik Korichi, pense que la réduction des salaires des joueurs sert les intérêts des intéressés eux-mêmes en évitant la faillite aux sociétés qui parrainent leurs clubs respectifs.
Il a fait savoir néanmoins qu’une telle décision devra être prise en commun accord avec les joueurs eux-mêmes, ajoutant qu’il a justement programmé une réunion avec ses capés pour discuter du sujet.
La question qui mérite d’être posée à présent est la suivante : les joueurs, qui sont tous protégés par des contrats en bonne et due forme, accepteront-ils de réduire leurs salaires ?
Hakim S.
