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LAKHDHAR IBRAHIMI À LA TÉLÉVISION ALARABY : « L’Armée nationale populaire a sauvé la République en 92 »

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L’ancien ministre des Affaires étrangères (juin 1991-février 1993), Lakhdar Ibrahimi, un diplomate au long cours qui a fait ses preuves à l’international, s’est livré- pour peut-être la première fois- sur l’une des tragédies que l’Algérie a eu à vivre par le passé, à savoir la décennie noire.

Habituellement prompt à évacuer toute question d’un média sur la situation en Algérie en s’opposant à s’y exprimer à partir de l’étranger, Lakhdar Ibrahimi a donné son avis sur l’arrêt du processus électoral et l’insidieuse formule « qui-tue-qui » qui continue, malgré l’échec de la « dawla islamia », à alimenter les débats des milieux intégristes.
Ainsi, interrogé d’emblée sur l’expérience périlleuse des islamistes au pouvoir dans le début des années 90, Brahimi a estimé que les partis de cette mouvance, à cette époque, n’avaient pas réussi en Algérie, soulignant que le mouvement de rejet qu’elle a essuyé s’est répercuté par la suite sur d’autres pays comme l’Égypte, l’Afghanistan ou encore le Soudan.
Et comme pour anticiper la question du journaliste qui l’a interviewé, Brahimi a souligné que l’Armée nationale populaire, la société civile, les travailleurs et les femmes en Algérie avaient à l’époque refusé l’accès des islamistes (le Front islamique du Salut) au pouvoir, notamment lors du premier tour des élections législatives de 1991. Pour preuve, à peine ont-ils goûté au pouvoir, ils ont commencé à exercer le diktat sur la population. En signe de rejet du FIS et son idéologie meurtrière, des manifestations ont éclaté après les résultats des législatives. Des hommes, femmes et travailleurs se sont opposés à l’autoritarisme islamiste, avant que le Haut conseil de sécurité ne décide d’arrêter le processus du deuxième tour, rappelle celui qui était dans le feu de l’action en janvier 1991.
Et l’ANP qui a été aux avant-postes à l’époque, et même durant toutes les années de sang qui s’ensuivirent lorsque notamment les groupes de sanguinaires tuaient les citoyens et les éléments des services de sécurité, a été, pour Ibrahimi, d’une décision salutaire pour la République. Il rappelle à ce titre l’une des livraisons de la revue El-Djeïch qui a souligné son refus de « livrer l’Algérie aux intégristes ». Tel est un témoignage livré par l’ancien chef de la diplomatie nationale du haut de ses 88 ans. Quant à ceux parmi les acteurs politiques qui s’étaient opposés à la décision du HCS, Ibrahimi raconte que les défunts Ahmed Ben Bella et Hocine Ait Ahmed pensaient à l’époque que le processus électoral devait suivre son cours. Mais, a-t-il affirmé, « ils n’étaient pas au pouvoir », pour connaître, en quelque sorte, les vrais enjeux, mais surtout la vraie menace, que représentait le FIS. Et la suite, d’ailleurs, on l’a connue avec la mort de dizaines de milliers d’Algériens sous les balles des hordes intégristes.
Farid Guellil

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