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LAKHDAR BOUREGÂA S’EN VA : Un farouche combattant pour les libertés et la démocratie

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 » Avec sa disparition, le pays perd un des témoins clé de la Guerre de libération nationale, et un militant infatigable pour la démocratie et les libertés dans le pays », ont indiqué de nombreux internautes sur les réseaux sociaux qui ont tenu à rendre hommage au moudjahid Lakhdar Bouregâa, décédé mercredi à Alger à l’âge de 87 ans.

Ce militant pour l’Indépendance du pays et pour l’instauration de la démocratie et le respect des libertés est connu pour ses positions tranchées. Il a refusé, au lendemain de l’Indépendance, de se ranger du côté d’une des ailes qui se disputaient le pouvoir dans ce qu’il est connu par les historiens comme la guerre des wilayates, prenant le parti de l’Algérie. Député dans la première Assemblée nationale, installée au lendemain de l’Indépendance, il s’était montré très critique à l’égard de l’armée des frontières, une opposition qui lui avait valu de l’emprisonnement, lui qui était parmi les membres fondateurs du FFS avec Hocine Aït Ahmed et ses compagnons. Farouche opposant de la ligne du pouvoir incarnée par Boumediene, après le coup d’État du 19 juin 1965, il avait rejoint, en 1968, la tentative de putsch dirigée à cette époque par Tahar Zbiri. D’ailleurs, cela lui avait valu un long séjour en prison (1969-1975). « C’est un combattant qui est resté fidèle à ses idéaux et qui n’a pas dévié de la déclaration du 1er novembre 1954. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu les inimitiés de certains de ses compagnons qui ont cédé à l’attrait du pourvoir », dira à son égard M. Zerrouki Mohamed, le président du Front national pour les libertés, fils de chahid et membre fondateur de l’ONEC. « C’est un moudjahid qui est resté fidèle aux sacrifices des chouhada. Il est très écouté et le regard qu’il porte sur le pays et la situation qu’il traverse est très critique. Il estime qu’après l’indépendance, les compagnons d’armes d’hier se sont retrouvés ennemis, au lieu de conjuguer les efforts de tous pour l’édification du pays », estime pour sa part M. Tahir Mohamed, président du groupe parlementaire du RND de la première mandature du Sénat.
Les hommages ont afflué de partout. L’ANP lui a rendu les honneurs lors de son enterrement. Pour sa part, le général de corps d’armée, Saïd Chanegriha, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire a présenté, en son nom et au nom de l’ensemble des personnels de l’ANP, ses condoléances à la famille et aux proches du défunt moudjahid Commandant, Lakhdar Bouregâa. De son côté, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a affirmé que l’Algérie a perdu « un militant et un défenseur de ses convictions pour le changement, des convictions auxquelles il est resté fidèle toute sa vie ». Lors de la cérémonie, le meilleur hommage qui lui avait été rendu est celui des milliers d’anonymes qui l’ont accompagné à sa dernière demeure. Le défunt Bouregâa a été enterré l’après-midi de ce jeudi 5 novembre 2020, au cimetière de Sidi-Yahia, à Alger, selon ses dernières volontés.
Ce fut un événement qui restera gravé dans la mémoire collective du pays, tant il est un signe de reconnaissance adressé par les nouvelles générations à un farouche militant pour la démocratie et les libertés et un combattant qui avait rejoint les rangs de L’ALN où il avait écrit des pages d’un héroïsme sans égal. Né en 1933 à El-Oumaria dans la wilaya de Médéa, Lakhdar Bouregâa avait déserté l’armée française où il passait son service militaire pour regagner les rangs de l’ALN (wilaya 4). Il sera chef de zone II de 1959 à 1960, ensuite membre du dernier conseil de la wilaya 4 avant l’Indépendance avec le grade de commandant. Après l’Indépendance, il s’était distingué par une opposition farouche à la ligne du pouvoir accaparé par l’armée des frontières. Atteint de Covid-19, il avait été transféré à la clinique des Glycines à Alger où il avait rendu l’âme mercredi dernier.
Slimane Ben

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