La suite favorable donnée, en l’espace de quelques jours seulement, par les services concernés de la wilaya d’Alger à la demande de la direction actuelle de l’ex-parti unique concernant l’organisation d’une session ordinaire du CC, le 24 du mois courant, est un indice, on ne peut plus clair, quant au fait que l’administration n’a pas pris en ligne de compte l’autre demande déposée avant la Présidentielle par le groupe de Belayat.
Coup dur pour celui qui se réclame toujours comme étant le coordinateur du bureau politique du FLN. Car, au moment où la demande déposée par ses compagnons pour arracher la fameuse autorisation qui leur permettra de réunir légalement les membres du CC reste toujours en «stand-by», les hommes de Saâdani s’apprêtent à convoquer cette instance, le 24 du mois courant. Se montrant très serein, Saïd Bouhadja, le porte-parole du Front de libération nationale, que nous avons joint hier par téléphone, souligne que «tout a été pris en charge». «Il est clair que nous avons eu l’autorisation des services concernés de la wilaya d’Alger. Sinon, nous n’aurions pas confirmé la tenue de cette réunion», a-t-il martelé. «Nous n’avons pas de problèmes sur ce plan pour la simple raison que notre direction est légitime», a-t-il poursuivi. Comme pour dire que le groupe de Belayat n’a pas eu l’autorisation parce qu’il ne jouit d’aucune crédibilité. Le même orateur ajoute que l’étude du «plan d’action» du secrétaire général du parti, l’examen du chapitre inhérent aux amendements à introduire lors des consultations sur le projet de révision constitutionnelle, ainsi que la préparation du prochain congrès sont les questions principales inscrites dans l’ordre du jour de cette rencontre. Le porte-parole de l’ex-parti unique fait aussi remarquer, après hésitation, que le rapport de la commission de discipline par rapport aux sanctions à appliquer sur certains membres sera présenté lors de la prochaine réunion du comité central laquelle se tiendra, rappelons-le, au niveau de l’hôtel El-Aurassi. Il faut dire ainsi que l’attitude des services concernés de la wilaya d’Alger est loin d’être du goût des adversaires de l’ancien président de la Chambre basse du Parlement, à leur tête Kassa Aïssi. Le cadre du FLN, qui, lui aussi, se présente toujours comme membre du BP de ce parti, dénonce en effet un «grave préjudice qui porte atteinte au fonctionnement normal des institutions de l’État». Notre interlocuteur dénonce également, en filigrane, l’absence de neutralité et la position tendancieuse de la wilaya d’Alger. «Celle-ci doit répondre à notre demande», a-t-il insisté. Les détracteurs de Saâdani vont-ils prendre part à la réunion du 24 juin prochain ? Kassa Aïssi laisse croire qu’il regrette le fait que ceux-ci ne peuvent pas y assister puisque notre interlocuteur indique que «les membres pouvant poser un certain nombre de questions essentielles, lors de cette rencontre, sont écartés». Et si jamais l’ancien président de l’APN regroupera la majorité des membres du CC, lors de cette réunion? Là, le même orateur se montre prudent et se contente de préciser que «nous émettons des jugements sur la base des faits». S’agissant de la dernière rencontre présidée par le successeur de Belkhadem, et à laquelle ont pris part la majorité des parlementaires, Kassa Aïssi estime que la présence de ces derniers (à la veille de la présentation du plan d’action de gouvernement devant les députés de l’APN) est motivée par le souci de ne pas bloquer les institutions de l’État. Décodage : notre interlocuteur ne voit en la forte présence des parlementaires à la dernière réunion présidée par Saâdani une démonstration de force de ce dernier, en prévision de la session ordinaire qui se tiendra le 24 du mois courant. Bien au contraire, celui-ci laisse même entendre que cette dernière sera boudée par la majorité de ses membres.
Soufiane Dadi