Par Ali El Hadj Tahar
La Chine a réagi dès que les premiers cas d’épidémie de Coronavirus ont été constatés et ce, en dépit de l’effet surprise, de l’inexistence de traitement et l’ignorance totale des réponses à donner. Pékin a appliqué une mesure de santé fondamentale, le confinement et n’a pas hésité, dès le 23 février, à mettre en quarantaine les 60 millions d’habitants de la province de Hubei. Le 27 février, les autres pays du monde ont enregistré plus de cas de contamination que la Chine. Le 10 mars, Xin Jinping a déclaré que son pays a maitrisé le Covid-19 dans toute la province de Hubei. En éradiquant l’épidémie, la Chine a prouvé qu’elle a le système de santé le plus puissant de la planète, et cet élément est fondamental en temps de paix comme en temps de guerre, surtout lorsqu’il s’agira de guerres bactériologiques, chimiques et nucléaires. Pékin a aussi prouvé qu’elle est la première puissance mondiale en matière d’utilisation des technologies nouvelles, de l’informatique à la robotique, et que la société numérique est au service du peuple, pas un simple secteur d’accumulation du capital.
La popularisation des technologies numériques est une réalité en Chine, et si elle a pu vaincre le virus c’est aussi à cause de cet outil, qui a été utilisé pour la distribution de vivres, l’identification des malades ou leur localisation géographique grâce à une application téléchargée sur tous les téléphones, car tous les Chinois ont un appareil digital. La Chine a aussi utilisé des dizaines de robots-infirmiers capables de tester 10 personnes en même temps, ainsi que des dizaines de drones, des robots épandeurs de produits de désinfection, des robots avertisseurs qui détectent aussi les personnes malades dans la rue, de casques-caméras qui permettent aux policiers de mesurer à distance la température des piétons… La Chine a prouvé que la puissance technologique doit se calculer par l’usage qu’on en fait au service du citoyen ; or en Occident, cette puissance ne se calcule que par les chiffres en bourse des Bill Gates et autres magnats.
Le Big Data a été fondamental dans la lutte contre le coronavirus en Chine. Il est connu que ce pays dispose de plus de trois millions de caméras de surveillance urbaine et autres. Ce système de contrôle policier fondamental dans un pays de 1,4 milliard d’habitants (d’ailleurs proportionnel à celui des Occidentaux comparé à leurs populations) a été utilisé pour détecter les malades en fonction de leur profil médical numérisé et de l’historique de leurs déplacements, pour voir s’ils sont été ou pas en contact avec des contaminés. En deux semaines, deux hôpitaux gigantesques ont été construits, défi qu’aucun autre pays de la planète ne pourrait relever. Puissance économique, la Chine vient donc de prouver qu’elle est aussi une grande puissance en matière de santé. Basé sur la justice sociale, gratuit, son système est au service de toute la société. Les seuls tests de dépistage du coronavirus coûtent plus de 3 000 dollars aux États-Unis pour un patient sans assurance privée, or il y a au moins 27,5 millions de personnes sans couverture. Ce pays consacre 700 milliards de dollars/an à la défense, mais son système de santé se révèle plus fragile que celui de Cuba.
Alors que les médecins français et italiens se plaignent de manque de gants, de masques et de gel, les Chinois et les pays du Sud répondent par le principe de santé pour tous. L’épidémie a nettement montré que le monde est divisé en deux : dans le système libéral, la santé n’est qu’une marchandise. Par contre, la Chine et les pays dont le système politique est basé non pas sur le leurre démocratique, mais sur les critères concrets montrent que la santé va de pair avec la justice sociale et justice tout court. Alors que des SDF ont été verbalisés en France pour ne pas avoir respecté le confinement, les gouvernements des pays du Sud prouvent en ces moments difficiles que la santé est pour eux une véritable priorité. Mais le virus ne fait pas de différence et continue à se disséminer du Nord et au Sud.
A. E. T.