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LA LOI DE FINANCES 2020 ETANT SIGNÉE : Le Président pourrait proposer un texte complémentaire

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Signée le 11 décembre dernier par le désormais ex-chef de l’État, Abdelkader Bensalah, la loi de Finances 2020 entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel, qui interviendra au plus tard le 1er janvier prochain.

Malgré cette adoption, les promesses sur le plan économique du président de la République élu au premier tour, Abdelmadjid Tebboune, devront attendre quelques mois avant d’être mises sur le terrain, notamment en ce qui concerne la révision du barème de l’Impôt sur le revenu (IRG), la révision de la politique des subventions généralisées… etc.
Toutefois, le Président pourra proposer une loi de Finances complémentaire durant cet exercice. En attendant de dévoiler les grandes lignes de sa stratégie économique, les vrais défis auxquels est confronté le président de la République concernent essentiellement le déficit budgétaire. En effet, la loi de Finances prévoit un déficit de -1 533,4 milliards (mds) DA (-7% du PIB) et un déficit du Trésor de -2 435,6 mds DA (-11,4% du PIB). Par ailleurs, la Loi prédit une baisse de 7% des recettes budgétaires qui vont passer à 6 200,3 Mds de DA en 2020. La fiscalité pétrolière budgétisée s’élèvera, quant à elle, à 2200,3 mds de DA, contre 2714 mds DA en 2019. Toutefois, la hausse prévue concerne les recettes fiscales qui augmenteront de 8,6%, passant à 3 029,9 Mds de DA, contre 2790,5 mds de DA en 2019.
Sur ce dossier en particulier, les choses semblent en grande partie jouées. Autrement dit, les marges de manœuvre restent très limitées pour le président élu qui, jusqu’à présent, semble se focaliser sur la préoccupation majeure des Algériens, à savoir la lutte contre la corruption.
En effet, lors de sa toute première conférence de presse, tenue après l’annonce des résultats, le président de la République a insisté sur le fait que la « grâce présidentielle » ne touchera pas les personnes impliquées dans des affaires de corruption ». « La Loi relative à la lutte contre la corruption sera maintenue », a indiqué M. Tebboune, précisant que « la lutte contre la corruption et les corrompus se poursuivra ». Dans son programme et durant sa campagne électorale, M. Tebboune avait fait part, à maintes reprises, de son engagement pour l' »éradication de la corruption et la poursuite en justice des personnes impliquées dans le détournement des deniers publics », ainsi que de mettre un terme à l’emprise de l’argent sale sur la politique.
Dénonçant le phénomène de « détournement de deniers publics et la détérioration du niveau de vie des citoyens », il a fait part, aussi, de son engagement à poursuivre l’opération d' »assainissement » de la situation, à savoir la lutte contre la corruption et toutes les formes de dilapidation des deniers publics, ainsi que la « récupération des fonds volés ». M. Tebboune a fait savoir, à ce propos, « connaître » les lieux de placement de ces fonds volés qui permettront, une fois rapatriés, de couvrir une grande partie des dépenses programmées dans son programme électoral. Pour lui, « la guerre contre la corruption sera poursuivie » et les fonds transférés illégalement seront « récupérés », du moment, a-t-il souligné, qu’il existe des mécanismes pour le faire.
Sur un autre plan, le président de la République s’est également engagé, lors de la campagne électorale, à « mettre fin à la misère et à la marginalisation des couches vulnérables» grâce à plusieurs mesures et mécanismes, notamment la suppression de l’impôt sur le revenu global (IRG) pour les revenus inférieurs à 30 000 DA/mois. Assurant que d’autres ressources financières existent, il a indiqué que l’équilibre financier pourrait être établi grâce à l’instauration d’autres taxes, sans pour autant évoquer quelles catégories sociales pourront être appelées à payer plus d’impôts. Aussi, le président s’est engagé à ce que « l’État couvre les frais de rapatriement des dépouilles des ressortissants algériens établis à l’étranger, à travers la création d’un Fonds sous tutelle de la présidence de la République ». L’alimentation de ce Fonds sera, elle aussi, une préoccupation pour Tebboune qui s’ajoute à la longue liste des défis économiques auxquels il est confronté.
Lamia Boufassa

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