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La consommation de narcotiques atteint un seuil d’alerte rouge U: ne recrudescence qui menace la société dans ses fondements

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Le constat qu’a dressé, chiffres en main, Djamel Guessoum, chef de la cellule de lutte contre le trafic de stupéfiants, est très inquiétant et indique de manière irrévocable le mal qui ronge la société algérienne, notamment, les jeunes, chez qui la perte de repères ne trouve de remède que dans le recours à la drogue sous toutes ses formes.

Intervenant mercredi, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, le commissaire divisionnaire, Djamel Guessoum a signalé que le nombre d’Algériens qui consomment des narcotiques s’accroît de manière exponentielle. Cette hausse de la consommation, a-t-il précisé, affecte l’ensemble des segments de la société algérienne, tant en milieu urbain que rural.
Alertant quant aux dangers sous-jacents à cette lourde menace, le commissaire divisionnaire, Djamel Guessoum, a expliqué que ce phénomène est en train de prendre de l’ampleur depuis une décennie déjà. Un phénomène qu’il explique notamment par la position géographique du pays qui est devenu un carrefour de transit de la drogue vers diverses destinations. Le hic demeure, a-t-il estimé, qu’il reste difficile de connaître précisément les types et les quantités réelles de drogue transportées via l’Algérie. il est toutefois devenu visible qu’une partie se trouve tout naturellement déversée au niveau du marché local, qu’il s’agisse, dit-il, du cannabis, des psychotropes ou des opiacées d’une manière générale.
Analysant quelques statistiques de l’Office national de lutte contre la drogue, l’invité de la chaîne 3 de la Radio nationale a expliqué que les stupéfiants ont déjà fait leur intrusion dans près de 400 établissements scolaires, soit 1% du total, notant cependant que l’Algérie est, pour autant, loin d’être « dans le rouge ».
En termes de lutte contre les petits cartels de drogue activant en Algérie, l’intervenant a précisé que les divers services agissant contre les réseaux de narcotrafiquants ont réussi, à ce jour, à en démembrer plus d’une vingtaine, avouant toutefois que la lutte s’avère plus difficile à mener contre les petits dealers activant en milieu urbain.
Dans ce même contexte, le commissaire divisionnaire, Djamel Guessoum, a souligné que si pour ce qui concerne le cannabis, il en a été saisi 56 tonnes en 2012 contre 6 tonnes en 2017, il en va tout autrement pour les psychotropes, dont il a été mis la main sur 3,6 millions de comprimés et procédé à 150 000 arrestations, au cours des 5 dernières années.

Loin d’être un problème de justice pénal, le phénomène de drogue devient un problème de santé publique
L’Algérie est devenue, depuis plus d’une dizaine d’années, une importante zone de transit pour le trafic destiné aux marchés extérieurs surtout celui de l’Europe et de l’Afrique. Entre 2012 et 2018, les saisies se sont multipliées en Algérie et au large de ses côtes.
Divers facteurs peuvent être avancés pour expliquer ce rôle nouveau de l’Algérie ; Il y a, à n’en point douter, le contexte de crise de plusieurs États entourant les frontières algériennes telle que la Lybie, la persistance de la corruption à de nombreux niveaux comme des forces de sécurité, de la justice et du monde politique de plusieurs pays, la faible rentabilité des activités économiques légales, dans un contexte de crise et de réduction de la demande. à ces facteurs, l’on peut ajouter la diminution de l’aide au développement de certains pays.
Comme d’ailleurs en Afrique, diverses drogues illicites sont produites, transportées, vendues, achetées et consommées en Algérie. Cette situation se vérifie avec les saisies aux frontières sud, d’énormes quantités de drogues par les douanes et l’armée algérienne
Quoi qu’il en soit, des efforts drastiques sont déployés pour venir à bout de ce phénomène au regain dévastateur. Les pouvoirs publics mènent leurs politiques non seulement au plan multilatéral régional mais également au plan national.
Cependant, retenons que loin d’être un problème de justice pénale, le phénomène de drogue s’illustre par son caractère de santé publique. Et c’est sur cet aspect que les parties en charge de ce dossier épineux se doivent de s’appesantir afin que la défense des droits humains soit une réalité en Algérie pour une cohésion sociale consolidée
Zacharie S Loutari

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