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La cirse migratoire vue par les analystes algériens : «dénouer d’abord le conflit syrien»

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La crise migratoire née en Europe, conséquence des déplacements massifs de citoyens syriens, qui fuient la guerre et se dirigent vers les pays européens, à la recherche d’un refuge, a fait l’objet d’un débat de spécialistes et universitaires algériens. D’aucuns estiment que la solution à cette tragédie reste tributaire du règlement du conflit armé en Syrie. Organisé, hier, par le quotidien arabophone «El-Chaâb», le forum consacré à la question des réfugiés syriens, qui continuent d’affluer vers les pays du Vieux Continent, a fait intervenir deux universitaires algériens, spécialisés dans les études politiques et les relations internationales. Les analyses n’ont pas uniquement porté sur le phénomène, lui-même, mais aussi sur son impact et les enjeux qui entourent cette véritable crise. D’ailleurs, toutes les opinions se sont accordées à dire qu’il s’agit d’une crise mondiale, compte tenu de son impact qui dépasse les frontières européennes. Pour Amar Nadji, docteur d’État et professeur à l’ENSSP (École nationale supérieure des sciences politiques), il s’agit de la plus grave crise des migrants depuis celle vécue lors de la Seconde Guerre mondiale. En parlant de la cause, le conflit armé ayant éclaté en Syrie, en 2011, est à l’origine de ce phénomène, qui prend des proportions grandissantes depuis ces dernières semaines.

À tel point que l’on parle, aujourd’hui, de 12 millions de citoyens syriens qui se sont réfugiés, qu’ils soient ceux qui ont quitté le territoire pour d’autres nations, ou bien ceux préférant l’exode à l’intérieur du pays. En d’autres termes, la moitié de la population syrienne est en proie à une véritable tragédie humanitaire. Contraints par la guerre, qui les pousse à quitter leur pays, des milliers de migrants traversent, chaque jour, les frontières turques pour gagner les pays de l’Europe. À ce jour, les statistiques donnent 3 à 4 millions de réfugiés ayant quitté le territoire syrien. La Turquie a accueilli 2 millions, la Jordanie environ un million, alors que 500 000 mille autres sont entrés sur le territoire de l’Europe. Ce sont les quelques données avancées par l’orateur, qui a conclu son exposé par des interrogations sur la prise en charge de ces migrants. Comment l’Europe s’est-elle comportée avec les réfugiés?, s’est-il demandé, avant d’indiquer que même si des pays tels que l’Allemagne, la France et l’Angleterre se sont montrés favorables à l’entrée des migrants dans leurs pays respectifs, il n’en demeure pas moins que d’autres ont fermé leurs frontières. D’ailleurs, c’est ce qui a fait que l’Europe «est divisée», en raison des divergences des positions sur cette question, a-t-on souligné, durant les débats.
D’ailleurs, son collègue Abdelwahab Benkhelif, professeur à l’Institut des sciences politiques et des relations internationales de l’ENSSP, a abondé dans le même sens pour dire que «la gestion européenne de cette crise est un échec», a-t-il estimé. Quand bien même, et visiblement, il y a des indices qui renseignent sur la volonté de certains pays à recevoir plus de migrants, a-t-il souligné. En effet, le Conseil européen de l’UE prévoit de se réunir aujourd’hui, pour discuter, justement, de la politique des quotas, réservés notamment pour chaque pays de la zone. D’autre part, l’un des conférenciers a déploré le silence et la léthargie qui frappent les pays arabes, dont rares sont ceux qui ont ouvert leurs frontières à ces populations meurtries, plus que jamais, dans le besoin en matière d’une prise en charg, avant tout humanitaire, au-delà des considérations géopolitiques ou stratégiques. En parlant de l’impact sécuritaire de la crise migratoire sur l’Europe, Benkhelif n’a pas manqué de relever les inquiétudes des pays européens, qui considèrent toujours la migration clandestine comme menace sur la sécurité.
Du point de vue géostratégique, les pays du Vieux Continent considèrent l’Europe comme étant le centre de décision et le bloc qui domine par rapport aux pays de la rive sud, a-t-il soutenu, en s’interrogeant, quant à lui, sur la position qu’il considère de «confuse» des États-Unis. Pour lui, tout le mal de la Syrie vient de ce pays qui a concocté, selon lui, depuis les années 90, un plan de division des pays arabes, dit «Le Grand Moyen-Orient», en donnant l’exemple des conflits en Irak, au Soudan, en Libye, en Syrie et, récemment, au Yémen. S’agissant des propositions à envisager pour mettre fin à la crise des migrants, Benkhelif ne voit pas une solution en dehors du règlement du conflit en Syrie, qui reste tributaire des efforts de la communauté internationale, a-t-il conclu.
Farid Guellil

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