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La Banque d’Algérie veut capter l’argent de l’extra-circuit bancaire : La difficile épreuve d’attirer 1500 à 2000 milliards da

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En période de disette financière et de récession économique, les autorités monétaires doivent trouver la parade pour renflouer les caisses vides, ou qui se vident à vue d’œil. La quantité de billets en circulation étant estimée à 3206 milliards de dinars en 2013, encore plus aujourd’hui, avec une estimation de l’ordre de 4780 milliards de dinars (soit plus de 40 milliards de dollars ) pour l’année 2017, il était de l’ordre de la logique qu’il y est des actions faites dans ce sens pour les bancariser.
C’est le moment pour Mohamed Loukal, Gouverneur de la Banque d’Algérie, pour agir et vite. Une de ses premières mesures a été, il y a quelques jours, d’orienter les banques sur la flexibilité du marché et de l’épargne. Si des détenteurs de compte y mettent de l’argent, il n’est plus permis de faire la fine bouche sur son origine ; il y a des services spécialisés pour cela, et la banque doit être à qui veut de bancariser son argent, sans s’encombrer outre-mesure de barrières administratives et bureaucratiques. La BA a de ce fait vite fait d’orienter les banques publiques à se conformer à des « stratégies vers la mobilisation de l’épargne thésaurisée, à travers plusieurs mesures dont la proposition de prix adéquats et la prise en compte des taux d’inflation ». Les taux d’intérêt et de la rémunération de l’épargne sont de ce fait aujourd’hui évoqués. L’intérêt porté par la banque d’Algérie à la monnaie en circulation en dehors des circuits bancaires, est né du souci de l’État de disposer, via les banques étatiques, de numéraire pour faire tourner la machine de production, rallonger les finances des projets en souffrance et permettre de mener à terme des politiques porteuses et des investissements ; pour la BA cela doit se traduire par une connaissance plus précise des quantités de monnaie en circulation hors-banques. Si la bancarisation est devenue un impératif pour l’État, la réussite n’est pas au bout, car il y a des paramètres sociaux qui entravent certaines pratiques bancaires, où la seule rationalité n’est pas déterminante. Après avoir durci le ton sur l’économie informel et tenté de trouver des nouveaux mécanismes pour bancariser l’argent de l’informel, sachant que les capacités de financement des banques deviennent de plus en plus limitées, les autorités monétaires ont fait face à ces motifs de non-bancarisation, dont la confiance n’est pas le moindre défaut. Récemment, après l’appel à bancariser cet informel argent, à peine 250 détenteurs d’argent liquide ont répondu à l’appel amnistiant du gouvernement pour bancariser leurs avoirs. Cette statistique donnée par le directeur général des impôts, ne saurait soutenir l’optimisme qu’affichent le ministre des Finances et la Banque d’Algérie malgré les facilitations accordées.
F. O.

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