Dans son discours de samedi dernier, le roi du Maroc Mohammed VI a beau proféré une menace de représailles à peine voilée contre tout pays qui ne s’aligne pas sur son prétendu « plan » d’autonomie au Sahara occidental. Il est vite rattrapé par la réalité de la cause sahraouie comme territoire occupé qu’il conviendra, donc, à décoloniser par la force de la légalité pitoyable.
Cette fois-ci, la réponse au message aussi provocateur que lamentable à la fois du roi marocain est venue de l’Union européenne qui, par la voix de son Haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité. Dans une interview qu’il a accordée à une chaîne de télévision espagnole, Josep Borrell a mis les points sur les « i » au sujet de la position « constante » de l’Union européenne sur la question sahraouie.
À savoir, « la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental, est de chercher à reprendre les négociations afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort », a déclaré Borrell, hier, lors de son passage sur la télévision espagnole TVE. Un propos qui ne souffre d’aucun malentendu, en affirmant ainsi « la position constante de l’Union sur la question du Sahara occidental » qui consiste « à la recherche d’une solution » articulée autour de « la reprise des négociations (Maroc-Front Polisario, ndlr)» afin que le peuple sahraoui puisse décider de son propre sort.
Et qui dit reprise de négociations s’entend forcément qu’il y a un conflit entre deux parties et reconnu comme tel par la communauté de l’UE. Et puis, en affirmant la finalité de cet objectif, à savoir permettre au peuple sahraoui de décider de son propre sort, cela veut dire la tenue du référendum d’autodétermination.
Par cette déclaration, le Haut représentant de l’UE renvoie à M6 qui, dans son discours adressé ce 20 août reprochait aux pays partenaires du Maroc une « position floue » sur ce qu’il considère être « l’unité territoriale» du royaume, sinon ses prétentions au Sahara occidental.
Cette réponse franche de l’UE au sujet d’une question de décolonisation reconnue comme telle par le Conseil de sécurité de l’ONU à travers ses résolutions est à même de clouer le bec au Makhzen et à toutes les voix qui s’autorisent à dénier la question sahraouie.
Et ce n’est pas la première fois que Borrell a tenu à recadrer les autorités marocaines au sujet de ce conflit. Le 7 août dernier déjà, il avait réaffirmé que « la position de l’Union européenne sur le Sahara occidental – qui reflète l’opinion commune existante parmi les États membres de l’UE – est de soutenir pleinement les efforts menés par l’Organisation onusienne en faveur d’un processus politique en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable à la question du Sahara occidental, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU».
F. Guellil
