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ILS/ELLES ONT RÉAGI AUX DÉCLARATIONS DU PRÉSIDENT : L’appel au confinement total obligatoire réitéré 

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a rencontré mardi des responsables de médias nationaux. Lors de ce nouveau face-à-face, il a indiqué que la situation du Coronavirus actuelle en Algérie « est sous contrôle », et qu’elle n’exige pas un confinement général. Toutefois, le chef de l’État a annoncé la prolongation de la fermeture des écoles, des universités et des centres de formation professionnelles. Comme mesures, il a aussi évoqué la mobilisation des médecins de l’Armée nationale populaire dans les hôpitaux civils, dans le cadre des mesures de prévention et de lutte contre la propagation du Covid-19.

Zoubida Assoul (Parti UCP)
Réagissant aux déclarations du Président, l’avocate et présidente du parti l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul réclame une bonne stratégie de lutte contre le Covid-19, indiquant que le confinement général s’ « impose par obligation » et que son exclusion est dû au manque de moyens et de prise en charge. Contactée, hier, par nos soins, Mme Assoul a qualifié les déclarations faites par le président Tebboune aux médias de « floues » qui « ne  rapportent rien ». Et pour cause, «En premier lieu, nous constatons que le Président est absent sur la scène nationale devant une pandémie pareille. Une absence en pleine crise multidimensionnelle chez nous, économique, politique et sociale, puisque nous assisterons, aujourd’hui, à des gens qui se bagarrent pour un sac de semoule », a-t-elle fait observer. « Elle est où la stratégie de l’État pour faire face à une pandémie pareille ? À mon avis, le Président évite le confinement général, car il ne dispose pas de moyens suffisants pour prise en charge des citoyens. Il faut aller vers une démarche qui rassure les Algériens, la situation actuelle nécessite d’autres approches, contrairement à la stratégie actuelle », conclut-elle comme suggestions.

Boualem Amoura (SATEF)
Boualem Amoura, président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), a relevé une « contradiction » dans les déclarations du président de la République. « D’un côté il dit que la situation sanitaire est contrôlée et de l’autre il continue le confinement et la prolongation des vacances scolaires », estime-t-il pour sa part. Concernant la prolongation des fermetures des établissements d’enseignement, notre interlocuteur explique que cette décision « était  prévisible », car « on ne peut pas faire autrement, et nous n’avons pas les moyens, faut-il le dire, d’affronter cette crise». Amoura estime qu’il y aura une autre prolongation car, selon lui, « le problème ne sera pas réglé facilement d’après les estimations de tous les experts du domaine. Je pense que l’année scolaire est achevée. On va aller vers d’autres mesures à l’instar de considérer les moyennes des deux trimestres pour passer d’un niveau à l’autre. Concernant les examens de 5e et 9e ce sera une sorte d’évaluation de l’éléve. Pour le Baccalauréat, il sera reporté à septembre». Pour le syndicaliste, « c’est les seuls solutions qu’on a en ce moment». Concernant la lutte contre le coronavirus, Amoura estime « obligatoire » d’aller vers le confinement général.

Dr. Lyes Merabet (SNPSP)
De son côté, le Dr. Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), a appelé à la mobilisation de toutes les compétences médicales dans le pays pour lutter contre la pandémie. « Nous sommes dans une situation où nous avons besoin de tout le monde. Il est temps de commencer à s’organiser sur le terrain. Si on mobilise les équipes médicales de l’Armée, cela veut dire que nous sommes dans une situation urgente. Il faut mobiliser tout le monde même le secteur privé qui n’est pas vraiment dans le circuit », suggère le représentant du personnel de la santé publique. Car, poursuit-il «ce n’est pas vraiment organisé et il n’y a pas de coordination. Il existe un grand manque de moyens ». Dr. Merabet a réitéré son appel à l’obligation d’ « aller vers un confinement total », indiquant que c’est « la seule solution » pour limiter la propagation du virus. Concernant les déclarations de Tebboune, il estime que l’approche adoptée « se construit au niveaux des services de la Présidence, du gouvernement et à travers des comités d’experts et cellules de crise qui sont sollicités pour donner leurs avis ». aujourd’hui il pense que les données à leur niveau (hiérarchie de l’État, ndlr) « ne sont pas les nôtres sur le terrain ». Et pour cause, « il faut savoir que la pandémie s’étend de plus en plus sur le territoire national et les chiffres annoncés concernent uniquement des cas dépistés et détectés».
Propos recueillis par Sarah Oubraham

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