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PROLONGATION DE LA FERMETURE DES ÉCOLES ET DES UNIVERSITÉS : Quelles perspectives pour assurer les cours ?

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Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, mardi-soir, la prolongation de la fermeture des écoles, des universités et des centres de formation professionnelle et ce, dans le cadre des mesures de prévention et de lutte contre la propagation du Coronavirus. Toutefois, et à l’heure actuelle, la question se pose sur un autre niveau. Autrement dit, comment assurer les cours pour les élèves concernés par des examens de fin d’année et les étudiants universitaires ? Est-ce-que les plateformes numériques seront suffisantes et efficaces ?

Il s’agit d’une deuxième prolongation après la décision prise le 12 mars dernier par le président de la République qui a recommandé la fermeture des écoles des trois cycles d’enseignements, les universités et les établissement de la formation professionnelle, jusqu’à la fin des vacances de printemps le 5 avril prochain, et cela afin d’éviter la propagation du coronavirus. La décision a concerné aussi les établissements de formation relevant du secteur de la formation et de l’enseignement professionnels, ainsi que les écoles coraniques, les zaouïas, les classes d’alphabétisation et tous les établissements éducatifs privés et les jardins d’enfants.
Mardi soir, le Président a annoncé, lors de sa rencontre avec des responsables d’organes de presse, la prolongation de cette décision. Selon lui, cette mesure pourrait être prolongée une troisième fois si la nécessité l’exige, et cela en fonction de l’évolution de la situation sanitaire due au Covid-19.
Le président de la République a indiqué que la santé de nos enfants, de nos étudiants et de nos citoyens est la priorité actuelle, et tant qu’on n’a pas battu ce virus les mesures de prévention seront maintenues en fonction de l’évolution de cette situation exceptionnelle.
Dans ce contexte, des interrogations se posent concernant le devenir des élèves appelés à des examens de fin d’année (5ème, BEM et BAC), les universitaires et la finalisation du programme scolaire.
On parle de plateformes numériques dédiées à l’attribution des cours au profit des élèves, lycéens et étudiants. Les administrations des universités et établissements de l’enseignement supérieur ont commencé à construire des bases de données complétées et nourries par les enseignants à l’adresse des étudiants, afin d’assurer la continuité des cours. Mais cette méthode développée a été vite critiquée du fait qu’elle n’est pas accessible et n’est pas à la portée de tout le monde. La faiblesse du débit et le service offert dans beaucoup de zones en est la raison principale, à laquelle s’ajoutent les moyens dérisoires des familles algériennes. Ce ne sont pas tous les élèves et étudiants qui ont la capacité d’être munis d’ordinateurs et tablettes.

Des alternatives ?
Les syndicats de l’Education ont chacun une option pour faire face à cette situation, celle de préserver la santé des écoliers en adéquation avec la continuité des cours.
Le porte- parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur de l’éducation (Cnapeste), Messaoud Boudiba, a noté lors d’une déclaration à la presse que l’urgence sanitaire prime sur toute autre chose. Pour lui, il est préférable d’accompagner nos élèves sur le plan psychologique et leur expliquer la situation actuelle et la manière avec laquelle il faut faire face. Le porte-parole du Cnapeste a souligné que les cours donnés lors du 1er et du 2eme trimestre sont déjà suffisants pour les élèves concernés par les examens de fin d’année. Il a ajouté que les jours à venir et l’évolution de la situation sanitaire détermineront les mesures à prendre durant les prochains mois. Pour le représentant de ce syndicat, c’est au mois de mai que les choses sérieuses commencent, car c’est le mois qui anticipe la tenue des examens du troisième trimestre et les autres examens de fin d’année.
Pour sa part, le SG du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), Boualem Amoura, a souligné dans des déclarations récentes faites au Courrier d’Algérie que son organisation a une réflexion anticipative. Le Satef qui se réfère aux prévisions mondiales concernant la propagation du Coronavirus propose le report de l’examen du BAC au mois de septembre. Il a proposé d’accompagner les bacheliers pendant l’été en mobilisant les enseignants au mois d’août pour assurer les révisions. Pour les autres paliers scolaires, il sera procédé au comptage des moyennes sur base des résultats obtenus durant le 1er et le 2eme trimestre.
Devant cette situation de crise, les parents d’élèves s’inquiètent. Ces derniers assurent le suivi de la scolarité de leur progéniture, mais ce n’est pas le cas de tous les parents, notamment ceux qui n’ont pas un niveau d’instruction suffisant leur permettant d’assurer cette mission.
Certains se demandent pourquoi ne pas mobiliser les médias lourds, à savoir la télévision, pour les exploiter à cette cause. Le rôle de la télévision n’est plus à démontrer notamment en termes d’accessibilité et de visibilité. Offrir une antenne spéciale dédiée aux cours et au programme scolaire avec la mobilisation, bien sûr, des enseignants, serait plus efficace durant cette période exceptionnelle, dont on ne sait pas encore combien de temps elle va durer. Le temps est opportun pour la création de chaînes éducatives, un créneau dans lequel beaucoup de pays voisins sont précurseurs.
H. Hadjam

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