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IL TABLE SUR UNE CROISSANCE ÉCONOMIQUE DE 3,8 % EN 2024 : L’Algérie bien notée par le FMI

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Le Fonds monétaire international, dont une mission dirigée par Chris Geiregat avait séjourné à Alger du 3 au 14 décembre dans le cadre des consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie en 2023, a publié, ce vendredi, ses conclusions finales.

Dans ce rapport que nous avons pu consulter sur le site web de l’institution financière internationale, le FMI a d’emblée abordé la période post-pandémie et les retombées du conflit ukrainien et les sécheresses récurrentes comme conjonctures dans lesquelles évoluait l’économie algérienne. Autrement, dans un contexte marqué par une inflation galopante des prix internationaux élevés des hydrocarbures qui ont stimulé les recettes publiques et les exportations. Le FMI estime que l’économie algérienne a connu une croissance de 4,2 % en 2023, et une performance robuste due à un rebond de la production d’hydrocarbures et à de solides performances dans les secteurs de l’industrie, de la construction et des services. La position financière extérieure est restée solide, avec un excédent du compte courant pour la deuxième année consécutive. Bien qu’il nuance sa perception de la situation financière comme préoccupation, évoquant notamment les pressions inflationnistes (principalement en raison des prix élevés des produits alimentaires) et la politique monétaire, ainsi que le déficit budgétaire, le FMI affirme que les perspectives de l’économie algérienne à court terme sont « globalement positives.

L’inflation vers une courbe descendante
Chiffres à l’appui de cette copie bien notée rendue par le FMI, la croissance réelle devrait rester forte en 2024, à 3,8 %, soutenue en partie par d’importantes dépenses budgétaires. Qui plus est, « l’inflation commencerait à ralentir », et ce grâce à la baisse des prix des produits alimentaires frais, même si son maintien à un niveau relativement élevé reste préoccupant. Pour ce qui est de l’excédent du compte courant, il devrait encore se réduire en 2024 à mesure que les prix des hydrocarbures baissent. Les perspectives économiques à moyen terme dépendent, selon la même source, des efforts de diversification de l’économie et de la capacité à attirer les investissements privés, et sont soumises à plusieurs risques. Les risques négatifs, proprement dits, incluent une inflation tenace, la volatilité des prix internationaux des hydrocarbures, les risques budgétaires liés aux passifs conditionnels, d’importants besoins financiers budgétaires et une dette publique croissante. Facteur exogène déterminant, le FMI pointe du doigt des événements climatiques extrêmes qui affecteraient notre économique et son budget, tandis qu’il estime qu’ « une transition énergétique désordonnée constitue un risque à plus long terme ».
Autre point positif, des réformes structurelles soutenues, audacieuses et profondes et des efforts résolus pour diversifier l’économie, améliorer le climat des affaires, attirer les investissements et exploiter de nouveaux marchés d’exportation pourraient stimuler davantage la croissance et la création d’emplois, se réjouit-on.

Croissance solide et durable
En concluant leurs consultations, les missionnaires du FMI « se sont félicités » de la croissance solide et durable de l’Algérie et de sa position extérieure, malgré de multiples difficultés économiques. « Même si les perspectives à court terme sont globalement positives, l’inflation reste élevée et les risques baissiers, liés notamment à la volatilité des prix des matières premières et aux aléas climatiques, nécessitent une vigilance constante », recommande le FMI. Dans ce contexte, les administrateurs ont souligné qu’une combinaison de politiques judicieuse, accompagnée d’une mise en œuvre soutenue de réformes visant à diversifier l’économie et à réduire les risques liés au climat, sera nécessaire pour garantir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance inclusive et durable. Dans ce cadre, les administrateurs du FMI saluent l’engagement des autorités en faveur de la viabilité budgétaire à moyen terme. Tout en soulignant l’importance du maintien de l’équité sociale, ils ont indiqué que l’important déficit budgétaire et les besoins de financement prévus à court terme pourraient accroître les vulnérabilités financières, budgétaires et inflationnistes. Dans cette optique, ils ont encouragé les autorités à « rééquilibrer progressivement la politique budgétaire » pour contribuer à préserver les marges de manœuvre et à améliorer la viabilité budgétaire et de la dette, tout en garantissant un soutien ciblé aux plus vulnérables. Ceci, ont-il souligné l’importance, le rôle de la politique budgétaire dans la lutte contre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, notamment en réformant les subventions énergétiques et en entreprenant un (Climat-PIMA). Ils ont également noté qu’améliorer la gestion des finances publiques et établir un cadre budgétaire à moyen terme fondé sur des règles contribuerait à soutenir les plans budgétaires à moyen terme des autorités.

La monnaie et l’investissement
À propos du secteur monétaire, le FMI s’est félicité de l’adoption de la loi monétaire et bancaire visant à moderniser les marchés financiers ainsi que les opérations et la gouvernance des banques centrales. Ils ont également souligné qu’une plus grande flexibilité du taux de change renforcerait son rôle d’amortisseur. Comme il a aussi salué la résilience du système bancaire et encouragé les autorités à renforcer la supervision bancaire, à surveiller les prêts improductifs et à renforcer la gouvernance des banques publiques et autres entreprises publiques. Ces mesures, selon le FMI, contribueront à réduire les risques systémiques posés par les liens économiques et financiers imbriqués entre le gouvernement, les entreprises publiques et les banques publiques. En outre, recommande-t-on, de nouvelles améliorations en matière d’inclusion financière seront également essentielles. Abordant l’investissement, le FMI a salué les efforts du gouvernement algérien en matière des réformes, notamment des efforts visant à stimuler l’investissement, à améliorer la transparence budgétaire, à renforcer le cadre de LBC/FT (lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, Ndlr) et à lutter contre les risques de gouvernance et de corruption. Mieux encore, le FMI exhorte la poursuite des réformes structurelles pour améliorer le climat des affaires, soutenir l’intégration des jeunes et des femmes dans le marché du travail et promouvoir une croissance diversifiée, verte et tirée par le secteur privé.
Synthèse Farid Guellil

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