Que dira-t-il. Avec quel(s) projet(s) vient-il. Arrivera-t-il à faire passer le message et convaincra-t-il d’emblée qu’il est l’homme de la situation, celui qui aidera l’E.N à grandir un peu plus et avancer sur une domination africaine en marche et lui offrir enfin le titre continental.
Sera-t-il celui qui emmènera, comme le demande l’opinion, les Verts en Russie et signer une 3e participation consécutive (dans les cordes) en Coupe du monde. Les attentes sont nombreuses. À lui de rassurer en attendant d’assurer en faisant les bons choix. En trouvant les bonnes solutions pour des chantiers aussi nombreux que délicats.
En débarquant, mardi soir à Alger, en provenance de Belgrade après une escale à Rome, le nouveau sélectionneur national n’a pas tardé à faire connaissance avec ce qui l’attend à la tête des Verts et des grosses attentes du public algérien qui fonde d’énormes espoirs sur ses qualités à leur donner une nouvelle dimension. Rajevac, qui sitôt dans nos murs, a eu l’opportunité de visiter sans trop tarder le jardin fétiche de l’E.N, Mustapha Tchaker où le football algérien, suppléant haut la main le temple du «5-Juillet », longtemps hors service, a écrit ses plus belles pages lors de cette dernière décennie pleine d’émotions, ses supporters, l’appétit venant mangeant et les victoires s’alignant. Une ville de Blida, devenant au fil des performances, la Mecque de notre ballon rond et qui accueillait, heureuse coïncidence, hier, mercredi en soirée, son antichambre, en l’occurrence ses U23, où les Olympiques (on les appellera comme on veut) concernés, rappelle-t-on avec fierté, par le plus grand rassemblement sportif quadriennal à l’échelle planétaire, les J.O dont l’organisation revient cette fois au Brésil, la terre de football qui aura eu l’insigne honneur de réunir sur ses terres la messe du jeu à onze mondial deux années auparavant et à l’occasion de laquelle la bande à Halilhodzic, pur produit de l’école Yougoslave (aujourd’hui éclatée en plusieurs pays, dont la Serbie) et dont la sortie toute amicale, mais porteuse d’enseignements à quelques encablures d’une tournée sud américaines qui fait rêver debout nos futures stars par la fenêtre unique des Olympiades d’été. Nos « espoirs », qui ne nous ont pas déçus en CAN lors de la récente édition sénégalaise où ils ont terminé, à la grande surprise de tous et contre toute attente dans la peau d’un de vice-champions, jouaient donc l’Irak, une autre surprise des éliminatoires asiatiques dans une sortie qui tombait à pic pour un coach qui entrera un peu trop vite dans le vif du sujet en officialisant son contrat de travail par un test grandeur nature. L’occasion de se faire une petite idée sur le football national et le produit local si tant est cette E.N de tous nos espoirs, qui se prépare à un gros évènement en l’absence des professionnels évoluant en Europe, constitue vraiment un indice révélateur de la qualité de notre championnat dont la particularité est d’être constamment décrié pour son niveau affligeant. Des U23 en réservoir de la « A » ? Rien n’est moins sûr malheureusement, même si des noms émergent du lot. Brillent carrément et postulent, malgré une féroce concurrence venue d’ailleurs (d’Europe, notamment avec les Brahimi, Feghouli etc…) à une place au soleil, la décision revenant au nouvel arrivé qu’on imagine pas pressé, au vu des échéances, disons les urgences, d’opérer une révolution au niveau de l’effectif en faisant confiance au même groupe qui a honoré les précédentes campagnes internationales avec le succès que l’on sait.
Déjà dans le bain, Rajevac qu’on présente comme un technicien très pointilleux, adepte de la discipline de groupe et de la tactique, débarque, une centaine de jours après la dérobade de son prédécesseur, le français Gourcuff, ainsi à Alger avec plein de projets. En vrai chef dit-on. Dans la lignée des Halilhodzic et autres représentants d’un football yougoslave (aujourd’hui Serbie, pour l’intéressé) qui aura fait ses preuves sur le vieux continent par sa philosophie portée sur le beau jeu alliée (il a de la matière avec la présence de grands techniciens dans les rangs de l’E.N) à une bonne (la majorité des joueurs, en bons professionnels répondent bien) organisation. Avec cette sortie des U23, nul doute que le nouveau patron de la barre technique des Verts se présentera devant les journalistes avec un début de réponse à ses interrogations. Sera peut-être plus à l’aise pour trouver les mots et rassurer son auditoire sur sa capacité à aller loin avec l’équipe qu’il aura désormais sous sa coupe. Un coach qui sait ce qui l’attend. Une pression terrible et de tous les instants qui, disait-il tout récemment dans une sortie médiatique, « ne l’effraye pas.» Pour dire, c’est de bon augure, qu’il reste confiant, en insistant surtout sur cette incroyable fusion public- Equipe nationale « dans un pays où le football –il le sait très bien, ndlr- est très populaire, la pression autour de la sélection nationale sans précédent. » Et il annonce la couleur en reconnaissant la difficulté de la tâche et ce qu’il faut faire «en sachant canaliser cette pression qui nous entoure et la rendre positive dans nos performances, notamment sur le terrain.» Le reste ? C’est tous ces chantiers qui s’accumulent après le passage de Gourcuff et ses effets négatifs sur la dynamique enclenchée en terres brésiliennes sous l’ère Vahid. En commençant par ce réajustement tactique que les analystes ne cessent de revendiquer afin de redorer le blason quelque peu terni par le Breton, notamment lors de la dernière édition en date de la CAN où Slimani et ses camarades, ligotés par un système réducteur, ont déçu. Rajevac, celui que tout le monde présente comme un technicien « doté d’une maîtrise tactique parfaite » devrait nous fixer un peu plus sur ses intentions et sa capacité à remettre de la confiance au sein du groupe, en plus d’une remise en ordre en maîtrisant son vestiaire appelé à des échéances capitales dès l’automne prochain. À vous la parole Monsieur Rajevac et rassurez-nous.
A.A.