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HUITIÈME VENDREDI DE MANIFESTATIONS DE SUITE À ALGER : Le peuple désapprouve Bensalah et sa démarche de transition

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Pour ce huitième vendredi de la mobilisation pacifique de suite, et le premier après la désignation d’Abdelkader Bensalah chef de l’État par intérim, des centaines de milliers d’Algériens ont de nouveau investi, hier, Alger la capitale, alors que d’autres démonstrations de force ont eu lieu à travers le pays. Les mots d’ordres sont les mêmes, sinon revus à la hausse, comme ceux de s’opposer au  système politique en place et le départ des figures et des symboles qui l’incarnent.

Le peuple s’est encore une fois mobilisé massivement, depuis l’annonce d’une Présidentielle pour le 4 juillet prochain. Cette échéance électorale en elle-même déjà fait rappeler aux mémoires une fraude électorale, lorsqu’encore les manifestants appréhendent un processus de transition, tel que proposé par Bensalah, qui «sert à conforter le pouvoir intérimaire» dont ils réclament le départ de tous les artisans du régime de Bouteflika. D’emblée, l’élection annoncée pour le 4 juillet prochain est rejetée par le peuple, qui refuse également la nomination de Bensalah pour diriger la période de transition.

Les victimes du crash du 11 avril 2018 n’ont pas été oubliées
Les premiers manifestants ont commencé à arriver au niveau de la Grande-Poste et la place Maurice Audin, à Alger, dès les premières heures de la matinée, pour affirmer un engagement total pour le changement de régime et du système politique en place. Il était 10h30, les escaliers de l’esplanade de la Grande-Poste, appelée communément «Le forum», depuis le 22 février notamment, ont été déjà occupés par des retraités et des invalides de l’Armée nationale.
Des jeunes, hommes et femmes, les ont rejoints pour scander haut et fort «Djeïch, Chaâb; khawa khawa», un slogan de plus en plus répété, en signe de reconnaissance aux sacrifices des éléments de l’ANP. Ensuite, ils ont décidé d’observer une minute de silence à la mémoire des victimes du crash de l’avion militaire, survenu le 11 avril 2018, près de l’aéroport militaire de Boufarik (Blida), faisant 257 morts. Les manifestants ont brandi des banderoles et scandé des slogans à la mémoire des victimes, et d’autres hostiles au gouvernement de Bedoui et à la succession intérimaire de Bensalah à Abdelaziz Bouteflika.

Bensalah, la cible des manifestants
Comme à chaque fois, la fin de la prière du  » Djoumouaâ » est devenue le mot d’ordre, pour les milliers de manifestants. C’est l’habituelle affluence des Algérois sur la place du 1er Mai, car c’est à partir de là qu’une grande marche s’improvise. Dans l’immense foule, les manifestants ont brandi, comme à l’accoutumée, des banderoles et pancartes réclamant un changement radical.
Sur place, les manifestants ont clamé haut et fort : «Algérie libre et démocratique» et «Bensalah, dégage!» Du coup, l’actuel chef de l’État par intérim devient une cible privilégiée, aux côtés de Belaïz, Bedoui et biens d’autres figures que l’on connaissait parmi le cercle d’allégeance à l’ex-président Bouteflika.
Aussi, le peuple a revendiqué «justice», à travers des pancartes sur lesquelles ont pouvait voir les photos de Haddad, Tahkout, Ouyahia, Sidi Saïd, Saïd Bouteflika… Des figures qualifiées de «rentières» et «mafieuses».

Des jeunes manifestants «réconfortés» par l’armée
Une quinquagénaire a insisté pour nous livrer son témoignage. Elle dira : « Le peuple a tourné la page de Bouteflika, c’est le tour de ses résidus maintenant. Il faut qu’ils partent tous», a-t-elle  revendiqué. En outre, un groupe de jeunes qui ont grimpé le mur de la bibliothèque de la fac centrale, afin de s’installer auprès de l’écran géant, chantaient «Labled bledna we ndirou rayna (C’est notre pays, et on fait ce qu’on veut) !»
Plusieurs autres jeunes ont scandé «FLN dégage!» et «Chaâb yourid tetnahaw gaâ (le peuple veut que vous partiez tous) !» Il faut dire qu’en ce huitième vendredi, les Algériens ont été plus sûrs et plus déterminés avec une verve plus aiguisée. En effet, les manifestants se sont montrés plus affirmés que jamais. «Nous sommes en position de force, nous avons l’armée à nos côtés, elle nous soutient, ces mafieux n’ont plus qu’à démissionner», ont crié des jeunes.

Les accès menant vers la capitale bloqués
Les accès vers la capitale ont été bloqués, tôt la matinée d’hier pour les automobilistes par des éléments de la Gendarmerie nationale. Les services de sécurité ont ainsi contraint des milliers de manifestants à poursuivre leur chemin à pieds pour rallier les principales places abritant les manifestations du 8e vendredi, notamment, le 1er Mai, la Grande-Poste et Maurice Audin. Entre autres, des policiers ont empêché des automobilistes à stationner leurs véhicules, au niveau de la route « moutonnière »; (RN5) ce qui a rendu le stationnement très difficile pour les citoyens venus d’autres wilayas du pays.
Med Wali 

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