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Frappes entre l’Iran et Israël en Syrie : Paris, Berlin et Moscou condamnent

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Le chef de l’État français Emmanuel Macron appelle à la « désescalade » entre Israël et l’Iran à la suite du brusque accès de tension entre les deux pays autour du théâtre syrien, a indiqué, jeudi, la présidence française.

«Il appelle à la désescalade », a indiqué la présidence, et « il s’entretiendra à ce sujet avec la chancelière » allemande Angela Merkel, qu’il rencontre dans la journée à Aix-la-Chapelle en Allemagne, à l’occasion de la remise d’un prix européen. Le gouvernement allemand a qualifié de « grave provocation » ces tirs iraniens depuis la Syrie sur la partie du Golan occupée par Israël dont a fait état l’État hébreu. « Ces frappes sont une grave provocation que nous condamnons vigoureusement », a indiqué dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu’« Israël a le droit de se protéger ». Angela Merkel a estimé jeudi qu’il en allait désormais « de la guerre ou de la paix » au Proche-Orient. « L’escalade des dernières heures nous montre qu’il en va vraisemblablement de la guerre ou de la paix » au Proche-Orient, a-t-elle dit lors d’une cérémonie pour la remise d’un prix européen au président français Emmanuel Macron à Aix-la-Chapelle en Allemagne. La situation est « extrêmement compliquée », a ajouté la chancelière, qui a appelé l’ensemble des parties à la « retenue ». Dans un communiqué conjoint, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont en parallèle appelé à la « pondération » et à la « désescalade dans la région ».

La condamnation de Moscou
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a appelé jeudi l’Iran et Israël « au dialogue » après les frappes israéliennes contre des infrastructures iraniennes en Syrie, qui font peser un risque d’escalade militaire dans la région. Le recours à la force « est une tendance très inquiétante, nous partons du principe que toutes les questions doivent être résolues par le dialogue », a déclaré Sergueï Lavrov lors d’une conférence de presse avec son homologue allemand Heiko Maas. Le ministre russe des Affaires étrangères a ajouté que Moscou avait mis en garde, y compris lors d’un entretien mercredi entre le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, contre « toute action qui pourrait se révéler provocatrice de part et d’autre ». Quelques heures avant, le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov a déjà appelé l’Iran et Israël à « la retenue ». « Nous avons établi des contacts avec chaque partie, nous les appelons toutes à la retenue », a indiqué aux agences de presse russes le haut diplomate, ajoutant : « Bien sûr, cela suscite pour tout le monde de la préoccupation. » Mercredi, avant les frappes, Vladimir Poutine avait évoqué la situation avec Benjamin Netanyahu. Le président russe avait estimé qu’elle était « malheureusement très grave » et déclaré vouloir « chercher des solutions » avec le Premier ministre israélien après le retrait des États-Unis de l’accord nucléaire iranien.

Washington vient appuyer Tel-Aviv
Les États-Unis ont quant à eux apporté leur soutien à Israël. « Les États-Unis condamnent les attaques provocatrices à la roquette du régime iranien depuis la Syrie contre des citoyens israéliens, et nous soutenons avec force le droit d’Israël à agir pour se défendre », a affirmé la Maison-Blanche dans un communiqué. « Le déploiement par le régime iranien de systèmes de missiles et de roquettes offensives en Syrie, qui visent Israël, est un développement inacceptable et très dangereux pour tout le Moyen-Orient », a ajouté la Maison-Blanche. « Les Gardiens de la révolution iraniens assument l’entière responsabilité des conséquences de leurs actions irréfléchies, et nous les appelons, ainsi que leurs milices par procuration, y compris le Hezbollah, à ne pas aller plus loin dans la provocation », a-t-elle ajouté. « Les États-Unis appellent aussi toutes les nations à dire clairement que les actions du régime iranien représentent une menace sévère pour la paix et la stabilité internationale », a-t-elle encore dit.

Le Royaume-Uni condamne mais appelle à l’apaisement
Bahreïn, proche allié de l’Arabie saoudite, soutient elle aussi Israël. « Comme l’Iran a violé le statu quo dans la région et a envahi des pays avec ses forces et ses missiles, n’importe quel État, y compris Israël, a le droit de se défendre en détruisant les sources de danger », a déclaré sur Twitter le ministre bahreïni des Affaires étrangères, cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, a de son côté appelé jeudi l’Iran et Israël au calme. « Il est crucial d’éviter toute escalade, qui ne serait dans l’intérêt de personne », a prévenu le ministre dans un communiqué. « Le Royaume-Uni condamne avec la plus grande fermeté les attaques iraniennes contre les forces israéliennes. Nous soutenons vigoureusement le droit d’Israël à se défendre. » Il appelle la Russie à « user de son influence » sur les combattants présents en Syrie, d’où ont été tirés les missiles iraniens, pour faire cesser ces actions « déstabilisatrices » et pour « travailler à un règlement politique » de la situation.

Des tensions ravivées
Les tensions entre Israël et l’Iran autour du théâtre syrien ont connu un brusque regain jeudi matin avec, pour la première fois, des tirs de roquettes directement attribués à l’Iran vers des positions israéliennes, provoquant une vigoureuse riposte de l’État hébreu en Syrie. Les premières lignes israéliennes sur le Golan ont essuyé un tir de barrage d’une vingtaine de projectiles et de roquettes déclenché selon l’armée israélienne par les forces iraniennes, de l’autre côté de la ligne de démarcation en Syrie. L’armée israélienne a frappé en représailles dans la nuit de mercredi à jeudi des dizaines de cibles militaires iraniennes en Syrie. Selon le ministre russe de la Défense, l’armée israélienne a utilisé 28 avions (des F-15 et des F-16) et tiré 70 missiles, dont la moitié a été détruit par le système de défense antiaérien syrien. Ces frappes nocturnes par l’armée israélienne ont tué au moins 23 combattants, dont 5 soldats syriens et 18 membres de forces alliées du régime, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

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