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Fin de la campagne «consommons algérien» : le constat amer de l’Ugcaa et l’Apoc

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L’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) et l’Association de protection et orientation du consommateur (Apoc) sont, décidément, sur la même longueur d’ondes quant  à l’absence de mécanismes pour inciter les citoyens à consommer algérien. La semaine sur la production nationale «consommons algérien», organisée par le ministère du Commerce a pris fin, hier, et le constat dressé par les deux personnalités est amer. Ainsi, lors du Forum organisé par le quotidien El Wassat, qui a reçu les porte-paroles de l’Ugcaa, et de l’Apoc respectivement Mohamed Tahar Boulenouar et Mustapha El Ksouri, l’heure était donnée à l’évaluation de la campagne «Consommons algérien». Bien évidemment les deux invités du Forum étaient loin d’afficher leur optimisme face à la situation de dégradation que connaît la production nationale. De ce fait, selon Boulenouar, l’initiative « consommons algérien » prise par la tutelle, ayant pour finalité, la relance de la production locale, est somme toute louable et à encourager. En revanche, pour convaincre le consommateur à promouvoir le produit local, le porte-parole de l’Ugcaa recommande trois points essentiels. À savoir ; la disponibilité, la qualité et le prix du produit algérien. «  Le consommateur adopte les mêmes comportements que partout ailleurs : il regarde en priorité si le produit est disponible, et puis le rapport qualité/prix». Ce qui est loin d’être le cas a regretté Boulenouar. Il a, à ce sujet, désapprouvé le manque de patriotisme économique chez certains citoyens. «  Ce n’est pas tout le monde qui a cette culture. Et le peu de gens qui connaissent l’intérêt de consommer algérien vont perdre confiance en ce produit, si celui-ci n’est pas disponible et de bonne qualité et cédé à un prix raisonnable », a soutenu le porte-parole. De surcroit, l’hôte du Forum a soutenu, dans son intervention, que pour réaliser le but de promouvoir la production nationale, l’État doit impliquer tous les acteurs afin de soutenir le producteur. À cet égard, il a tiré la sonnette d’alarme quant aux « grands avantages accordés par les pouvoirs publics » aux importateurs. Dans cette optique, Boulenouar a lancé un appel à ces derniers afin d’intervenir pour exonérer les producteurs nationaux des taxes notamment celles imposées sur le bénéficie afin de promouvoir l’investissement et la production nationale. Sur un autre sillage, le secrétaire général de l’Ugcaa a réitéré son appel à l’État pour mettre un terme à la bureaucratie qui gangrène l’économie algérienne.». « Le producteur connaît de multiples entraves dans ses activités », a-t-il indiqué. Pour Boulenouar, l’acte d’importation au détriment de celui de l’investissement et de la production, n’a fait qu’envenimer davantage la situation. Il a, entre autres, recommandé l’éradication des marchés informels qui selon lui est une valeur ajoutée de l’importation. «99% des produits vendus dans ces marchés sont importés et ne respectent pas les normes », a-t-il soutenu. Au sujet du rôle du crédit à la consommation dans la promotion de la production locale, il n’a pas manqué d’emettre des réserves sur ce dernier. « Renault symbol dont le prix est excessif ne fait qu’encourager la production étrangère », a martelé le porte-parole de l’Ugcaa. Avant de poursuivre, «  l’usine de Oued Tlélat  n’emploie que 350 personnes, et ne produit que 25 000 véhicules qui sont vendus à un prix exorbitant.»

L’Apoc s’interroge
De son côté, le porte-parole de l’Apoc n’a pas montré un grand emballement à la campagne. En effet, s’interrogeant sur de nombreux points, El Ksouri a regretté le fait que la campagne n’ait touché que des produits agroalimentaires. Ce dernier, a entre autre, tiré la sonnette d’alarme, « en Algérie, on ne réduit pas, on ne fait qu’emballer les produits ». De surcroit, El Ksouri s’est interrogé sur le contenu de la campagne de sensibilisation. Pourquoi consommer algérien et non produire algérien ? Or,  pour lui, la consommation est innée contrairement à la production qui est une volonté. De plus, El Ksouri a mis l’accent sur le fait que pour consommer algérien, il faut bien produire… algérien ? Ce qui est loin d’être le cas, selon lui. Avec l’ouverture aux investissements étrangers, on se dirige, après l’importation de produits, vers une importation de tertiaires. On achètera bientôt des services (téléphonie, les compagnies aériennes…) faute de compétiteur national”, a-t-il déclaré. “Le consommateur est prêt à consommer algérien mais il lui faut un minimum de qualité”, a-t-il rajouté tout en interpellant les pouvoirs publics et les investisseurs nationaux afin qu’ils redoublent d’efforts dans la conception et la fabrication des produits avant de les commercialiser. Néanmoins, les deux invités du Forum, se sont mis d’accord sur un point. Pour relever ce défi, dénommé, en d’autres termes, “patriotisme économique”, les pouvoirs publics sont tenus de valoriser l’entreprise algérienne.
Lamia Boufassa

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1 COMMENTAIRE

  1. Avec la degringoladfe programmée du Dinar, la devise de la majorite de la population reduite a la misere est dee consommer moins cher qu’il soit national ou etranger.

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