Le Syndicat national de l’enseignement secondaire et technique, Snapest, se dit satisfait du taux de participation des enseignants à la grève de deux jours ayant touché les trois paliers éducatifs sur le territoire national. «Nous avons atteint notre objectif», a laissé entendre hier le président du Snapest, Meziane Meriane, que nous avons joint par téléphone. Faisant le bilan général du débrayage auquel avait appelé la Coordination nationale des syndicats de l’éducation, et qui a été observé, mardi et mercredi derniers, Meriane a indiqué que les enseignants ont répondu favorablement à ce mouvement. «Notre objectif était de tirer la sonnette d’alarme sur les nombreux disfonctionnements dans le secteur», a-t-il ajouté. Pour ce qui est du taux de participation à l’action de protestation, notre interlocuteur rappelle que celui-ci aurait atteint 73,5% sur l’échelle nationale. Un taux qui a été contredit par la tutelle ministérielle, qui a fait part de son côté de 14% seulement de participation. Dans ce sens, Meriane accuse le ministère de vouloir mener une campagne de désinformation, en falsifiant le taux de suivi de la grève. Il n’y a pas utilité de jouer avec les chiffres, a-t-il lancé, poursuivant que le ministère de l’Éducation devrait plutôt s’occuper des vraies problèmes qui gangrènent l’École algérienne. Pour ce qui est de la suite à donner à leur action de protestation, les syndicats grévistes s’attendent à ce que le département de Benghebrit les appellent à une deuxième série de concertations, a révélé d’autre part le représentant du Snapest. «On s’attend à ce que le ministère puisse revoir de manière sérieuse notre plate-forme de revendication», a-t-il ajouté. Meriane a également indiqué, que l’Intersyndicale de l’éducation compte se réunir, le 19 février prochain, pour annoncer les démarches à entretenir si jamais les négociations avec la tutelle n’apportent rien de concret. Il convient de rappeler qu’une autre grève d’une journée (renouvelable) est également attendue dans le secteur de l’éducation nationale, le lundi 16 février prochain. Celle-ci sera initiée par le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui appelle à la promotion automatique des enseignants et la réhabilitation de la situation des travailleurs. Le Cnapest revendique, aussi, le logement, la médecine du travail, la retraite après 25 ans de service, et la prime de zone.
Le ministère, de son côté, tente tant bien que mal de désamorcer la crise. En effet, Nouria Benghebrit a dans la plupart de ses sorties médiatiques appelé les partenaires sociaux à donner plus de temps à la tutelle pour la prise en charge de leur revendications socioprofessionnelles. Pour la ministre, les syndicats doivent s’armer de patiente et de sagesse pour la résolution des problèmes qui se posent.
Ania Naït Chalal
