Les enseignants de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sont passés à l’action après un préavis de grève qui a expiré, mardi dernier, sans aucune réponse des responsables concernés, affirment-ils. Et pour ce faire, les protestataires ont maintenu la décision de rentrer dans une grève illimitée jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Les enseignants grévistes réclament, via cette action, la fin de la violence qui gagne l’enceinte universitaire et demandent le respect des libertés et l’éthique syndicale, ainsi la liberté de la pensée et d’expression. «Notre action concerne toute la communauté universitaire (enseignants, ATS et étudiants) pour dénoncer, condamner et rejeter le recours à la violence sous toutes ses formes (outrages, fermetures de département et/ou de facultés ou autres) et d’où qu’elle vienne (étudiants, enseignants ou ATS) et s’engager à œuvrer pour la défense des libertés et de l’étique syndicale, des libertés d’expression et de pensée, dans l’unique but de promouvoir un cadre de cohabitation pacifique, moderne et civilisé et par là à honorer la mémoire de Feu Mouloud-Mammeri et l’université qui porte son nom et qui nous tient toutes et tous à cœur», déclarent des représentants du Conseil des enseignants du supérieur, Cnes qui a appelé à ce débrayage qui a paralysé pratiquement tous les départements de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou avec le gel même des examens dans certaines facultés. Selon toujours les syndicalistes du Cnes, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, qu’ils ont rencontré, lundi dernier, en marge de sa visite à Tizi Ouzou ne les a pas convaincus de surseoir à leur action de protestation.
«Tout à fait normal que ces enseignants posent des problèmes liés à leurs conditions de vie et de travail. Je vais les rencontrer et j’ai beaucoup de bonnes nouvelles à leur annoncer. Ces enseignants « sont aussi bien responsables que le recteur et le ministre de l’Enseignement supérieur de la bonne marche de l’université algérienne », a déclaré Mebarki qui a été également approché par des étudiants et des employés des œuvres universitaires.
«Les portes du dialogue sont ouvertes pour trouver des solutions aux préoccupations de la famille universitaire. Vous dégagez une délégation qui se déplacera à Alger pour discuter de vos préoccupations», leur a-t-il dit.
Par ailleurs, lors de sa visite, le même ministre a inspecté plusieurs chantiers relevant du secteur qui sont en cours de réalisation, au niveau du pôle universitaire de Tamda, où sont implantés des projets de réalisation de 17 000 places pédagogiques et de 5 000 lits. Il a insisté sur l’accélération de la cadence pour être au rendez-vous de la prochaine rentrée universitaire.
M. Yassini
