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ELLE APPELLE LA FRANCE À ADOPTER « UNE ATTITUDE CONSTRUCTIVE » DANS LE PROCESSUS DE DECOLONISATION : L’AFASPA dénonce l’agression marocaine

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L’Association française d’amitié et de solidarité avec les peuples d’Afrique (AFASPA) a condamné l’agression marocaine contre des civils sahraouis à El-Guerguerat et a appelé la France à « adopter une attitude constructive dans le processus de décolonisation du Sahara occidental, dans le plein respect de l’esprit de la résolution 1514 ».

L’Association française a rappelé que c’est la quatrième fois depuis septembre 1991, que le Maroc rompt les conditions de l’accord de cessez-le-feu signé après seize années de guerre avec le Front Polisario. « Le Front Polisario avait apposé sa signature contre la promesse de l’organisation d’un référendum fixé à l’époque en janvier 1992 », a-t-elle encore rappelé.Elle a soutenu que les rois Hassan II puis Mohamed VI n’ont eu de cesse de faire repousser l’échéance redoutée pour profiter d’une situation de « ni guerre, ni paix ».
L’Association a relevé que cette situation a permis d’installer « une colonie de peuplement » de centaines de milliers de Marocains dans un territoire occupé et de « développer, en toute illégalité, le pillage des ressources naturelles de ce territoire non autonome : phosphate, sable, produits de la mer et agricoles ». Cette fois, souligne l’AFASPA, « l’armée de libération nationale sahraouie a répliqué aux graves provocations du colonisateur, qui refuse d’entendre la colère d’un peuple qui s’est exprimé pacifiquement à Gdeim Izik comme à Guerguerat ».
Un peuple qui attend depuis vingt-neuf ans la réalisation de la promesse onusienne d’accéder à l’autodétermination, alors que sous ses yeux, ses ressources naturelles « sont exportées malgré les arrêts de la Cour européenne de justice en application du droit international », dénonce l’organisation, soulignant que le Conseil de sécurité porte une lourde responsabilité dans cette situation. « Il est en défaut d’appliquer la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU du 14 décembre 1960 sur « l’octroi à l’indépendance des pays et peuples coloniaux » qui « proclame solennellement la nécessité de mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations ».
L’Association a saisi l’occasion pour lancer un appel au gouvernement français d’ »adopter une attitude constructive dans ce processus de décolonisation dans le plein respect de l’esprit de la résolution 1514 de l’Assemblée générale des Nations unies ». Elle a également appelé le royaume du Maroc à respecter les droits de l’Homme dans la partie qu’il occupe du Sahara occidental et à se soumettre à la volonté de des Nations unies de « mettre rapidement et inconditionnellement fin au colonialisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations » en s’asseyant à la table des négociations.
Par ailleurs, l’AFASPA a pointé du doigt le Conseil de sécurité qui cautionné les entraves du Maroc au travail de la MINURSO, expliquant que « la brèche à Guerguerat  en est un exemple : les quatre envoyés spéciaux de l’ONU qui se sont succédés, depuis le début du conflit  ont demandé en vain qu’elle soit refermée. Leurs démissions expriment d’ailleurs cette paralysie organisée ». »En 2016 le roi Mohamed VI a expulsé la composante politique et administrative de la MINURSO chargée de préparer le référendum. Le Secrétaire général de l’ONU a demandé son retour, elle n’est toujours pas complète à ce jour », a rappelé, l’AFASPA.
L’organisation française a affirmé que malgré ces atermoiements la liste électorale a été arrêtée et ne nécessite qu’une mise à jour. « Mais le Maroc n’admet qu’une alternative dans ce référendum : ‘’l’autonomie’’ au sein du royaume, option soutenue par la France qui pèse de tout son poids pour empêcher que la MINURSO soit dotée d’un volet de surveillance des droits de l’Homme comme le recommandaient les ONG internationales, en particulier dans les zones de conflits armés »,
Elle a, par ailleurs, indiqué que depuis sept années aucun observateur ou professionnel de l’information ne peut séjourner au Sahara occidental occupé. « 283 personnes venues de 20 pays et de 4 continents ont été expulsées par le régime colonial. Le correspondant de l’agence espagnole EFE en poste au Maroc n’a pas été autorisé à se rendre à Guerguerat ».
« L’AFASPA, solidaire du peuple sahraoui, demande solennellement au Conseil de sécurité de l’ONU d’organiser dans les plus brefs délais un référendum qui applique l’expression libre et authentique de la volonté des populations du Sahara occidental », a insisté l’Association.
Elle a également exhorté l’Union africaine à « jouer pleinement son rôle pour le droit à l’autodétermination du seul peuple du continent qui n’a pas encore pu se prononcer sur son destin ».
M. Bendib

POLITIQUE EXPANSIONNISTE DU MAROC
Le MRAP demande à la France  de cesser son soutien
Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) a condamné lundi l’agression contre des civils sahraouis par les forces militaires marocaines dans la région d’El-Guerguerat, appelant le France à cesser son soutien à la politique expansionniste de l’occupant marocain qui réprime le peuple sahraoui. Le Mouvement a souligné dans un communiqué que « la poursuite des hostilités constitue un risque grave dans la région », appelant, à cet égard, le Conseil de sécurité des Nations unies à agir sans retard pour stopper l’agression marocaine contre le peuple sahraoui ».
« Le conseil de Sécurité doit aussi agir pour répondre aux justes revendications du peuple sahraoui contre l’occupation illégale de son territoire et organiser rapidement le référendum d’autodétermination (en application du mandat prioritaire de la Mission des Nations unies pour le Sahara occidental) qui permettra enfin au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir », a insisté le MRAP.
Il a rappelé qu' »en mars 2001, le Maroc avait envisagé de construire une route qui traverserait à El-Guerguerat au Sud-Ouest du Sahara occidental la zone tampon prévue par l’accord de cessez-le-feu de 1991 entre le Maroc et le Front Polisario sous l’égide de l’ONU ».
À l’époque, explique le MRAP, le secrétaire général des Nations unies « s’était opposé à cette construction en soulignant que certaines des activités entreprises pourraient contrevenir à l’accord de cessez-le-feu ». « Quelques années plus tard, le Maroc récidive en construisant une route asphaltée au même endroit pour pouvoir exporter vers la Mauritanie et d’autres pays d’Afrique les richesses exploitées illégalement dans les territoires sahraouis occupés », a dénoncé le Mouvement basé à Paris.
Évoquant la position de la France suite à cette agression marocaine contre des civils sahraouis pacifiques, le MRAP a souligné que le gouvernement français a appelé à « tout faire pour éviter l’escalade » et « revenir à une solution politique ». « En encourageant la politique expansionniste du pouvoir marocain qui réprime la population sahraouie des territoires occupés et refuse l’autodétermination du peuple sahraoui, le gouvernement français porte une lourde part de responsabilité dans la situation actuelle », a-t-il dit.
« Il (le gouvernement français) doit en tirer les conséquences en arrêtant son soutien au pouvoir marocain et en l’amenant à respecter ses engagements et le droit international », a lancé le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples. Il a tenu également à rappeler, dans son  texte, que face au silence et à l’immobilisme des Nations unies devant cette violation du cessez-le-feu, plusieurs dizaines de civils sahraouis ont organisé depuis le 21 octobre des manifestations non violentes pour fermer la brèche illégale et empêcher la circulation des camions.
« Comme elle l’a fait en novembre 2010 en démantelant et en brûlant le camp de Gdeim Izik installé par des milliers de Sahraouis, l’armée marocaine a lancé le 13 novembre une opération militaire contre les manifestants sahraouis », a-t-il dénoncé. Il a soutenu que l’armée sahraouie est intervenue pour protéger les civils sahraouis et a engagé des opérations contre l’armée marocaine.
M. B.

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