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DROITS DES TRAVAILLEURS MIGRANTS : Le Maroc dezingué par l’ONU

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Le massacre, par la police et la gendarmerie du Maroc, de dizaines de migrants subsahariens aux frontières avec l’enclave espagnole de Mellila fait encore des vagues et continue de susciter une vague d’indignation à travers le monde. Dans ce cadre, nous avons appris qu’un nouveau rapport du Comité de l’ONU pour la protection des droits des travailleurs migrants (CMW) a épinglé le Maroc pour les traitements discriminatoires réservés aux migrants, tels que les arrestations, expulsions et destruction de biens privés et de nourriture. Dans ses conclusions, publiées jeudi par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) concernant le Maroc, le comité s’est dit « profondément préoccupé par les informations faisant état de traitements discriminatoires à l’encontre de travailleurs migrants, originaires de pays subsahariens ». Le comité a exprimé également sa préoccupation au sujet de l’augmentation « des déclarations discriminatoires à l’encontre de ces migrants dans l’espace public virtuel et physique du Maroc en 2023 ». En ce sens, il a exhorté le Maroc à « prendre des mesures immédiates pour lutter contre la stigmatisation sociale et raciale des travailleurs migrants, en particulier ceux des pays africains subsahariens, et de mener des campagnes intensives de sensibilisation et d’éducation ». Le comité s’est dit aussi « gravement préoccupé » par la tragédie du 24 juin 2022 ayant conduit à la mort de dizaines de migrants d’origine subsaharienne, à la suite « des actions des forces de sécurité marocaines » alors que ces victimes tentaient d’entrer dans l’enclave espagnole de Melilla depuis la ville de Nador. Le CMW a constaté d' »autres actes de violence, y compris la destruction de biens privés et de nourriture, perpétrés contre des réfugiés et des migrants vivant dans des campements informels à Nador et dans les environs au cours des mois précédant les incidents de juin ». À cet effet, il a exhorté le Maroc à « enquêter sur ces actes de manière indépendante et rapide, à rendre public le rapport et à poursuivre les responsables, y compris tout agent de l’État impliqué ». Pour rappel, plusieurs ONG avaient déjà épinglé le Maroc devant le Comité des travailleurs migrants de l’ONU, en réitérant leur condamnation suite à la tragédie du 24 juin dernier. Lors d’une réunion informelle avec des institutions nationales des droits de l’Homme et des ONG, organisée en mars dernier en marge des travaux de la 36e session de ce Comité onusien, consacrée notamment à l’examen du deuxième rapport périodique du Maroc, les organisations espagnoles Red Acoge et Andalucia Acoge ont exprimé des préoccupations concernant les accords entre Madrid et Rabat renforçant le contrôle aux frontières. Les deux organisations espagnoles ont, en outre, exhorté le Maroc à « enquêter immédiatement sur les évènements du 24 juin et de mettre fin aux détentions arbitraires et aux expulsions massives, en particulier dans les zones proches des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla ». Il faut rappeler, dans ce cadre, que les exactions commises par les services de sécurité marocains contre les migrants subsahariens ne datent pas d’hier. Depuis plusieurs années, des centaines de migrants ont fait l’objet de mesure d’expulsion arbitraire du Maroc et lâchés en plein désert avec comme ration de nourriture un litre d’eau et quelques biscuits. Plusieurs, dont des femmes et des enfants, sont morts et ont été enterrés dans des tombes anonymes en plein désert.
S. B.

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