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DG DE L’INSTITUT PASTEUR D’ALGÉRIE : L’évolution « positive » de la situation pandémique confirmée

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Invité, hier, à la Chaîne 3 de la Radio algérienne, le SG de l’Institut Pasteur d’Algérie, Fawzi Derrar, est revenu sur l’évolution de la pandémie dans le pays, la possibilité ou non de procéder à un déconfinement et bien d’autres questions en lien direct avec la crise sanitaire actuelle. L’invité de la rédaction a tout d’abord confirmé l’évolution positive de la situation pandémique et la régression de cette maladie infectieuse dans notre pays, en s’appuyant sur des données scientifiques tangibles émanant des services hospitaliers en charge de la lutte contre le Covid.19.
« La stabilité dans les chiffres mais aussi les données qui parviennent des établissements sanitaires concernant les hospitalisations et les réanimations et même des courbes en plateau notamment à Blida, constituent une lueur d’espoir dans notre combat contre ce coronavirus », a déclaré M. Derrar. Toutefois, a –t-il ajouté, il est prématuré de crier victoire et nous devons rester extrêmement prudent, car nous nous inscrivons dans un contexte mondial et les données répercutées par l’OMS prouvent qu’il existe toujours une dynamique du virus à travers le monde, d’où la nécessité de maintenir la vigilance et ne pas baisser la garde.

« Le non-respect du confinement conduit à une autre vague »
L’hôte de chaîne d’expression française a surtout insisté sur l’obligation de se soumettre aux mesures du confinement pour pouvoir circonscrire l’évolution du virus mortel, expliquant que cette mesure sanitaire est le seul rempart possible pour venir à bout de cette maladie, car, a-t-il encore dit, « il (Confinement : Ndlr) permet de biser la chaîne de transmission du virus et un relâchement dans le respect de ces mesures conduit de facto à une 2éme vague du virus. »
En s’appuyant sur les expériences des autres pays, M. Derrar a cité le Singapour qui a justement connu une deuxième vague du coronavirus en raison d’une baisse de la vigilance rendue possible par le déconfinement et l’immigration, qui ont donné lieu à une nouvelle vague de contamination et donné ainsi un nouveau souffle à la propagation du virus corona, qui avait alors repris de plus belle. C’est dire le rôle primordial et capital que joue le confinement dans pareilles situations sanitaires.
« L’objectif de la stratégie du confinement c’est de ramener la contamination du virus à moins d’une personne, car c’est là qu’on arrive à la maîtrise de l’épidémie, mais si le virus contamine plus d’une personne l’épidémie reprend ; d’où l’importance du respect du confinement pour éviter la deuxième vague qui est plus virulente et permet au virus de circuler et muter, alors que la situation est toujours précaire en dépit des avancées enregistrées contre la maladie  », a expliqué M. Derrar.
Sur une question de savoir si la levée de cette mesure est envisagée dans notre pays à la lumière des données encourageantes dans la lutte contre le virus, M. Derrar a estimé que cette démarche donne matière à réflexion avant de décider quoi que ce soit, du fait qu’il s’agit d’une stratégie basée sur plusieurs paramètres, répartis entre la baisse des cas graves, des contaminations, du nombre des personnes guéries et la baisse des hospitalisations. Et tout cela doit être conjugué avec les données qui arrivent au laboratoire pour pouvoir dégager une stratégie de déconfinement qui doit être accompagné comme il se doit.

Déconfinement sélectif ?
Comment faut-il alors procéder ? Il faut tout d’abord examiner toutes les données scientifiques avant de décider de la démarche à suivre. M. Derrar pense, dans ce contexte, que le déconfiement des personnes guéries peut-être envisageable, car elles sont immunisées, et penser par la suite aux autres franges de la société en fonction des données scientifiques.
À titre d’exemple, il a évoqué le cas des petits enfants qui certes sont peu exposés à ce virus, mais restent toujours d’éventuelles courroies de transmission du virus.
M. Derrar a aussi évoqué la possibilité de déconfiner les wilayas où les cas enregistrés sont ponctuels, qui se situent entre 3 à 4 cas. Une mesure qui, a-t-il poursuivi, doit être prise avec beaucoup de prudence en raison des déplacements des personnes qui peuvent ainsi ramener le virus des autres wilayas, dont il faut établir toute une stratégie à suivre.
« On n’a pas enregistré de nouveau cas du coronavirus dans 20 wilayas du pays, ce qui permet de penser à un déconfinement de ces régions, car s’il n’y a pas de nouvelles contaminations et que le virus n’est plus en circulation, il n-y a pas donc lieu de maintenir cette mesure ; mais le déconfinement doit être réfléchi est fondé sur des données scientifiques », a jugé M. Derrar, qui pense aussi que la levée de ces restrictions par quartier, daïra ou localité est à prendre avec prudence car c’est étanche et le mieux donc est de réfléchir par l’ensemble de la wilaya.

Appel à la création d’une direction de laboratoires
Par ailleurs, M. Derrar est également revenu sur la création de l’Agence nationale de la santé et la refonte du système de la santé, comme décidé par le président Tebboune.
À ce sujet, il pense que les choses doivent se faire avec l’art et la manière pour ne pas tomber dans les mêmes erreurs commises par le passé où des sommes colossales ont été injectées dans le secteur mais sans parvenir à remettre le secteur sur la bonne voie.
« Il faut une commission scientifique pour réfléchir à la composition de ces structures et les objectifs à atteindre, mais aussi et surtout l’impératif d’installer des comités de pilotage pour donner des orientations à ces structures , donc il faut une réflexion générale et faire appel à toutes les idées susceptibles d’apporter leur grain de sel à la démarche à même de permettre au secteur plus d’efficience et d’efficacité et injecter que de l’argent n’est nullement une solution », a souligné M. Derrar.
Le DG de l’institut Pasteur a plaidé aussi pour la création d’une direction des laboratoires pour justement booster le travail de l’agence sanitaire en voie d’élaboration.
Brahim Oubellil

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