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DES TENTATIVES PARMI LES ALGÉRIENS ONT ÉTÉ ENREGISTRÉES : L’émigration clandestine de retour ?

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Le phénomène de l’émigration clandestine semble reprendre de plus belle. Alors que ce fléau a relativement baissé suite au mouvement populaire pacifique qu’a connu le pays, depuis le 22 février 2019, des tentatives de quitter le territoire national, de manière clandestine, ont été enregistrées ces derniers mois. Ce qui suscite des interrogations concernant le retour de la « harga » qui guette les familles lorsqu’encore elles sont endeuillées par la perte des siens.

Dimanche dernier, à Mostaganem, une tentative de 10 candidats dont une femme, à l’émigration clandestine au large de la mer a été mise en échec par un groupement territorial des Garde-côtes. Et ce n’est pas la première fois que cette région enregistre une tentative pareille. La dernière en date remonte au début de l’année en cours, lorsque 127 harraga, dont l’âge varie entre 11 et 40 ans, ont tenté de quitter le territoire national avec des embarcations, avant qu’ils ne soient interceptés par les Garde-côtes.
Le plus marquant est que l’émigration clandestine ne concerne pas une seule catégorie, mais touche d’autres franges de la société. Des femmes, voire des familles complètes, mettent leur vie en péril dans l’espoir de retrouver une vie « meilleure » ailleurs.

Pas de chiffres exacts et des évaluations approximatives
Le docteur en sociologie, directeur de recherche au CREAD et spécialiste de la migration, Saïb Musette, a souligné dans une intervention récente au forum du quotidien le Courrier d’Algérie, l’absence de chiffres exacts relatifs à ce phénomène.
L’Agence européenne Frontex a recensé 9 000 Algériens arrêtés en Europe en 2008 alors que la base de données d’Eurostat parle de 15 000 (2008) et de 25 000 jusqu’à 2017. Ce qui est moins que le Maroc (entre 30 000 et 40 000). Dans tout ça, «chacun y va de ses chiffres à un moment et dans un endroit donné», explique Saïb Musette.
D’autre part, trouve-t-on dans un rapport interne de la Commission européenne publié le 15 octobre dernier, on note que «de janvier à fin août 2019, 95% des migrants en situation irrégulière en Espagne sont arrivés à partir du Maroc, alors que seulement 5% sont partis d’Algérie». «Cependant, de septembre et jusqu’à octobre, le nombre d’arrivées en provenance d’Algérie a atteint 42% du total». L’augmentation des arrivées de migrants à partir de l’Algérie coïncidait avec une tendance plutôt à la baisse de l’ensemble des entrées irrégulières qui ont été réduites d’environ 50% par rapport à l’année 2018.
De ce fait les autorités algériennes sont appelées à étudier en profondeur le phénomène de la migration irrégulière, et à procéder à une récolte d’informations de façon studieuse et régulière pour arriver à maitriser le flux des personnes en circulation, préconise le même expert.
Par ailleurs, le désir de partir est dans la tête de chaque Algérien. Les diplômés n’hésitent pas à évoquer leur volonté de quitter le pays, pour un meilleur avenir et une carrière professionnelle prometteuse. Le Canada, la France, l’Angleterre, les États-Unis sont parmi les grandes attractions pour ces diplômés.

Le patriotisme des Algériens n’est plus à démontrer
Il faut dire que depuis le 22 février, date du début du mouvement populaire, la jeunesse algérienne a prouvé son attachement au pays à travers sa mobilisation pour le renouvellement de l’Algérie. Depuis le début de cette dynamique citoyenne, le nombre des candidats à la migration clandestine a baissé d’une manière remarquable.
Malgré le « désespoir général » qui régnait alors dans le pays, les jeunes algériens sont aujourd’hui le cœur battant du mouvement pacifique. Qu’ils soient étudiants, musiciens, comédiens, artisans, ou de la diaspora, ils ont montré leur amour et leur patriotisme pour le pays et la volonté de le bâtir. La jeunesse s’active sur plusieurs fronts et plans  : dans l’organisation des différents volontariats, des campagnes de nettoyage et d’embellissement des villes et villages, dans la diffusion des discours unificateurs à travers les réseaux sociaux, l’organisation des campagnes de solidarité en faveur des malades et des démunis …etc. Il faut noter aussi le rôle important de la communauté algérienne dans cette dynamique, en montrant son lien fort au pays notamment en cette période sensible.
Donc, chacun contribue à sa manière à l’édification de l’Algérie de demain, déclinant les hypothèses stipulant que les Algériens, notamment les jeunes, ont abandonné la politique et ce qui a un rapport avec la gestion du pays.
La balle est dans le camp des dirigeants actuels. Ils sont appelés à intégrer la catégorie des jeunes dans le processus de développement économique du pays, en leur offrant l’opportunité d’accéder à l’emploi et d’améliorer le climat des affaires pour qu’ils puissent investir et apporter la plus-value, dont ils étaient dépossédés.
H. Hadjam

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