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DES OBSERVATEURS PLAIDENT LA NAISSANCE D’UNE NOUVELLE CLASSE POLITIQUE : L’avenir des partis de l’ex-Alliance présidentielle en question 

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Après avoir été les premiers à apporter leur soutien à un cinquième mandat au président déchu, Abdelaziz Bouteflika, pour les élections présidentielles, annulées du 18 avril denier, que reste-t-il aujourd’hui des partis de l’ex-Alliance présidentielle (FLN, RND, TAJ et MPA) et leurs alliés après que le mouvement populaire du 22 Février ait tout emporté sur son passage ?

Officiellement, les partis dits de «l’allégeance » ne sont pas morts, mais sur le terrain il est aisé de constater qu’ils ne font que figure d’épouvantail. Les quatre forces politiques du pays sont plus éclatées que jamais. En plus du rejet populaire catégorique à leur encontre avec des milliers de manifestants qui scandaient chaque semaine des slogans hostiles aux partis au pouvoir, les premiers responsables de ces partis sont aujourd’hui en prison pour des faits de corruption.
Poursuivis pour dilapidation de fonds publics et abus de pouvoir, Ahmed Ouyahia (RND), Djamel Ould Abbès (FLN)- qui a dû renoncer sur instruction de la Justice à son immunité parlementaire au Conseil de la nation-, Amar Ghoul (TAJ) et Amara Benyounès (MPA) sont tous aujourd’hui sous mandat de dépôt à la prison d’El-Harrach. Pour éviter un naufrage imminent, les nouveaux dirigeants de ces partis tentent de changer de cap en s’adaptant à la nouvelle donne sur la scène politique. Ainsi, le nouveau SG du FLN, Mohamed Djemaï, a tout de suite affirmé, suite à son élection en avril dernier, son soutien à l’Institution militaire, après avoir exprimé ses excuses «à son excellence le peuple» et revu son allégeance et soutien au Hirak. Même position exprimée par le nouveau SG du RND, Azzedine Mihoubi, lors de son élection, la semaine dernière. Pour les autres, MPA et TAJ, c’est le silence total, mais force est de constater qu’aucun responsable dans ces partis n’a osé soutenir ou défendre son patron déchu, tous croupissant en prison. Un changement de boussole qui s’impose donc, mais les militants de ces partis sont aujourd’hui déçus. D’autre part, ces partis veulent se maintenir en opérant des changements au niveau de leur direction. Après le FLN et le RND, TAJ s’apprête lui-aussi, depuis hier, à trouver un successeur à son ex-président, Amar Ghoul, alors que les premiers échos donnent la ministre actuelle de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, comme le futur numéro un de ce parti.
Cependant, la grande interrogation est de savoir quel serait l’avenir pour les FLN, RND, MPA et TAJ ? Mohamed Lagab, docteur et enseignant en science de l’information et de la communication à l’université Alger 3, a une idée en tête: «Le sort de tous ces partis [de l’Alliance présidentielle] est aujourd’hui entre les mains de leurs militants qui en détiennent les rênes. Mais si nous voulons construire une nouvelle Algérie, nous devrons commencer par rompre avec les anciens partis politiques et associations ». « À mon avis, si nous voulons réaliser les revendications du Hirak et que nous avons la volonté de construire une Algérie nouvelle, on ne peut aspirer à cela avec de vieux et anciens partis politiques », a-t-il analysé, hier, pour le Courrier d’Algérie.
Lagab pense que les partis politiques actuels, même ceux de l’opposition, y compris le FLN, doivent disparaître et laisser place à l’émergence d’autres. «Après l’élection d’un président de la République d’une manière légitime et démocratique, suite à une élection libre et transparente, avec une large adhésion du peuple, le premier des ateliers à ouvrir est bien l’amendement de la Constitution qui est la Loi fondamentale, c’est-à-dire que toutes les lois seront amendées y compris la loi électorale et celle sur les partis politiques et associations … Par ricochet, tous les partis doivent être dissouts pour se conformer avec la nouvelle Constitution », a-t-il expliqué. Il souligne que de nouveaux partis politiques doivent voir le jour pour mener la nouvelle ère politique, car «une nouvelle République ne se construit pas avec de l’ancien ». Cependant, pour toute éventuelle reconfiguration de la scène politique dans l’avenir, l’enjeu majeur reste la structuration du Mouvement populaire qui reste, malgré cinq mois de mobilisation, sans leaders et sans porte-paroles.
Les expériences du Forum national pour le dialogue, drivé par les Forces du changement (Makri, Benflis, Djaballah, …) et aussi celle du Forum civil pour le changement, qui a , la semaine dernière, une liste de 13 personnalités comme intermédiaires entre le Pouvoir et le Hirak, n’ont pas abouti à faire ressortir de véritables représentants de ce Mouvement qui maintient sa mobilisation. Voire plus, puisque la détermination du peuple semble même se porter au mieux de sa forme en restant sous l’anonymat, par le rejet systématique de toute tentative de récupération par les partis politiques.
Hamid Mecheri

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