Le rejet de la résolution algérienne est dû uniquement au veto américain. Tous les autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté pour l’admission de la Palestine comme membre permanent de l’ONU. Sauf l’Angleterre et la Suisse qui se sont abstenues. De ce point de vue c’est un succès. Mais, pour l’ambassadeur chinois : « Aujourd’hui est une triste journée » a-t-il précisé. Quant au diplomate palestinien, il avait les larmes aux yeux lors de sa prise de parole après le rejet de la résolution. Avec ce résultat, « des innocents, enfants, femmes et vieillards, continueront à mourir en Palestine » a-t-il notamment déclaré, la voix chevrotante, devant ses homologues diplomates pris, eux aussi, par une forte émotion. En opposant leur veto, les États-Unis commettent la même erreur qu’en 1976 lorsqu’ils ont refusé l’admission du Vietnam qui fut finalement acquise une année après. S’il est dit que la même erreur entrainera la même finalité, l’admission de la Palestine sera obtenue à la prochaine présentation de la demande. Le diplomate algérien l’a bien précisé lorsqu’il a lancé que ce rejet est « une erreur impardonnable et le fait de ne pas se réveiller aujourd’hui, donne un blanc-seing aux injustices et à l’impunité ».
Il n’a pas omis de rappeler que le président Tebboune avait précisé que « la bataille que l’Algérie mène actuellement indique qu’il est grand temps que la Palestine devienne membre à part entière des Nations unies, même si elle est occupée. La Palestine sera membre des Nations unies et nous ne quitterons pas le champ de bataille jusqu’à la réalisation de cet objectif ». Oui, car il n’est pas loin le temps où les États-Unis devront changer d’attitude. D’une part parce que la situation au Proche orient est « au bord du précipice » comme l’a qualifié le secrétaire général de l’ONU et d’autre part tous les pays, notamment de l’Union européenne, s’apprêtent à rejoindre les 139 pays membres de l’AG de l’ONU qui reconnaissent déjà la Palestine. Ce qui ne peut que changer la donne à court terme. Sans y ajouter l’isolement planétaire que les américains se sont infligés avec ce veto. Un isolement mal vécu si l’on tient compte de l’argument du « veto qui évite de bloquer le financement américain de l’ONU ». Traduisez que l’utilisation du veto américain l’a été dans l’intérêt de l’institution internationale donc du monde entier. Formulation inattendue et pathétique.
D’autant que les États-Unis rappellent que « ce vote (américain) ne reflète pas une opposition à un État palestinien ». On voit que la position américaine sur ce point précis est très nuancée et prête à changer. Et surtout pas loin de se départir de l’extrémisme israélien. Pour qu’enfin le monde puisse vivre en paix. Pour l’Algérie, jeudi dernier au Conseil de sécurité, ce n’était qu’une bataille de perdue. Le combat se poursuit !
Zouhir Mebarki
