Des centaines de poissons sont morts au niveau du lac Oum Ghelaz, un plan d’eau situé à l’entrée nord-est du chef lieu de la wilaya d’Oran et protégé par la convention internationale Ramsar relative à la protection des zones humides.
Le phénomène, devenu récurrent au niveau des zones humides d’Oran, a été constaté vendredi par des associations écologiques qui se sont déplacées sur les lieux pour dresser un constat et transmettre un rapport aux services de la wilaya. « Nous nous sommes déplacés sur les lieux et ce que nous avons vu est une véritable catastrophe écologique. Des dizaines de poissons de différentes races, dont des carpes royales et des Tilapia flottaient sur la surface du lac ou au niveau de ses berges. C’est devenu récurrent notamment au niveau de cette zone humide qui doit faire l’objet d‘une attention particulière pour la mettre à l’abri des facteurs de pollution », indique le responsable de l’Association de protection du consommateur et de son environnement (APOCE). Il estime que la Direction de l’environnement doit intervenir pour renforcer la protection des zones humides qui sont des lieux d’accueil et de nidification des oiseaux migrateurs et de reproduction de différentes variétés de poisson. « À quoi servent les opérations de lâcher d’alevins de poissons si le lac n’est pas mis à l’abri de la pollution », a indiqué un membre d’une autre association à caractère écologique. Nos interlocuteurs lient ce phénomène à la pollution industrielle. « L’année dernière, le phénomène avait été constaté en hiver en pleine saison humide. La direction de l’environnement l’avait lié aux pluies abondantes qui s’étaient abattues sur la région. Elle avait indiqué que les rejets des eaux pluviales, boueuses, dans le lac avait provoqué l’asphyxie des poissons. Mais aujourd’hui nous sommes en plein été, le niveau de l’eau n’a pas baissé », affirme le président de l’APOCE. Il n’a pas manqué de rappeler que son association a alerté il y a quelques jours, la direction de l’environnement sur le danger que représente un canal d’évacuation des eaux usées qui se déverse dans le lac. « Conformément à la convention Ramsar, tous les rejets dans les plans d’eau et zones humides doivent être rigoureusement contrôlés. Or le canal d’évacuation des eaux usées qui se déverse dans le lac est alimenté par les rejet de plusieurs unités industrielles situées en amont. C’est là d’où provient tout le mal qui menace ce lac qui peut servir d’atout touristique pour la wilaya s’il est protégé », note-t-il. Nous avons tenté de joindre la direction de l’environnement pour connaître son avis sur le phénomène mais en raison du congé prolongé (week-end et 5 juillet), nous n’avons pu joindre aucun responsable.
S. Ben.
