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DÉPART DE BOUTEFLIKA : La transition politique en débat à l’Iris de Paris

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La transition politique, conséquence des revendications des Algériens exprimées dans le mouvement populaire, a fait l’objet d’un débat à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) de Paris, au cours duquel des chercheurs ont tenté d’examiner les perspectives immédiates après le départ du président Abdelaziz Bouteflika. D’emblée, le directeur adjoint à l’IRIS, Didier Billion, a fait remarquer qu’en Algérie, il y a « une sorte d’accélération de l’histoire »(…) Pour lui, dans ce genre de situations, les pouvoirs réagissent « trop peu et trop tard ». Tentant de qualifier la contestation populaire algérienne de « révolution » ou de simple « mouvement », il s’est référé à Lénine qui disant : « Quand on ne veut pas en bas et on ne peut pas en haut, c’est alors la révolution ». C’est ainsi qu’il fait part d’une forme de « désinhibition » de la jeunesse algérienne, dont la plupart n’a pas connu la « décennie noire ». Le chercheur a tout de même, après son constat, soulevé la problématique de la représentativité et de l’absence de leadership du mouvement populaire algérien qui constitue, pour lui, une « réelle difficulté » pour la période de transition qui s’annonce. À propos de la transition, le professeur algérien en économie Mouloud El Mouhoud a estimé, après une analyse de la situation économique de l’Algérie, que les perspectives sont « possibles » et qu’il existe encore une marge de manœuvres pour mener à bien cette transition. Le politologue Hasni Abidi a émis, au cours de son intervention, plusieurs hypothèses au sujet de la transition politique tout en essayant d’analyser si elle sera pactée ou imposée. Il a d’abord noté que la rue est devenue la « propriété » des Algériens et un « acteur décisif », soulignant que le plafond des revendications des Algériens est « très haut ». Cependant, il a indiqué que ce mouvement populaire, qui devient « important », recèle des « faiblesses », dont le fait qu’il ne peut pas durer trop longtemps et ne peut gérer seul la transition (…) « Il y a un débat inédit aujourd’hui en Algérie. Il faut avoir une lecture flexible de la transition qui se fait toujours grâce à une locomotive », a affirmé ce politologue qui revient d’Algérie et qui dirige le CERMAM (Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, Genève). Il a expliqué que la transition est un processus politique entre les différents acteurs et que le « dégagisme » n’est pas une « offre politique ». Hasni Abidi a estimé que « l’on s’achemine vers une présidentielle dans laquelle on aura un président de consensus qui va mener la transition ».
M. B.

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